Le retardement du vieillissement cérébral par l’exercice et un régime alimentaire sain dépend des gènes

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L’exercice physique et un régime alimentaire équilibré font partie des recommandations majeures pour maintenir un bien être corporel et psychologique. De nombreuses études ont montré que cette combinaison de facteurs retardait le vieillissement cérébral et améliorait les performances cognitives. Toutefois, des chercheurs britanniques ont récemment montré que cette action contre le vieillissement cérébral dépendait, pour une partie en tout cas, du génome.

Les personnes possédant certaines variations génétiques jouant un rôle clé dans le vieillissement du cerveau semblent mieux répondre aux activités d’un mode de vie sain. Celles-ci font qu’il est « plus probable que l’exercice ou l’adhésion à un régime méditerranéen ait un impact plus important sur votre vieillissement cognitif  », explique Sandrine Thuret du King’s College de Londres.

On pense que le vieillissement cognitif repose sur les cellules souches neurales de l’hippocampe qui continuent de produire de nouveaux neurones tout au long de la vie et qui joueraient un rôle important dans la formation de nouveaux souvenirs. La recherche sur les rongeurs suggère qu’à mesure que nous vieillissons, ces cellules produisent de moins en moins de neurones — et cela semble être lié à des compétences cognitives plus faibles plus tard dans la vie.

Des gènes impliqués dans le vieillissement cérébral

Pour mieux comprendre ce lien et son impact sur le vieillissement du cerveau humain, Thuret et ses collègues ont étudié 19 gènes connus pour être liés au vieillissement dans les cellules souches neurales. « Nous savons par des études animales que ces gènes sont modifiés au cours du vieillissement », explique Thuret.

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Les chercheurs ont simulé un processus de vieillissement cellulaire en laboratoire et ont découvert que les gènes de ces cellules souches neurales modifiaient leur expression progressivement (A). Ils ont ensuite recherché des variations de ces gènes dans des échantillons humains pour connaître leur implication dans le vieillissement cognitif (B). Crédits : Chiara de Lucia et al. 2020

L’équipe a analysé comment ces gènes ont changé leur expression dans les cellules souches neurales humaines à mesure que les cellules vieillissent. Un ensemble d’expériences en laboratoire a révélé que neuf de ces gènes semblent changer selon que les cellules sont jeunes ou âgées, ce qui suggère qu’ils sont impliqués dans le vieillissement. Pour savoir si les gènes jouent un rôle dans le vieillissement cognitif, l’équipe de Thuret a ensuite recherché des variations de ces gènes chez les humains. Le groupe a collaboré avec d’autres scientifiques étudiant des paires de jumeaux adultes.

Chaque jumeau tenait un journal alimentaire et surveillait son activité physique à l’aide d’un tracker de fitness porté au poignet. Ils ont également subi des tests cognitifs, qui ont évalué leur mémoire et leur capacité à apprendre. Thuret et ses collègues ont également recherché des variations dans les neuf gènes qu’ils avaient déjà identifiés.

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Retarder le vieillissement cérébral : le rôle des variations génétiques

L’équipe a trouvé deux gènes qui semblent être liés aux performances cognitives d’une personne, selon la forme du gène dont elle dispose. L’effet de l’un de ces gènes, SIRT1, qui fait déjà l’objet de nombreuses recherches dans le domaine de la recherche sur le vieillissement, semble dépendre du niveau d’exercice d’une personne. Un autre gène, GRB10, joue également un rôle — mais cela dépend si la personne suit ou non un régime méditerranéen.

« Si vous savez quelle variation génétique vous possédez, vous saurez s’il est plus probable que l’exercice ou l’adhésion à un régime méditerranéen aura un plus grand impact sur votre vieillissement cognitif ». L’équipe de Thuret n’a examiné qu’une poignée de gènes – il est probable que beaucoup d’autres joueront un rôle important dans le vieillissement. « Pour être en sécurité, tout le monde devrait faire de l’exercice et manger sainement », conclut Thuret.

Sources : Nature Communications Biology

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