Le premier échantillon d’astéroïde de la NASA a atterri et est désormais en sécurité

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| NASA/Keegan Barber
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Le 24 septembre 2023, la mission OSIRIS-REx a marqué un tournant dans l’exploration spatiale en ramenant des échantillons de l’astéroïde Bennu. Ces fragments sont potentiellement riches en informations concernant les origines du système solaire et les conditions propices à la vie en son sein. Les défis rencontrés et les collaborations scientifiques internationales engagées pour l’étude de ces échantillons soulignent l’importance et l’impact de cette mission sur la recherche spatiale.

Initiée en 2016, la mission OSIRIS-Rex (Origins, Spectral Interpretation, Resource Identification and Security – Regolith Explorer) de la NASA s’est distinguée en accomplissant l’exploit de ramener sur Terre des échantillons provenant de Bennu, un astéroïde caractérisé par sa richesse en carbone. Ces fragments, témoins de l’époque primordiale de notre système solaire, sont estimés à 4,6 milliards d’années.

Ils représentent une source inestimable d’informations et sont susceptibles de révéler des éléments clés concernant les mécanismes à l’origine de la vie et les processus qui ont présidé à la structuration de notre système solaire. Les scientifiques envisagent que l’étude de ces échantillons puisse éclairer de nouvelles facettes de notre compréhension de l’Univers et de l’évolution cosmique.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Un retour sur Terre sans encombre

Le 24 septembre 2023 a marqué une date historique dans le domaine de l’exploration spatiale. Ce jour-là, la capsule de la mission OSIRIS-REx, transportant des échantillons de l’astéroïde Bennu, a réussi son atterrissage dans le désert de l’Utah, aux États-Unis.

Concrètement, après avoir parcouru des milliards de kilomètres aller-retour, le vaisseau spatial a largué sa capsule d’échantillons vers l’atmosphère terrestre à environ 102 000 kilomètres de la surface de la Terre, soit environ un tiers de la distance entre la Terre et la Lune.

Voyageant à 44 500 km/h, la capsule est entrée dans l’atmosphère à 10h42 HAE (16h42 heure française), au large des côtes de Californie, à une altitude d’environ 133 kilomètres. En moins de 10 minutes, elle a atterri sur le champ de tir militaire. En cours de route, deux parachutes se sont déployés avec succès pour stabiliser et ralentir la capsule jusqu’à une vitesse douce de 18 km/h au moment de l’atterrissage.

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De gauche à droite : Scott Sandford, responsable scientifique de la capsule de retour d’échantillons de la NASA, Francis McCubbin, conservateur des astromatériaux de la NASA et Dante Lauretta, chercheur principal d’OSIRIS-REx, de l’Université de l’Arizona, ont collecté des particules d’air et de saleté ainsi que des images peu de temps après l’atterrissage de la capsule. © Keegan Barber/AP

Dès l’atterrissage confirmé, les équipes spécialisées de la NASA et de l’US Air Force se sont mobilisées pour sécuriser la capsule. En une heure et demie, elle a été transportée par hélicoptère vers une salle blanche provisoire installée dans un hangar du terrain d’entraînement, où elle est désormais reliée à un flux continu d’azote.

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Un hélicoptère a livré la capsule contenant l’échantillon vers un bâtiment abritant une salle blanche temporaire. © Rick Bowmer/AP

Faire subir à l’échantillon une « purge à l’azote », comme l’appellent les scientifiques, était l’une des tâches les plus critiques hier pour l’équipe OSIRIS-REx. L’azote est un gaz qui n’interagit pas avec la plupart des autres produits chimiques, et un flux continu de celui-ci dans le récipient d’échantillon à l’intérieur de la capsule empêche l’entrée des contaminants terrestres et préserve la pureté de l’échantillon pour les analyses scientifiques. Ces mesures strictes garantissent que les échantillons puissent être étudiés dans leur état originel.

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La capsule est arrivée dans la salle blanche temporaire quelques heures seulement après l’atterrissage. © NASA

Des analyses porteuses d’espoirs

L’échantillon, d’environ 250 grammes, a été transporté par avion dans sa cartouche non ouverte jusqu’au Johnson Space Center de la NASA à Houston le lundi 25 septembre. Les scientifiques ont alors démonté la cartouche, extrait et pesé l’échantillon afin de créer un inventaire des roches et de la poussière contenus. Les scientifiques, avec un mélange d’anticipation et d’excitation, espèrent que l’étude de ces échantillons dévoilera des détails inédits sur la composition intrinsèque des astéroïdes, offrant ainsi des clés de compréhension sur les conditions qui ont permis l’émergence de la vie. Ces données bénéficieront également à l’ensemble de l’humanité en nous en apprenant davantage sur les astéroïdes potentiellement dangereux, comme l’explique le communiqué de la NASA.

Il faut mentionner l’importance collaborative de cette entreprise scientifique. En effet, les échantillons ne seront pas exclusivement étudiés par la NASA, mais seront également partagés avec diverses institutions scientifiques à travers le monde. Parmi elles, l’Agence spatiale canadienne et l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) auront l’opportunité de mener leurs propres recherches sur ces fragments de Bennu.

Une mission pleine de défis

La réalisation de la mission OSIRIS-REx a été jalonnée de défis et d’obstacles inattendus, mettant à l’épreuve l’ingéniosité et la résilience de l’équipe de la NASA. L’un des moments critiques s’est produit à l’arrivée de la sonde sur Bennu en 2018. Les scientifiques, s’attendant à un terrain relativement stable, ont été confrontés à une surface accidentée et parsemée de débris, rendant la collecte des échantillons particulièrement périlleuse. Cette découverte a nécessité des ajustements de dernière minute et une reconfiguration de la stratégie d’approche pour permettre à la sonde de prélever les échantillons en toute sécurité.

Malgré ces complications, l’équipe de la mission, sous la direction de Dante Lauretta, l’enquêteur principal d’OSIRIS-REx, a réussi ses tâches avec brio. Lauretta a souligné non seulement la réussite de la mission dans son ensemble, mais aussi l’importance cruciale des découvertes potentielles que ces échantillons pourraient révéler. Ces fragments de l’astéroïde Bennu pourraient détenir des secrets sur les premiers instants de notre système solaire, faisant de cette mission un jalon majeur dans l’histoire de l’exploration spatiale.

Bill Nelson, administrateur de la NASA, conclut : « Avec OSIRIS-REx, le lancement de Psyché dans quelques semaines, le premier anniversaire de DART et la première approche d’un astéroïde de Lucy en novembre, Asteroid Autumn bat son plein. Ces missions prouvent une fois de plus que la NASA fait de grandes choses. Des choses qui nous inspirent et nous unissent ».

VIDÉO : Retour d’échantillons d’astéroïdes OSIRIS-Rex. © NASA

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