Des chercheurs utilisent des corps d’oiseaux morts pour fabriquer des drones

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| Torben Stroem (Pixabay)/New Mexico Tech/Trust My Science
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Réutiliser des morceaux d’oiseaux pour créer des drones aériens fonctionnels… L’idée a de quoi mettre quelque peu mal à l’aise au premier abord. Les scientifiques à l’origine du projet affirment que ces créations pourraient ouvrir la porte à une observation moins invasive de la nature… Ou permettre d’envoyer discrètement des drones en reconnaissance.

Quoi de mieux que des oiseaux pour partir observer le mode de vie des animaux en pleine nature ? C’est un peu l’idée qui sous-tend tout ce projet de « drones oiseaux ». Pour la mettre en œuvre, des scientifiques du New Mexico Institute of Mining and Technology ont adopté une approche étonnante : mêler taxidermie et robotique. Leur objectif était de créer des drones qui reprennent les caractéristiques d’oiseaux réels. Et pour ce faire, ils les ont empruntées directement aux corps d’oiseaux décédés. Les recherches ont été présentées au Forum SciTech de l’American Institute of Aeronautics and Astronautics, et publiées dans la revue Aerospace Research Central.

Au-delà d’une utilisation liée à l’observation de la faune sauvage, des drones « déguisés » en oiseaux pourraient aussi avoir d’autres usages. « Parfois, vous ne voulez pas que les gens découvrent qu’il s’agit d’un drone », explique ainsi Mostafa Hassanalian, l’un des chercheurs qui a participé à cette étude, au New Scientist. En clair, il serait aussi envisageable d’envoyer des « oiseaux » épier discrètement des lieux stratégiques, par exemple.

Le principe de fabrication de ces drones semble assez simple au premier abord, mais sa mise en œuvre est loin d’être si aisée. C’est d’ailleurs l’un des premiers constats dressés par les chercheurs dans leur rapport de recherche : selon le document, cette étude a « permis de mettre en œuvre des mécanismes de battement d’ailes et de tester l’aérodynamisme d’un drone capable de battre des ailes. Nous avons découvert que, bien qu’il soit difficile de créer un tel drone, un tel outil peut s’avérer très pratique à des fins de recherche et permettre de ne pas perturber la nature ».

Une aile naturelle comme composant

Les scientifiques ont choisi d’utiliser des parties de corps d’oiseaux pour fabriquer leur drone. Les ailes, notamment. En effet, les ailes des oiseaux sont une petite merveille de technologie, qui n’est pas si facile à reproduire. En les utilisant, il n’est donc plus nécessaire de concevoir et de fabriquer une aile, ce qui est particulièrement difficile, car les ailes sont difficiles à modéliser et à dimensionner correctement, explique à ce sujet Rapheael Zufferey, expert en robotique aérienne à l’École polytechnique fédérale de Suisse, qui s’est également adressé au New Scientist. Ce dernier n’a pas participé aux recherches en question. Une tête d’oiseau complète a également été utilisée, cette fois plutôt pour permettre un meilleur réalisme.

Leur prototype a été testé, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous, mais il n’est pas encore capable de voler de façon vraiment satisfaisante. Premièrement, le drone est encore loin d’être aussi agile qu’un véritable oiseau, et les ailes devront être mieux articulées afin de gagner en flexibilité. Un autre défaut majeur est celui du bruit. Si vous avez déjà eu l’occasion d’assister à un vol de drone, vous aurez pu constater que ces derniers sont bien plus bruyants qu’un oiseau… L’une des pistes envisagées par les scientifiques serait donc de remplacer des engrenages droits par des engrenages hélicoïdaux.

Vidéo d’une tentative de vol du drone-oiseau : 

Source : Aerospace Research Central

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