Se parler à soi-même à la troisième personne réduirait le stress et les émotions négatives

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| Adrianna Williams/Corbis
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Selon de nouvelles recherches visant à trouver des moyens simples et efficaces pour réduire l’impact du stress et d’autres sentiments négatifs, se parler à soi-même à la troisième personne pourrait aider à gérer différents éléments négatifs et à maîtriser ses émotions.

Les résultats de l’étude, menée par une équipe de recherche de l’Université du Michigan aux États-Unis, ont révélé qu’échanger quelques mots silencieux vous concernant et ce, à la troisième personne, génère autant d’effort mental que de discuter avec vous-même à la première personne et serait plus efficace quant au maintien de l’équilibre émotionnel.

En effet, selon l’équipe de recherche, tout serait question de perspective et de réussir à se voir comme quelqu’un d’autre pourrait nous percevoir. Cela aurait donc pour effet de mieux gérer les fluctuations d’humeur les plus extrêmes. Par exemple, vous pourriez vous dire « pourquoi Benjamin est-il si contrarié ? », plutôt que « pourquoi suis-je si contrarié ? », lorsque vous êtes irrités (en supposant que votre nom soit Benjamin).

« Nous pensons que se référer à soi-même en utilisant la troisième personne peut aider les gens à penser à eux-mêmes de manière plus similaire à la façon dont ils pensent aux autres, et nous pouvons constater ces preuves dans les réactions du cerveau », explique l’un des chercheurs, le psychologue Jason Moser. « Cela aide les gens à prendre un peu de distance psychologique par rapport à leurs expériences, ce qui peut souvent être utile pour contrôler ses émotions », continue-t-il.

Les chercheurs ont mené deux expériences. Lors de la première, 37 étudiants se sont vus afficher des images à la fois neutres et perturbantes, puis ont dû réagir à ces dernières dans le silence, puis en se parlant à eux-mêmes à la première et à la troisième personne, tandis que leur activité cérébrale était surveillée par électroencéphalographie (EEG). Les résultats de l’EEG ont démontré que lorsque l’on voyait des images perturbantes, l’activité émotionnelle dans le cerveau diminuait très rapidement (moins d’une seconde), en utilisant l’approche de la troisième personne.

La deuxième expérience a impliqué 52 volontaires, qui ont dû penser à des expériences douloureuses de leur passé. Et à nouveau, ils ont dû employer la première ainsi que la troisième personne pour se parler à eux-mêmes. Cette fois, l’activité cérébrale a été surveillée en utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Les chercheurs ont alors constaté que, se parler à soi-même à la troisième personne aboutissait rapidement à une activité plus faible dans les régions du cerveau liées aux émotions douloureuses personnelles, qui se situent autour du cortex préfrontal médial.

Les chercheurs expliquent que des études approfondies seront nécessaires afin d’établir des liens plus clairs entre le fait de se parler à la troisième personne et la régulation émotionnelle, mais il y a au moins un élément qui est avantageux pour mener ce genre d’expérience : cela ne nécessite aucun équipement coûteux, aucune administration de quelconques médicaments ainsi qu’aucune formation spéciale ou de tests sur les animaux.

D’autres études ont également démontré par le passé les avantages de se parler à soi-même pour se motiver (self-motivation), bien que cela puisse paraître un peu fou pour des observateurs externes.

Finalement, l’équipe note également les similitudes avec les recherches antérieurs sur la manière dont l’utilisation du langage et la façon dont nous assimilons les informations, peuvent affecter notre réponse émotionnelle.

Il ne s’agit pas de quelque chose de difficile à faire, et apparemment, c’est efficace. « Il existe de nombreuses implications importantes concernant ces découvertes quant à notre compréhension de base sur la manière dont fonctionne la maîtrise de soi, et pour savoir comment aider les gens à contrôler leurs émotions dans la vie quotidienne », a expliqué l’un des chercheurs, Ethan Kross.

Sources : Scientific Reports, Michigan State University

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