Une seconde personne décède d’Ebola au Congo, marquant le retour du virus

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| AFP
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Identifié en 1976 dans ce qui est aujourd’hui la République Démocratique du Congo (RDC), le virus Ebola est un filovirus responsable de certaines des épidémies virales les plus sévères et mortelles connues dans le monde. Montrant un taux de létalité chez l’humain allant de 30 à 90%, il n’existe actuellement qu’un seul traitement expérimental contre l’infection, bien qu’un vaccin soit disponible depuis 2017. Si la RDC pensait s’être enfin débarrassée du virus après avoir mis un terme à la précédente épidémie qui a ravagé le pays il y a quelques mois, le décès récent d’un second patient il y a quelques jours vient de doucher les espoirs du gouvernement.

Une deuxième personne qui avait contracté le virus Ebola est décédée cette semaine en République démocratique du Congo, marquant un risque de début d’une autre épidémie trois mois seulement après que le pays a survécu à la deuxième pire épidémie du virus de l’histoire. La dernière victime était de la province du Nord-Kivu, ont annoncé jeudi l’Organisation mondiale de la santé et le ministère de la Santé de la RDC dans un communiqué.

12e épidémie d’Ebola en RDC ?

Ce décès survient une semaine après la mort d’une femme de 42 ans d’Ebola. Épouse d’un survivant d’Ebola, elle est entrée dans une unité de soins intensifs le 4 février et est décédée le même jour. Elle a été enterrée le 5 février, mais pas selon les pratiques d’enterrement appropriées pour empêcher la propagation d’Ebola ; lors d’épidémies antérieures, la manipulation des corps était réduite au minimum et effectuée par des équipes formées.

Le laboratoire a confirmé qu’elle avait été testée positive pour Ebola le lendemain de son enterrement. Au cours de sa maladie, la femme s’est rendue dans trois centres de santé après avoir d’abord cherché un traitement suite à des symptômes de saignement de nez le 25 janvier. Au 8 février, les enquêteurs sanitaires ont pu identifier un total de 117 contacts avec la femme. On ne sait pas si la victime annoncée jeudi était en contact direct avec la femme anonyme.

Ce nouveau cluster marque la 12e épidémie d’Ebola au Congo. Des milliers de personnes sont mortes du virus au Congo ces dernières années. Une épidémie qui a commencé en 2018 et que l’OMS a déclarée terminée en juin 2020 a tué plus de 2000 personnes. Une menace d’épidémie généralisée de la maladie survient alors que la nation et le reste du monde doivent également faire face à la propagation de la COVID-19, qui pourrait encore plus peser sur l’infrastructure de soins de santé du pays.

Une lutte rendue difficile par les conditions locales

Ebola est une maladie grave, souvent mortelle. Elle provoque de la fièvre, de la fatigue et des douleurs musculaires au début. Les victimes souffrent alors de vomissements, de diarrhée, d’éruptions cutanées et, dans certains cas, de saignements internes et externes. Les efforts visant à contenir rapidement l’épidémie d’Ebola qui a débuté en 2014 ont été entravés en partie par les conflits rebelles en cours dans le pays, l’extrême pauvreté et la médiocrité des infrastructures.

Des soignants et des patients ont été tués dans des attaques contre des centres de santé, retardant encore davantage l’arrêt de la propagation de la maladie. La résurgence de la maladie n’est pas totalement inattendue, a déclaré l’OMS le 7 février. Ebola est endémique au Congo, et le virus reste dans les réservoirs animaux de la région.

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Comparatif du taux de décès dû au virus Ebola entre des patients du groupe contrôle (traitement de soutien classique) et des patients traités par Inmazeb durant les épidémies d’Ebola au Congo entre 2018 et 2019. © Regeneron

Les médecins tentent de prévenir la propagation. Les centres de santé visités par la première femme ont été désinfectés. L’OMS apporte un soutien aux autorités nationales du territoire de Butembo et expédie des doses de vaccin dans la région, et contribue à l’enquête sur la recherche des contacts. En octobre, la Food and Drug Administration des États-Unis a accordé une approbation formelle à un cocktail d’anticorps de la société pharmaceutique Regeneron, qui a démontré qu’il réduisait les taux de mortalité. Le traitement est connu sous le nom de REGN-EB3 et est commercialisé sous la marque Inmazeb.

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