Selon une étude, la musique améliorerait le développement du cerveau des bébés prématurés

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| The Bump
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Des chercheurs ont mené une étude démontrant que le développement des connexions neuronales chez les bébés prématurés se déroulait plus efficacement lorsqu’ils écoutent certains types de musique.

Les nourrissons nés prématurément sont particulièrement sensibles aux bruits, qui peuvent induire du stress et même affecter leur développement, notamment dans le cerveau. Les différents bruits qu’ils perçoivent lorsqu’ils sont pris en charge dans une unité de soins intensifs (portes, discussions, alarmes) suffisent pour causer des perturbations qui peuvent les affecter toute leur vie.

On estime que 50% des enfants nés avant la 32ème semaine de grossesse montreront des troubles du développement cérébral, ce qui pourrait mener également à des troubles émotionnels et de l’attention.

De nombreuses études avaient démontré les effets positifs de la musique sur leur rythme cardiaque et leur respiration, ainsi que sur leur sommeil et leur appétit. En se basant sur ces recherches, des scientifiques et médecins de l’Université de Genève et de l’Hôpital Universitaire de Genève, en Suisse, ont voulu observer si la musique ne serait pas également bénéfique pour le développement de leur cerveau.

Pour leur projet, 64 nourrissons, dont 39 nés prématurément, ont été sélectionnés. 20 des bébés prématurés ont écouté de la musique, et les 19 autres ont formé le groupe contrôle.

Au moment de leur réveil, des casques audio étaient placés sur leur tête, et cinq fois par semaine, ils écoutaient des extraits sonores apaisants, comme la flute d’un charmeur de serpents, des cloches, ou encore de la harpe. Chaque musique était jouée à des moments précis de la journée, comme au réveil ou à l’heure du repas. Les bébés du groupe de contrôle portaient également des casques, mais sans musique, les laissant exposés aux autres bruits externes.

Pour minimiser toutes influences possibles pouvant biaiser les résultats, aucun employé de l’hôpital ou des chercheurs ne savait quels bébés écoutaient de la musique ou non.

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Après le passage des trois groupes sous IRM, les chercheurs ont constaté que les bébés prématurés qui avaient écouté de la musique montraient un réseau cérébral beaucoup plus semblable à celui des bébés non prématurés. Les connexions, et plus particulièrement celles du réseau de saillance (qui joue un rôle dans la sélection des stimuli externes ou internes à analyser et à transmettre dans une zone appropriée du cerveau pour les traiter) étaient également mieux développées.

D’autres régions ont vu leur activité neurale se renforcer, comme les réseaux auditifs, frontaux, sensorimoteurs, ainsi que ceux du thalamus et du précuneus.

Des résultats contraires furent observés chez les bébés prématurés du groupe de contrôle, avec de faibles connexions fonctionnelles comparées aux bébés nés à termes, et un réseau de saillance significativement moins développé.

« Au début de la vie postnatale, l’environnement des prématurés est très différent de celui des nourrissons nés à terme (in utero), avec des sollicitations et des stimuli sensoriels différents », déclarent les chercheurs.

Ils ajoutent que le stress engendré par les différents bruits dans les unités de soins intensifs pourraient causer un gaspillage d’énergie chez les nouveaux-nés prématurés, qui aurait pu être utilisée pour le développement du système nerveux.

« À la naissance, le cerveau de ces bébés est encore immature. Le développement du cerveau doit donc se poursuivre dans l’unité de soins intensifs, dans un incubateur, dans des conditions très différentes de celles qui prévalent dans le ventre de la mère », explique Petra Hüppi, directrice de la recherche. « L’immaturité du cerveau, associée à un environnement sensoriel perturbant, explique pourquoi les réseaux de neurones ne se développent pas normalement ».

Les jeunes participants de la recherche, qui seront bientôt âgés de 6 ans, devront à nouveau se retrouver devant les chercheurs, afin de confirmer si les effets bénéfiques de la musique au niveau de leur capacité cognitive ont été conservés.

Source : Proceedings of the National Academy of Sciences

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