L’intelligence artificielle (IA) marque sans doute une nouvelle ère dans notre évolution technologique, surtout grâce à sa grande polyvalence et ses prouesses d’utilisation, dont le domaine de l’art n’échappe pas. Les technologies de génération d’images par IA font une fois de plus rêver le monde en servant à produire une série de science-fiction, réalisée par un entrepreneur allemand. Grâce à des outils existants tels que DALL-E 2, Stable Diffusion et Midjourney, le réalisateur a démontré que le domaine de la réalisation cinématographique est plus que jamais accessible au grand public, sans besoin de formation spécifique en arts ou en IA.
L’IA est aujourd’hui devenue un véritable outil artistique, notamment grâce à des outils tels que Midjourney ou DALLE-2. Avec de simples descriptions textuelles, ces programmes basés sur l’IA sont capables de matérialiser concrètement l’idée de l’utilisateur.
Fabian Stelzer, un entrepreneur allemand disposant d’une formation de base en neurosciences, et qui n’a jamais suivi de formation particulière en arts ou en IA. Pourtant, il a créé des images de grande qualité pour sa série grâce à Midjourney et d’autres programmes similaires tels que Stable Diffusion et DALL-E 2.
Des séquences réalisées en un temps record
Tout a commencé par une simple image que Stelzer a essayé de créer et qui représentait une sorte de monde fictif extraterrestre dans un style des années 70. Pour créer l’image, il a entré des textes simples tels que « <DESCRIPTION DE LA SCÈNE>, image fixe d’un film de science-fiction des années 1980, capture d’écran d’un film, photographie, 35 mm, granuleux, distorsion VHS, éclairage cinématographique ».
En vue de la qualité des images générées, il a alors décidé d’aller plus loin en réalisant une véritable histoire qu’il a baptisé « Salt ». Chaque chapitre de deux minutes — qu’il a appelé « graines d’histoire » — a été réalisé en seulement 2 heures en moyenne.
Cerise sur le gâteau, il n’a pas eu besoin d’engager quelqu’un pour les « voix off et -in ». Elles sont toutes entièrement générées par une IA appelée Murf, excepté celle de Stelzer. « Nous sommes au bord d’une nouvelle ère, vraiment », estime le réalisateur. « Pour moi, c’est aussi important que l’invention de la photographie, et pour être honnête, peut-être aussi important que l’invention de l’écriture », ajoute-t-il.
Cependant, les systèmes d’IA de génération d’images sont encore incapables de les animer. La série est donc réalisée avec des images fixes uniquement. Pour les effets de mouvement, le réalisateur s’est donc appuyé sur des effets de montage ainsi que d’autres mini-logiciels permettant d’animer les visages des personnages.
Un art « libre »
L’histoire de Salt parle d’une mystérieuse substance néfaste, similaire à du sel, exploitée par une base minière et qui serait d’origine extraterrestre. Ce qui distingue Salt des films traditionnels, c’est que c’est le public qui choisit la façon dont l’histoire se poursuit après la diffusion de chaque chapitre. Le dernier pose par exemple une intrigue : l’un des personnages devrait-il suivre les ordres, désobéir ou prélever un petit échantillon de la substance ressemblant à du sel avant de la charger dans les conteneurs pour expédition ? Pour la suite de l’histoire, Stelzer envisage de réaliser plusieurs dénouements afin de satisfaire plusieurs groupes de personnes à la fois.
— SALT (@SALT_VERSE) June 14, 2022
Un chapitre de Salt diffusé sur Twitter.
« Je veux vraiment avoir un ‘director’s Cut’ à un moment donné, ou un ‘community’s Cut’, mais le véritable objectif est de transcender le médium du film en quelque chose de nouveau », déclare-t-il. « Cela permettrait à tous les membres de la communauté d’utiliser éventuellement un modèle qui leur permettrait d’écrire leurs propres histoires », conclut-il.