Tesla aux portes d’un contrat à 400 millions avec le gouvernement américain avant un revirement

Le projet du département d'État d'acheter pour plusieurs centaines de millions de dollars de Tesla blindées, finalement modifié, a suscité une vive controverse.

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Le département d’État des États-Unis avait publié fin 2024 — avant l’entrée en fonction de Donald Trump — des prévisions d’achat mentionnant l’acquisition de véhicules Tesla blindés (entre autres). Rien de surprenant, sachant qu’Elon Musk est un grand habitué des contrats gouvernementaux. En effet, au cours des cinq dernières années, ses entreprises auraient signé pour près de 13 milliards de dollars avec l’État américain. Cependant, la présence du PDG au sein de l’équipe de Trump soulève des questions concernant ces prévisions budgétaires qui, semble-t-il, ont été modifiées pour supprimer toute mention de Tesla.

Le département d’État américain prévoyait de dépenser 400 millions de dollars sur cinq ans pour l’achat de véhicules électriques Tesla blindés (entre autres). Un document détaillant ces prévisions était accessible sur le site du département depuis plusieurs semaines, et l’attribution du contrat était prévue pour septembre 2025.

Si le modèle exact n’était pas précisé, la marque Tesla, en revanche, figurait noir sur blanc, laissant supposer qu’il s’agissait du Cybertruck, un modèle qu’Elon Musk décrit comme « prêt pour l’apocalypse ». Pourtant, de manière discrète, le document a été modifié : l’expression « véhicules Tesla blindés » a été remplacée par « véhicules électriques blindées ».

Un vestige de l’ancienne administration ?

Interrogé par la presse américaine, un porte-parole du département d’État a expliqué que ce contrat avait été initié sous l’administration Biden. Ce projet visait à électrifier la flotte d’environ 3 000 véhicules blindés du Bureau de la sécurité diplomatique, en cohérence avec une politique environnementale plus ambitieuse. Ce bureau est chargé d’assurer la protection du personnel des ambassades américaines à travers le monde.

L’apparition du nom de Tesla dans le document s’expliquerait par le fait que l’entreprise de Musk aurait été la seule à avoir répondu à la demande d’informations préalable à l’appel d’offres, une étape servant à évaluer les capacités des fournisseurs potentiels.

« Aucun contrat gouvernemental n’a été attribué à Tesla ni à aucun autre constructeur automobile pour produire des véhicules électriques blindés », a précisé le porte-parole, cité par The Washington Post. De surcroît, l’appel d’offres est actuellement en pause, sans date annoncée pour une relance. Il est à noter que le document initial mentionnait également d’autres marques, comme BMW.

Un conflit d’intérêts ?

L’apparition du nom « Tesla » dans ces prévisions budgétaires a suscité de vives réactions, certains dénonçant un possible conflit d’intérêts. En effet, l’attribution d’un tel contrat à une entreprise dirigée par un homme ayant financé la campagne du président élu à hauteur de 250 millions de dollars soulèverait inévitablement des interrogations. Des critiques pointent également une anomalie : comment un conseiller influent du gouvernement pourrait-il bénéficier d’un contrat fédéral sans soulever de soupçons ?

D’autres voix s’élèvent contre le projet lui-même, jugé inutile et coûteux. Certains dénoncent un « gaspillage » budgétaire, d’autant plus paradoxal si cet investissement profitait à Elon Musk, désormais impliqué dans le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), censé précisément réduire les dépenses fédérales. Une ironie du sort, sachant que Musk lui-même n’a cessé de fustiger le gaspillage des finances publiques…

Face aux critiques, l’homme d’affaires s’est contenté d’un bref démenti. « Je suis presque certain que Tesla ne va pas recevoir 400 millions de dollars, personne ne me l’a annoncé en tout cas », a-t-il réagi sur la plateforme X, en réponse à une publication évoquant l’affaire.

Pourtant, selon le média Drop Site, le directeur des opérations d’Armormax aurait confirmé un intérêt de l’administration Trump pour les technologies de l’entreprise. Armormax est notamment à l’origine du verre pare-balles équipant le Cybertruck de Tesla.

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