Un deuxième trou coronal géant sur le Soleil risque de provoquer une violente tempête géomagnétique

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Trou coronal le 28 mars 2023. | SDO/AIA/NASA
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Le Soleil est actuellement dans sa phase d’activité croissante jusqu’à son maximum en 2025. Pour la deuxième fois en deux semaines, un énorme trou coronal qui fait environ 20 fois la taille de la Terre, a été repéré à la surface de notre étoile. Il libère des vents solaires qui se déplacent à 2,8 millions de km/h en direction de la Terre. Nous serons impactés par ces vents et leurs conséquences géomagnétiques jeudi et vendredi selon les experts, incluant potentiellement des pannes de réseaux de communication, de réseaux électriques et de systèmes GPS, mais aussi des dommages sur les satellites en orbite. En « contrepartie », des aurores boréales assez lumineuses pourraient également se produire.

Grâce aux imageurs tels que le Solar Dynamics Observatory (SDO) de la NASA, il est plus aisé de voir et d’étudier les couches externes chaudes de l’atmosphère du Soleil. Le plasma brûlant et tourbillonnant et les champs magnétiques chaotiques à l’intérieur de l’étoile, à sa surface et dans son atmosphère créent de nombreux phénomènes distincts. Certaines régions du Soleil sont plus actives que d’autres, et son activité change au fil du temps.

Les taches solaires sur la couche la plus externe du Soleil — la couronne — sont des indicateurs visuels des régions actives, bien que toutes les régions actives ne produisent pas forcément de taches solaires. Les zones lumineuses des images dans l’ultraviolet montrent du gaz chaud et dense capté par le champ magnétique du Soleil. Les zones sombres et vides (les taches) sont des endroits où le champ magnétique de l’étoile atteint l’espace, afin que ces gaz chauds puissent s’échapper. Des zones particulières, nommées trous coronaux, sont caractérisées par des températures beaucoup plus basses et des densités plus faibles par rapport à leur environnement, ce qui rend les trous coronaux sombres.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Repérés par la sonde spatiale SDO de la NASA, deux trous coronaux géants se sont succédés à la surface du soleil au cours des deux dernières semaines. Le premier mesurait 30 fois la taille de la Terre. Une éjection de masse coronale en résultant s’est vite éloignée de nous, mais a tout de même au passage provoqué une violente tempête géomagnétique qui a mis les satellites en état d’alerte élevée et a provoqué des aurores boréales à de très basses latitudes. Le second trou, apparu cette semaine, fait environ 18 à 20 fois la taille de la Terre. La vitesse estimée des vents solaires est de 2,8 millions de km/h. Les prévisions de l’Institut géophysique Fairbanks de l’Université d’Alaska montrent une augmentation de l’activité géomagnétique pour jeudi et vendredi cette semaine.

Menaces pour la Terre

La particularité de ce trou coronal est sa position à l’équateur du Soleil. En effet, les trous coronaux sont assez fréquents, mais ils apparaissent généralement vers les pôles de l’étoile. C’est pourquoi les experts mettent en garde pour les jours à venir. À mesure que les vents solaires s’approchent de la Terre, ils peuvent interagir avec son champ magnétique, provoquant des tempêtes géomagnétiques affectant les technologies terrestres, dont les communications par satellite, la navigation GPS et même les réseaux électriques.

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Le trou coronal récemment aperçu (au milieu). © NASA/SDO

Concrètement concernant le GPS, les signaux radio voyagent du satellite au récepteur au sol, en passant par l’ionosphère terrestre. Le plasma chargé de l’ionosphère dévie le trajet du signal radio GPS de la même manière qu’une lentille dévie le trajet de la lumière. En l’absence de météo spatiale particulière, les systèmes GPS compensent l’ionosphère « moyenne » ou « silencieuse » en utilisant un modèle pour calculer son effet sur la précision des informations de positionnement. Mais lorsque l’ionosphère est perturbée par un événement météorologique spatial, les modèles ne sont plus précis et les récepteurs sont incapables de calculer une position précise en fonction des satellites.

Les satellites peuvent également subir de graves dommages lors de tempêtes solaires. L’augmentation significative des électrons à haute énergie dans la magnétosphère lors de fortes tempêtes géomagnétiques signifie que davantage d’électrons pénétreront le blindage d’un satellite et s’accumulent dans son système électronique. Cette accumulation d’électrons peut se décharger rapidement et ainsi endommager l’électronique de façon définitive. Les risques de coupure d’Internet sont donc à prendre en considération.

Des aurores impressionnantes

Comme mentionné précédemment, le champ magnétique d’un trou coronal est différent de celui du reste du soleil. Au lieu de retourner à la surface et de garder le gaz chaud, ces lignes de champ magnétique restent ouvertes et s’étendent dans l’espace. Le vent solaire peut donc s’échapper à grande vitesse.

Lorsqu’un trou coronal est positionné près du centre du disque solaire faisant face à la Terre, ces gaz chauds s’échappent vers la Terre à une vitesse supérieure à celle du vent solaire normal. Selon la taille et l’emplacement du trou coronal sur le disque, on peut s’attendre à plus ou moins d’activité aurorale.

Actuellement, le trou qui nous fait face est moins important que celui de la semaine dernière, les aurores se formeront ainsi à des latitudes plus hautes et seront moins lumineuses. En effet, aucune éjection de masse coronale ne semble sur le point de se produire en direction de la Terre simultanément à ces vents solaires, comme c’était le cas la semaine dernière. Mais il est toujours difficile de prédire avec précision la météo spatiale.

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