INDONÉSIE. Au moins 222 morts ont été signalés dimanche après qu’un tsunami ait frappé le Détroit de Sunda sans prévenir. À l’heure actuelle, les représentants du gouvernement indonésien ont fait état de plus de 843 blessés et de 28 disparus.
La cause du tsunami reste incertaine à l’heure actuelle, mais des vagues d’un mètre de haut ont surpris les habitants du littoral samedi soir.
Les autorités indonésiennes ont minimisé la possibilité que le tsunami ait été provoqué par le volcan Krakatoa, situé à proximité, et qui est en éruption depuis le mois de juin. Au lieu de cela, les experts ont déclaré qu’un glissement de terrain sous-marin pourrait avoir généré des vagues massives sans préavis.
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Plus de 500 bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés par les vagues du détroit de Sunda, qui sépare les deux îles les plus peuplées d’Indonésie, Java et Sumatra. « La collecte des données est toujours en cours. Il est probable que le nombre de victimes et de dommages augmente… », a déclaré Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l’agence indonésienne des catastrophes.
Les plages du détroit auraient été fortement touchées dans des endroits tels que Pandeglang Recency, où 33 personnes auraient été tuées, ainsi que les plages d’Anyer et de Tanjung Lesung. Au moins neuf hôtels, des dizaines de restaurants ainsi que de stands de restauration ont été gravement endommagés. Les représentants du gouvernement somment les touristes de ne pas se rendre sur les places le long du détroit.
Dans un communiqué, le président indonésien, Joko Widodo, a adressé ses condoléances aux personnes touchées et a indiqué qu’il avait envoyé des intervenants d’urgence sur place.
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Oystein Lund Andersen, un témoin norvégien se trouvant près de la côte de la plage d’Anyer, a écrit sur Facebook qu’il était en voyage familial lorsqu’il a vu le tsunami s’approcher. « La vague suivante est entrée dans la zone hôtelière où je logeais et a abattu des voitures sur la route derrière. J’ai réussi à évacuer avec ma famille, vers les hauteurs, par des chemins forestiers et des villages, où les habitants s’occupent de nous. Heureusement, nous n’avons pas été blessés », a-t-il écrit.
Le centre indonésien d’atténuation des catastrophes volcanologiques et géologiques a annoncé une éruption du volcan Krakatoa samedi soir. Selon le centre, bien qu’il y ait eu un nuage de cendres de « 300 à 1500 mètres » signalé au-dessus du pic du cratère, il n’est toujours pas clair si le tsunami a été causé par l’éruption.
En effet, Igan Sutawijaya, expert en matière de volcan et de catastrophe géologique, a déclaré que le détroit de Sunda était une zone sujette aux catastrophes, mais que les vagues n’étaient pas directement liées à une éruption. « Je pense qu’il y a eu un glissement de terrain sous la mer. Peut-être une tranchée s’est-elle effondrée. Ça n’aurait aucun sens que cela ait été causé par l’éruption du Krakatoa », a-t-il déclaré.
Mais il est trop tôt pour conclure. D’ailleurs, de nouvelles informations et observations font maintenant pencher la balance : un effondrement volcanique aurait bel et bien pu provoquer le tsunami.
Récemment, de nombreuses catastrophes ont eu lieu en Indonésie. Des séismes et des tsunamis ont détruit des maisons, tué et déplacé des milliers de personnes dans des régions telles que l’île de Lombok en juillet dernier, et dans la ville de Palu (dans le Sulawesi central) en septembre dernier.
L’Indonésie est située sur la ceinture de feu du Pacifique (cette expression est utilisée pour désigner l’alignement de volcans qui bordent l’océan Pacifique sur la majorité de son pourtour, soit environ 40’000 kilomètres). De plus, l’Enfant de Krakatoa, une île apparue dans les années 1920 après des éruptions du volcan Krakatoa en 1883, abrite l’un des sites d’éruption les plus actifs d’Indonésie.
Quelques images :