Jeux vidéo en monde ouvert : une étude révèle leurs bienfaits sur la santé mentale

jeux video monde ouvert etude revele bienfaits sante mentale couv
| Cloud Imperium Games
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

De Candy Crush Saga à Monopoly, en passant par World of WarcraftMinecraft ou encore Fortnite, les jeux vidéo séduisent un public large et hétérogène. Pourtant, leur popularité s’accompagne d’un lot persistant de préjugés : isolement social, incitation à la violence, addiction… Les critiques à leur encontre ne manquent pas. Si une étude publiée dans The Lancet a mis en lumière les dangers des jeux de hasard en ligne pour la santé, une autre étude récente s’intéresse aux jeux en « open world » et révèle leur potentiel bénéfique pour la santé mentale. Ces résultats invitent à une réflexion sur le potentiel des jeux vidéo en tant qu’outil pour réduire le stress et l’anxiété.

Les jeux vidéo, objets d’étude récurrents dans la recherche scientifique, ne forment pas un ensemble homogène. Chaque catégorie présente des spécificités nécessitant une analyse ciblée. En octobre, une enquête de grande ampleur, publiée dans la revue The Lancet, s’est penchée sur l’impact des jeux de hasard sur la santé. Ses conclusions sont alarmantes : 15,8 % des adultes pratiquant ces jeux souffrent de troubles du jeu, et 16 % des adolescents engagés dans les paris sportifs en ligne développent des formes de dépendance.

En parallèle, des chercheurs de l’Imperial College de Londres et de l’Université de Graz en Autriche ont choisi d’étudier les jeux en monde ouvert (open world), catégorie emblématique des productions vidéoludiques contemporaines. Leur objectif : examiner les effets de ces jeux sur le bien-être mental des joueurs.

Explorer pour mieux se retrouver

Les jeux en monde ouvert, caractérisés par des environnements vastes et interactifs, permettent aux joueurs une immersion totale et une grande liberté d’action. Dans leur étude, publiée dans JMIR, les chercheurs ont exploré la relation entre l’évasion cognitive offerte par ces jeux et leur impact sur la santé mentale. « En offrant des environnements immersifs permettant la diversion mentale, le soulagement émotionnel et une quête de sens, ces jeux peuvent devenir des outils précieux pour améliorer la santé psychologique et émotionnelle », affirment-ils.

The Legend of Zelda : un laboratoire du bien-être

Pour mener leur étude, les scientifiques ont adopté une approche méthodologique mixte. Ils ont interrogé 609 étudiants en troisième cycle à l’aide de questionnaires standardisés, ciblant spécifiquement cette population souvent confrontée au stress et à l’anxiété. Les données recueillies révèlent que des jeux comme The Legend of Zelda : Breath of the Wild et Tears of the Kingdom apportent un sentiment d’autonomie et de liberté, conduisant à une réduction notable du stress.

Les participants ont souligné le plaisir d’explorer à leur rythme des mondes ouverts, d’interagir avec des environnements variés et de progresser de manière non linéaire. Ces éléments renforcent le sentiment d’évasion et de contrôle, contribuant à un mieux-être mental.

En complément de ces résultats quantitatifs, les chercheurs ont réalisé des entretiens approfondis avec 32 joueurs issus de l’échantillon initial. Beaucoup décrivent les jeux en monde ouvert comme une occasion de se déconnecter du quotidien et de trouver une forme de sérénité. L’un des participants a décrit cette expérience comme une forme de « méditation numérique ».

Résumé de l'impact des jeux open world
Résumé de l’impact des jeux en monde ouvert sur le bien-être mental. © Ailin Anto et al., JMIR

Un outil thérapeutique en devenir ?

Bien que cette étude se limite à une population étudiante, ses conclusions soulignent le rôle de l’évasion cognitive dans l’amélioration du bien-être mental, notamment en réduisant stress et anxiété. « Les recherches futures pourraient étudier les effets à long terme d’un engagement régulier dans des jeux en monde ouvert et explorer leurs applications thérapeutiques potentielles », concluent les auteurs.

Source : JMIR

Laisser un commentaire