Face au coronavirus, le masque est à ce jour – avec une hygiène rigoureuse des mains – le meilleur moyen de limiter les risques de contamination. Pourtant, de nombreuses personnes refusent de se plier à cette règle. Dans certains pays, des mouvements anti-masque apparaissent, prétextant d’une atteinte à la liberté et dénonçant un complot gouvernemental. Aux États-Unis notamment, pourtant pays le plus touché par la COVID-19, les manifestants anti-masque sont de plus en plus nombreux. Face à ce constat, un américain connu sur YouTube pour ses inventions fantaisistes, a fabriqué un pistolet lanceur de masques.
On se souvient encore de ce chauffeur de bus de Bayonne, tabassé à mort pour avoir demandé à des passagers de porter un masque. En France comme dans d’autres pays, les agressions déclenchées pour les mêmes raisons se multiplient.
Une solution idéale pour des adeptes d’armes à feu
Outre-Atlantique, le phénomène est encore plus important, comme l’attestent de nombreuses vidéos montrant des personnes en train de faire une crise de colère en public. C’est pourquoi le Youtuber Allen Pan a eu une idée quelque peu saugrenue : fabriquer une arme qui lance des masques directement sur le visage des personnes qui n’en portent pas.
Selon lui, les vidéos éducatives, expliquant pourquoi il est utile de porter un masque, pourtant très bien faites, ne suffisent apparemment pas pour faire réagir les plus récalcitrants. Il en arrive à la conclusion suivante : « un problème américain mérite une solution typiquement américaine ». Or, qu’est-ce qui caractérise si bien les États-Unis ? La légalisation des armes à feu bien sûr ! Une rapide analyse de la situation l’amène en effet à la conclusion suivante : « Ce n’est plus un monde de faits. C’est un monde d’opinions et d’émotions. Et s’il y a une chose qui préoccupe réellement les manifestants contre le coronavirus, c’est le deuxième amendement ».
Son lanceur de masques ressemble bel et bien à une arme. Il est équipé d’un système pneumatique alimenté par une petite cartouche de dioxyde de carbone et d’un viseur laser, qui permet de s’assurer que le masque va se positionner au bon endroit. Quatre aimants ont été fixés sur les sangles à l’arrière du masque, afin qu’elles se croisent au moment de l’impact et que le masque reste en place. Allen a également ajouté des bandes adhésives sur la face intérieure du masque. Il détaille la conception de son engin dans la vidéo suivante :
Comme on peut le voir, son invention a très bien fonctionné sur un mannequin. Il a également testé l’engin sur lui-même, avec succès. Enjoué par sa réussite, il décide de le tester sur la plage de Huntington, l’une des villes les plus « anti-masque » du sud de la Californie. Loin de lui l’idée de tirer directement sur les gens (et pour cause, il s’exposerait sans doute à des représailles…). En revanche, il invite certaines personnes à tester son invention sur un mannequin. On peut constater au passage que « l’arme » nécessite certainement quelques réglages pour améliorer sa précision. Néanmoins, le pari semble réussi : les gens s’amusent et c’est l’occasion pour Allen de les sensibiliser sur le sujet.
Le jeune homme n’en est pas à sa première réalisation loufoque. Il est déjà connu pour son sabre laser Jedi, son lanceur de toile façon Spider-Man, ou encore pour avoir conçu une réplique de Mjolnir (le marteau de Thor). Et ce n’est là qu’un petit échantillon de ses créations. Allen ne semble reculer devant aucun défi !
Des comportements incompréhensibles face à la situation sanitaire
Dernier fait-divers en date : fin juillet, en Floride – un État où la COVID-19 est particulièrement répandue –, un homme de 28 ans a refusé de porter un masque alors qu’il était au supermarché. À noter qu’en Floride, le port du masque n’est pas obligatoire, mais vivement recommandé (car c’est l’un des épicentres de l’épidémie). Face à un autre client qui a osé lui demander d’en mettre un, il sort son arme (une vraie, cette fois). L’homme a été arrêté pour agression aggravée avec une arme létale et exhibition inappropriée d’une arme, selon le bureau du shérif de Palm Beach.
Depuis le 20 juillet, les supermarchés Walmart obligent leurs clients à porter un masque. Mais beaucoup d’Américains rechignent à se plier à cette règle, au nom de la liberté individuelle. Même les « autorités » s’y mettent : récemment, un shérif de Floride a carrément interdit l’usage du masque à ses agents de police en service et au sein même du commissariat !
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Il faut dire que tout ce petit monde n’a pas été beaucoup aidé par son président, qui pendant plusieurs mois a refusé d’encourager le port du masque. Le sujet est d’ailleurs au cœur des débats entre Joe Biden et Donald Trump dans leur course à la présidentielle. Le candidat démocrate a en effet appelé les gouverneurs américains à instaurer au plus vite l’obligation de porter un masque. Sans aller jusqu’à cette décision radicale (qu’il juge « rétrograde » et « défaitiste » selon ses propres termes), Trump a quant à lui récemment revu sa position, en déclarant le 20 juillet sur son compte Twitter que le port du masque devait être considéré comme un geste « patriotique ».
Malgré cette (tardive) prise de conscience, les États-Unis restent aujourd’hui le pays le plus atteint par la pandémie : l’OMS rapporte plus de 5,2 millions de cas et plus de 167’000 morts depuis l’apparition de la maladie (selon les derniers chiffres de l’organisation, datés du 16 août). Le Brésil est le deuxième pays le plus touché ; les pays voisins (Colombie, Pérou, Argentine) rapportent quant à eux une flambée de nouveaux cas. Le continent américain représente à lui seul 53% des nouveaux cas recensés dans le monde dans les sept derniers jours (et 54% des cas de contamination depuis le début de la pandémie).