Alimentation équilibrée : un précepte qui s’applique aussi aux animaux de compagnie

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L’alimentation est l’un des piliers de la santé humaine. Une alimentation équilibrée, qui limite les sucres et les mauvaises graisses, contribue généralement à maintenir l’organisme au meilleur de sa forme. Elle permet également de réduire les risques de maladies chroniques (diabète, cancers et maladies cardiovasculaires) tout en modérant les effets du vieillissement. Il en est de même pour les animaux. Dans la nature, ce régime sain s’impose généralement de lui-même — les animaux savent d’instinct ce qui est bon pour eux et les ressources sont généralement peu abondantes. Mais pour les animaux de compagnie, choyés par leurs maîtres, la garantie d’une alimentation saine est beaucoup moins évidente.

Dorlotés au sein d’un chaleureux foyer, les animaux domestiques sont en effet soumis à de nombreuses tentations. Friandises et autres récompenses données un peu trop régulièrement, aliments appétissants laissés à sa portée, restes de repas ajoutés à sa gamelle, votre compagnon à quatre pattes peut parfois — et malgré lui — manger davantage (et plus mal) qu’il ne devrait. Comme pour les humains, ces écarts à répétition sont non seulement une habitude très malsaine pour votre animal — qui peut rapidement afficher un surpoids — mais aussi une attitude dangereuse, car certains aliments que nous mangeons peuvent être très toxiques pour lui.

Parmi ces aliments à proscrire : le chocolat. La théobromine qu’il contient peut entraîner des nausées et des vomissements, voire des convulsions chez le chien, le chat et les rongeurs. Moins connue, la toxicité liée à l’ail et à l’oignon (ainsi qu’aux autres plantes de la famille des alliacées), causée par les dérivés soufrés qu’elles contiennent ; chez le chien et le chat, la consommation de ces plantes peut entraîner de la tachycardie, des diarrhées et des vomissements. À noter que les aliments contenant de la caféine sont eux aussi vivement déconseillés, car ils augmentent le rythme cardiaque des animaux. La consultation d’un guide pour prendre soin de son animal est recommandée pour prendre connaissance de ces règles de base, mais néanmoins essentielles, avant d’accueillir un animal de compagnie chez soi.

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Des régimes spécifiques, pas toujours adaptés

Faites-vous partie des personnes qui préparent elles-mêmes le repas de leur animal de compagnie ? Une étude publiée en 2020 dans Vet Record sur les pratiques d’alimentation des chiens et des chats de compagnie dans les pays anglophones, a en effet mis en évidence une transition, entre 2008 et 2018, d’aliments commerciaux « conventionnels » vers une alimentation crue ou faite maison — une tendance due en partie à une perte de confiance envers les professionnels du secteur.

Mais si proposer un peu de fruits et légumes frais à votre tortue ou votre rongeur présente a priori peu de risques, ce n’est pourtant pas aussi simple avec les chiens et chats. « Éviter les aliments conventionnels pour animaux de compagnie en faveur des produits home-made et crus peut mettre en danger la santé des chiens et des chats », avertissent les chercheurs, citant de précédentes analyses révélant des niveaux insuffisants de nutriments ou des déséquilibres néfastes. En outre, les régimes alimentaires à base de produits crus augmentent le risque d’infection — ces produits n’ayant pas bénéficié du traitement thermique ou chimique nécessaire à l’élimination des bactéries.

Autre tendance de cinq dernières années : les aliments « grain free », autrement dit sans céréales, qui représentent plus de 40% des aliments secs pour chiens disponibles aux États-Unis selon une étude parue dans PLOS One. La consommation de ces aliments semble toutefois être un important facteur de risque de la cardiomyopathie dilatée (ou CMD) selon un rapport de la Food & Drug Administration.

Une autre étude a montré qu’un régime végétarien était aussi sain pour les chiens et les chats que les aliments à base de viande. Toutefois, les vétérinaires s’accordent à dire que ce n’est pas la meilleure chose à faire. En effet, pour éviter les carences, ce type d’alimentation doit idéalement être associée à des compléments alimentaires, dont la quantité et la fréquence optimales ne sont pas aisées à déterminer. « Nous ne recommanderions pas de nourrir un chien avec un régime végétarien, car il est beaucoup plus facile de se tromper dans l’équilibre des nutriments que de bien faire les choses, entraînant un risque de carences alimentaires et de maladies associées », avertit Justine Shotton, présidente de la British Veterinary Association, dans The Guardian.

Des besoins qui varient selon l’âge et le mode de vie

L’alimentation n’est donc pas à prendre à la légère si l’on souhaite que son animal vive le plus longtemps possible et en bonne santé. Les produits industriels, spécifiquement formulés pour répondre à leurs besoins, apparaissent bien souvent comme le choix le plus judicieux. D’autant plus que les marques déclinent souvent leurs produits selon la race et/ou l’âge de l’animal ; et pour cause : à l’instar des humains, les chiens et chats n’ont pas les mêmes besoins lorsqu’ils sont petits que lorsqu’ils sont âgés.

Chiots et chatons doivent recevoir tous les nutriments essentiels à leur croissance, à savoir des protéines, des lipides, des glucides, des vitamines et des minéraux. En particulier, le calcium et le phosphore renforcent les os et sont indispensables à la croissance cellulaire et à la fonction rénale, entre autres fonctions métaboliques. Une carence ou un excès de l’un des deux peut toutefois entraîner des problèmes de santé, il est donc important qu’il soit apporté à l’organisme en proportion idéale. Les jeunes animaux ont en outre des besoins énergétiques très importants : un chiot peut brûler jusqu’à trois fois plus de calories qu’un chien adulte !

L’alimentation de votre animal sera aussi déterminée par son mode de vie. S’il est très actif, son alimentation devra évidemment lui fournir le « carburant » nécessaire : des protéines, des vitamines et éventuellement un peu plus de graisses. En revanche, si votre chien ou votre chat est plutôt sédentaire, mieux vaut opter pour des formules allégées, conçues pour lui éviter le surpoids — un risque qui augmente avec l’âge, à mesure que son métabolisme ralentit.

À retenir pour finir que contrairement aux humains, les animaux s’accommodent tout à fait d’un régime alimentaire monotone. S’il semble apprécier un certain type d’aliments et ne présente pas de problèmes digestifs particuliers, mieux vaut éviter d’en changer. « Toute modification de l’alimentation des animaux de compagnie ne devrait être entreprise que sur les conseils d’un vétérinaire ayant des connaissances nutritionnelles approfondies », rappelle Justine Shotton.

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