Astéroïde 2024 YR4 : le risque d’impact en 2032 vient d’être revu à la hausse

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| Pixabay

Les « chances » que l’astéroïde géocroiseur 2024 YR4 entre en collision avec la Terre en 2032 viennent d’augmenter, selon de nouvelles estimations. Alors qu’il y a à peine une semaine, elles étaient évaluées à 1,3 %, elles sont désormais passées à 2,3 %, soit 1 chance sur 43. Les experts affirment néanmoins que ces fluctuations sont courantes et les estimations pourraient encore changer dans quelques semaines, avec une forte probabilité d’une revue à la baisse.

L’astéroïde 2024 YR4 a été signalé pour la première le 27 décembre de l’année dernière au Minor Planet Center (un centre international d’échanges de données sur la trajectoire des petits objets spatiaux) par la station Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System, au Chili. Il a attiré l’attention des astronomes en étant intégré à la liste automatisée Sentry de la NASA, le 31 décembre 2024. Cette liste inclut les géocroiseurs dont la probabilité de percuter la Terre est supérieure à zéro.

Situé à environ 828 998 kilomètres de la Terre lors de sa détection, l’objet fait entre 40 et 90 mètres de diamètre. Cela correspond à peu près à l’astéroïde responsable de l’événement de la Toungouska, qui a rasé 2 150 kilomètres carrés de forêt sibérienne en 1908.

Le mois dernier, l’Agence spatiale européenne (ESA) a estimé qu’il avait 1,3 % de chances (1 sur 83) d’impacter la Terre le 22 décembre 2032. Autrement dit, il avait quasiment 99 % de chances de ne pas entrer en collision avec notre planète. Il n’y avait à ce moment aucun autre géocroiseur massif dont la probabilité d’impact était supérieure à 1 %.

Cependant, de nouvelles estimations indiquent que les chances de 2024 YR4 d’entrer en collision avec la Terre sont désormais de 2,3 %, soit 1 sur 43. Il est classé au niveau 3 sur l’échelle de risque d’impact de Turin. Allant de 0 à 10, cette dernière permet de classifier les géocroiseurs en fonction des risques d’impact et des potentielles conséquences.

La catégorie 3 de l’échelle de Turin inclut les rencontres rapprochées méritant d’être surveillées, tandis que les astéroïdes appartenant aux catégories 5 à 7 sont considérés comme « menaçants ». À partir de la catégorie 8, ils sont considérés comme extrêmement dangereux et susceptibles de mettre fin à la civilisation.

Des fluctuations courantes dans les évaluations

Les experts affirment que les fluctuations dans l’évaluation des risques d’impact des astéroïdes sont assez courantes. Dans les semaines ou les mois à venir, lorsque de nouvelles données sur sa vitesse et sa trajectoire seront obtenues, il est possible que la probabilité d’impact de 2024 YR4 retombe à pratiquement zéro.

« Il y a eu plusieurs objets dans le passé qui sont montés sur la liste des risques et qui ont fini par disparaître à mesure que davantage de données sont arrivées », explique dans un communiqué la chercheuse de la NASA Molly Wasser. « De nouvelles observations pourraient conduire à une réattribution de la valeur zéro à cet astéroïde à mesure que davantage de données seront recueillies », ajoute-t-elle.

Des fluctuations similaires se sont par exemple produites pour l’évaluation des chances d’impact de 99942 Apophis, un astéroïde plus grand que la tour Eiffel détecté en 2004. Il avait initialement reçu un score de 4 sur l’échelle de Turin. Cependant, en collectant davantage de données, les chercheurs ont finalement estimé qu’il ne représentera pas de menace pour la Terre pendant au moins les 100 prochaines années.

Bien que 2024 YR4 ait très peu de chances de percuter la Terre, « il mérite simplement un peu plus d’attention avec les télescopes, jusqu’à ce que nous puissions le confirmer. Plus nous suivons son orbite, plus nos prévisions sur sa trajectoire deviennent précises », indique Colin Snodgrass, professeur d’astronomie planétaire à l’Université d’Édimbourg, au Guardian.

Les astronomes prévoient d’ailleurs d’utiliser le télescope spatial James Webb pour continuer à assurer la surveillance, en complément de l’arsenal d’observation planétaire habituel. Néanmoins, dans le cas où l’astéroïde se rapproche de trop près de la Terre, des dispositifs de déviation tels que celui de la mission DART pourraient être utilisés.

Un essai effectué en 2022 a montré que DART est capable de dévier la trajectoire d’objets de la taille d’un stade de football. « Cet astéroïde est d’une envergure telle qu’une mission comme Dart pourrait être efficace, si nécessaire, nous disposons donc de la technologie et elle a été testée », conclut Snodgrass.

Vidéo expliquant pourquoi le risque d’impact des astéroïdes peut fluctuer au fil du temps :

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