Un astéroïde géocroiseur passe à proximité de la Terre 21h après sa découverte

geocroiseur
| Mopic/ Dreamstime.com
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

Malgré la vigilance des agences spatiales et des astronomes amateurs, tous les astéroïdes ne sont pas toujours détectés avant de s’être suffisamment approchés de la Terre. C’est le cas de l’astéroïde géocroiseur 2018 GE3, qui n’a été détecté que la veille de son passage à proximité de notre planète.

2018 GE3 est un astéroïde géocroiseur de type Apollon, c’est-à-dire que son orbite croise fréquemment celle de la Terre. D’un diamètre compris entre 48 et 110 mètres, il provient des régions intérieures de la ceinture d’astéroïdes (située entre Mars et Jupiter). Il est détecté pour la première fois le 14 avril 2018 à 9h13, soit 21h avant son passage à proximité de la Terre, par une équipe d’astronomes du Catalina Sky Survey au Steward Observatory’s Catalina Station (Arizona).

orbite 2018ge3
L’orbite (en blanc) de l’astéroïde géocroiseur 2018 GE3. Crédits : Tomruen

Le 15 avril 2018 à 6h41, l’objet est passé à 193’000 km de la Terre, à une vitesse de 29.5 km/s (soit 106’000 km/h). Pour rappel, la distance Terre-Lune moyenne est de 384’000 km. Avec le géocroiseur 2002 MN, il s’agit du plus gros astéroïde connu à être passé aussi près de la Terre et de la Lune. Bien qu’il soit arrivé en direction opposée à celle du Soleil, 2018 Ge3 était trop loin et trop peu lumineux pour être détecté avant. Si des télescopes à grande résolution s’étaient tournés dans sa direction exacte, il aurait cependant pu être observé dès le 30 mars 2018.

Une invitation à rêver, prête à être portée.
trajectoire 2018ge3
Le 15 avril 2018, aux environs de 6h, l’astéroïde 2018 GE3 passe à 0.50LD (193’000 km) de la Terre et à 0.34LD (130’000 km) de la Lune. Crédits : Tomruen

Le diamètre du bolide est 3.6 fois plus grand que celui à l’origine de l’événement de la Toungouska ; en 1908, un météoroïde se désintègre au-dessus de la surface de Toungouska (Sibérie centrale), détruisant la forêt sur un rayon de 20 km (60 millions d’arbres), causant des dégâts matériels sur plus de 100 km et allumant de nombreux incendies dévastateurs – soit une énergie équivalente à 185 bombes d’Hiroshima. Il est aussi 6 fois plus grand que le météore de Chelyabinsk qui, en février 2013, a endommagé 7200 immeubles et blessé 1500 personnes.

Considérant sa taille, si 2018 GE3 s’était dirigé vers la Terre, il se serait en grande partie, voire totalement, désintégré dans l’atmosphère terrestre. Si des restes de l’astéroïde avaient frappé le sol, seuls des dommages régionaux auraient été à prévoir, des dommages plus étendus étant exclus au regard de l’énergie libérée. Les agences spatiales disposent de nombreux programmes de détection des géocroiseurs tels que NEOShield (ESA), CINEOS (ESA), JSGA (Japon), ADAS (ESA), Pan-STARRS (NASA), CSS (NASA), etc. Néanmoins, une grande partie de ces programmes traquent majoritairement les géocroiseurs d’un diamètre supérieur à 140 km (soit les géocroiseurs potentiellement dangereux).

Le 13 avril 2029, le géocroiseur 99942 Apophis d’un diamètre de 370 m croisera l’orbite de la Terre à moins de 33’000 km de celle-ci ; pour comparaison, l’orbite géostationnaire sur laquelle circulent les satellites météo et de communication ne se trouve qu’à 36’000 km de la Terre. Bien que la trajectoire du géocroiseur soit extrêmement proche de notre planète, celui-ci reste tout de même classé au niveau 0 de l’échelle de Turin, la probabilité d’une collision étant écartée.

Laisser un commentaire