Le sport constitue l’un des fondements de notre bien-être. Il ne se contente pas d’assurer un poids équilibré, mais fortifie également notre système immunitaire. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande au moins 150 minutes par semaine d’exercice modéré ou 75 minutes d’exercice intense pour garder une condition physique optimale. Concernant la santé cérébrale uniquement, une étude récente révèle cependant que même une séance sportive occasionnelle peut suffire à l’améliorer.
Publiée récemment dans la revue Circulation, une étude antérieure révèle que limiter sa pratique sportive au week-end peut abaisser le risque de développer en tout cas jusqu’à 264 maladies distinctes (limite de l’étude), dont les accidents vasculaires cérébraux. Les chercheurs avaient mené cette analyse sur la base de données collectées auprès de 90 000 participants de l’UK Biobank.
Plus récemment, des chercheurs de l’Université de Californie à Santa Barbara ont investigué sur l’impact potentiel de brèves sessions d’activité physique sur la santé cognitive. « Une des constantes dans la littérature scientifique est que les programmes d’exercice physique, auxquels on s’engage par exemple trois fois par semaine durant plusieurs mois ou années, améliorent la cognition et peuvent même favoriser la neurogenèse », explique Barry Giesbrecht, professeur au département de psychologie et des sciences du cerveau, dans un communiqué. Il poursuit : « Cependant, les recherches portant sur les effets d’une seule séance d’exercice intense restent plus nuancées ».
L’équipe de Giesbrecht a entrepris une vaste méta-analyse de 113 études publiées entre 1995 et 2023, toutes consacrées à l’exercice physique. Ces travaux ont impliqué un total de 4 390 participants âgés de 18 à 45 ans. Les chercheurs ont quantifié leurs résultats par le biais d’un modèle hiérarchique bayésien. Un modèle hiérarchique bayésien est une méthode statistique permettant de structurer et d’analyser des données complexes de manière efficace. Il combine la théorie bayésienne et les structures hiérarchiques (ou imbriquées) pour modéliser des situations où les données sont organisées en niveaux ou en groupes.
« Notre étude offre les preuves les plus solides d’un effet bénéfique d’une seule session d’exercice sur la cognition, influencées par divers facteurs », souligne Giesbrecht. En se basant sur leur approche de modélisation, les scientifiques ont observé une amélioration significative des capacités cognitives des participants ayant pratiqué une activité physique de moins de 30 minutes. Ces améliorations ont été constatées lorsque les performances cognitives étaient évaluées après l’exercice, plutôt que pendant. « Ces résultats sont remarquables, car l’intensité de l’exercice est généralement supposée entretenir une relation en U inversé avec la performance, où l’exercice modéré engendre les plus grandes améliorations, tandis que l’exercice intense et épuisant entraînerait des diminutions », expliquent les chercheurs dans leur article, publié entre autres dans la revue National Library of Medicine.
L’étude a également mis en lumière que le cyclisme et l’entraînement par intervalles à haute intensité sont les activités les plus efficaces pour stimuler et améliorer les fonctions exécutives, telles que la mémoire et l’attention. « Nous avons observé que les activités vigoureuses produisaient les effets les plus marqués », a déclaré Giesbrecht. Selon les chercheurs, la prochaine étape consistera à recueillir de nouvelles données, non seulement en laboratoire, mais aussi en conditions réelles, lors de véritables séances de sport.