Des cages en plexiglas pour relancer le tourisme en Italie ?

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| Ministère italien pour les biens et activités culturels
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La pandémie de COVID-19 a non seulement des conséquences humaines dramatiques – plus de 130’000 morts dans le monde au 15 avril, selon l’OMS – mais elle engendre (et va engendrer) de lourdes conséquences économiques dans de nombreux secteurs d’activité. Parmi les plus touchés : le secteur du tourisme, complètement à l’arrêt depuis le début de la crise. Ainsi, pour relancer rapidement l’économie, certains déploient des trésors d’imagination. Dernier projet en date : la mise en place de cages en plexiglas sur les plages italiennes…

L’été approche et les Italiens – en quarantaine depuis le 10 mars – commencent à penser à leurs futures vacances estivales. Mais à quoi ces vacances vont-elles ressembler, sachant que les voyages seront sans doute limités à l’échelle nationale et que les mesures de prévention (gestes barrière et distance sociale) seront toujours en vigueur ? Les séjours en bord de mer seront-ils autorisés ? Dans ce contexte incertain, plusieurs entreprises et industries commencent à réfléchir à des solutions qui pourraient relancer le tourisme dans le pays et élargir un peu les perspectives des citoyens.

« Comme des poules en cage »

Une entreprise vient notamment de suggérer au ministère italien chargé du tourisme un concept de cage transparente, qui permettrait aux touristes de profiter de la plage tout en respectant les consignes de distance sociale. Cette idée pour le moins saugrenue vient du groupe Nuova Neon Group Due Srl, situé à Serramazzoni, dans la province de Modène. L’entreprise a notamment déjà œuvré à la fabrication d’écrans en plexiglas pour les pharmacies et les banques italiennes.

Les cages en question seraient également construites en plexiglas. Il est (heureusement) prévu qu’elles soient ouvertes sur le dessus. Ses dimensions ? Un carré de 4.5 m x 4.5 m, sur 2 mètres de hauteur, soit l’espace nécessaire pour installer deux chaises longues et un parasol ; deux à trois personnes pourraient s’y tenir (et tant pis pour les familles nombreuses !). Une proposition qui ne fait a priori pas l’unanimité… Elle a notamment été rejetée par les associations de sauveteurs et les propriétaires de clubs de plage de la région d’Émilie-Romagne.

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Bientôt des cages en plexiglas sur les plages italiennes ? Crédits : Ministère italien pour les biens et activités culturels.

Outre le côté relativement farfelu du concept, les maîtres-nageurs sauveteurs soulignent que ces cages géantes seraient simplement invivables sous le soleil brûlant de l’été ! Le président de la coopérative de sauveteurs de Rimini, Mauro Vanni, les a même comparées à des cages à poules : « Je veux voir qui s’enfermerait dans une enceinte comme celle-ci, entre quatre murs en plexiglas, sous le soleil brûlant. Nous ferions mourir nos clients de déshydratation. Celui qui vient à la mer veut rester en plein air et non dans ce qui ressemble à un poulailler ! ».

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Aperçu et dimensions d’une cage pour deux personnes. Crédits : Nuova Neon Group Due Srl

L’Italie a été l’une des destinations touristiques les plus populaires au monde au cours des dernières décennies. Confturismo, l’association touristique du pays, a déclaré que l’Italie avait déjà perdu 30 millions de touristes entre mars et mai. Un chiffre qui n’inclut pas les dommages que les entreprises connexes, comme les restaurants et les petits magasins, ont subis… D’ici la fin de l’année, les pertes totales devraient dépasser les 200 milliards d’euros. Malgré la situation, les cages en plexiglas auront certainement du mal à convaincre…

Penser « l’après-pandémie »

L’Italie se prépare aujourd’hui à entrer dans la phase 2 de son plan de lutte contre la pandémie, à savoir « vivre avec le virus ». Cette phase devrait commencer le 4 mai et pourrait durer jusqu’à huit mois. Elle prévoit notamment un assouplissement progressif des restrictions en matière de production. Dans cette optique, des innovations voient le jour pour favoriser la reprise du travail en toute sécurité. Pour exemple : le bracelet Smart Proximity conçu par la société Engineering, un bracelet intelligent qui alerte son porteur dès que la distance de sécurité (1,5 mètre) entre ses collègues et lui n’est plus respectée.

Bien entendu, l’Italie n’est pas le seul pays à s’interroger sur l’avenir. Partout dans le monde, les gouvernements et populations réfléchissent aux améliorations qui pourraient être apportées, aux nouvelles mesures qui pourraient être mises en place, aux actions qui pourraient permettre de relancer l’économie nationale. À titre d’exemple : la plateforme maba3d-corona.com, mise en fonction le 10 avril et destinée à recueillir toutes les propositions des Marocains concernant la relance de l’économie, la santé, l’enseignement, l’entraide, etc. Une dizaine de thématiques sont proposées ; les citoyens de tous âges et de tous secteurs d’activité peuvent y déposer leurs idées.

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Idem dans l’Hexagone : ouverte depuis le 4 avril, la consultation « Le jour d’après », initiée par une soixantaine de députés, demande aux Français de s’exprimer sur le système de santé de demain, le travail, l’éducation, la solidarité, etc. Autrement dit, des secteurs qui sont complètement bouleversés pendant cette crise. Au total, onze thèmes sont à discuter. La plateforme propose également des ateliers en ligne sur les différentes thématiques abordées. Quelques détracteurs demeurent toutefois sceptiques quant à l’exploitation des milliers de suggestions qui seront à dépouiller…

Essor du télétravail et de la télémédecine, généralisation des transactions sans contact – voire de l’identification sans contact, retour à la production locale et aux circuits courts, valorisation des biens communs… Voilà dans les grandes lignes ce à quoi pourrait ressembler le monde « d’après-COVID-19 , selon certains économistes. La crise sanitaire a mis en exergue les faiblesses du monde ultra-consumériste dans lequel nous vivons aujourd’hui ; reste à savoir quelles leçons vont être tirées de tout cela et surtout, si elles seront suffisantes pour construire un avenir plus serein.

Source : La Repubblica

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