Le « collectif » Anonymous entre en cyberguerre contre le gouvernement russe

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| Pixabay/Trust My Science (Edit)
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Le « collectif » d’hacktivistes connu sous le nom d’Anonymous est en train de mener une série d’attaques informatiques contre le gouvernement russe. Ces cyberattaques font suite à l’offensive de grande ampleur lancée en Ukraine par la Russie ce jeudi 24 février.

Le 24 février à 10h50, le collectif Anonymous (du moins une partie de ses hacktivistes) a en effet déclaré sur un compte Twitter, qui compte désormais près de 700 000 abonnés, qu’il était « officiellement en guerre contre le gouvernement russe ».

Une trentaine de minutes après cette déclaration, ce même collectif a annoncé par le même biais que le site de la chaîne d’informations russe RT News était hors ligne. La chaîne elle-même a confirmé par la suite l’information.

« Une violente attaque DDoS cible RT. La rédactrice en chef Margarita Simonyan a confirmé l’attaque DDoS contre l’agence de presse. RT est parvenu à repousser la charge contre ses serveurs », peut-on lire sur ce tweet.

Mais les hacktivistes ne se sont pas arrêtés là. Dans la soirée du jeudi, l’agence de presse Reuters a rapporté que plusieurs sites web étaient inaccessibles par intermittence pour les utilisateurs en Russie et au Kazakhstan. Étaient concernés les sites de la présidence russe, du gouvernement et de la chambre basse du parlement, appelée la Douma.

Le site du ministère de la Défense russe mis hors ligne

Puis, dans l’après-midi du 25 février, ils ont annoncé avoir mis hors ligne rien de moins que le site du ministère de la Défense russe, qui s’est effectivement révélé inaccessible. Le site aurait depuis été accessible (bien que sous forme de page blanche) depuis divers endroits dans le monde.

 

Le collectif Anonymous, « les anonymes », en français, désigne des communautés aux contours assez mal définis, qui agissent notamment sur Internet pour défendre certaines causes. Le hacking est l’un de leurs modes de protestation. Ils se présentent souvent comme des défenseurs du droit à la liberté d’expression, mais ne forment pas des groupes identifiés. Un de leurs symboles est le fameux masque blanc aux joues rosées et à la moustache noire, symbole de protestation conçu à l’origine pour la bande dessinée « V pour Vendetta » de David Lloyd.

Pourtant, selon Reuters, cette violente série d’attaques ferait cette fois directement suite à une demande du gouvernement ukrainien, bien que celui-ci ne l’ait pas confirmé directement. En effet, Yegor Aushev, cofondateur d’une société de cybersécurité à Kiev, a affirmé à l’agence de presse qu’il était l’auteur d’un message d’appel aux hackers et spécialistes de sécurité. Or, il explique l’avoir rédigé à la demande d’un haut responsable du ministère de la Défense, qui l’aurait contacté jeudi en ce sens.

L’entreprise qu’il dirige, Cyber ​​Unit Technologies, est aussi connue pour travailler avec le gouvernement ukrainien sur la défense des infrastructures critiques. Yegor Aushev a précisé que les volontaires étaient divisés entre des « cyber unités » offensives et défensives. Il est encore difficile d’évaluer les conséquences possibles de cette cyberguerre, mais elles sont bien tangibles. Il faut rappeler qu’en 2015, une cyberattaque lancée sur l’Ukraine avait privé d’électricité 230 000 Ukrainiens.

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