La découverte d’une forme de vie extraterrestre semble inévitable, voire même imminente pour certains chercheurs !

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| ESA/Hubble/ESO (M. Kornmesser)
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Au fil du temps, la question de la rencontre avec une vie extraterrestre est devenue une discussion très sérieuse : pour les chercheurs, il s’agit de quelque chose qui arrivera incontestablement un jour. Peut-être bien plus tôt que nous le pensons. Explications.

À l’heure actuelle et après une série de découvertes remarquables au cours des deux dernières décennies, l’idée d’une vie extraterrestre n’est pas aussi farfelue qu’elle paraissait auparavant. En effet, la découverte semble maintenant inévitable, voire peut-être imminente.

Dans un premier temps, nous devons nous demander, qu’est-ce que la vie ? La vie, par définition, est un type de chimie très complexe. Mais les éléments en jeu, eux,  n’ont rien de particulier : il s’agit de carbone, d’hydrogène, d’oxygène, (…). Ce sont des éléments très abondants dans l’Univers. De ce fait, cette chimie organique et complexe est très commune. Par exemple, prenons les acides aminés : ces derniers ont été découverts dans des queues de comètes ! Et oui, il s’agit bien des mêmes acides aminés qui composent toutes les protéines dans nos corps. D’autres composés organiques de ce type peuvent également être retrouvés dans le sol martien par exemple.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Concernant de potentiels signes de vies extraterrestres dans l’Univers, il faut également prendre en compte le fait que les planètes habitables semblent être communes dans l’Univers. En effet, la toute première planète située en dehors de notre système solaire a été découverte en 1995. Depuis, des milliers d’autres planètes ont été découvertes et répertoriées par des astronomes du monde entier.

Les intenses radiations constituant l’environnement des étoiles de type M pourraient tout de même permettre l’apparition de la vie sur des planètes ressemblant à des versions de la Terre primitive. Crédits : Jack O’Malley-James

C’est notamment sur la base de ces données recensant les différentes planètes et exoplanètes découvertes dans l’Univers, que des astronomes de l’Université de Californie à Berkeley ont calculé qu’il pourrait bien y avoir jusqu’à 40 milliards d’exoplanètes de la taille de la Terre, se trouvant dans la « zone habitable » de leurs étoiles respectives, où les températures sont suffisamment douces pour permettre la présence d’eau liquide à la surface, et par conséquent, la vie telle que nous la connaissons.

À noter également qu’il existe potentiellement un monde similaire à la Terre en orbite autour de notre étoile la plus proche, Proxima Centauri. Situé à seulement quatre années-lumière de la Terre, ce système pourrait être suffisamment proche pour que nous puissions utiliser la technologie actuelle pour en apprendre davantage.

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Vue d’artiste de l’exoplanète Proxima Centauri b (ou simplement Proxima b), une exoplanète tellurique d’une masse minimale de 1.3 masse terrestre et en orbite dans la zone habitable de l’étoile naine rouge Proxima Centauri. En réunissant des conditions similaires à celles de la Terre primitive, cette exoplanète aurait pu, et pourrait toujours en ce moment, abriter la vie. Crédits : ESO

C’est notamment grâce au projet Breakthrough Starshot (lancé par Stephen Hawking en 2016), que des projets en ce sens ont vu le jour et sont déjà en cours.

Il semble inévitable qu’une autre forme de vie se trouve quelque part dans l’immensité de l’Univers, surtout si l’on considère que la vie est apparue sur Terre si peu de temps après sa formation. En effet, les fossiles les plus anciens jamais découverts sur la Terre datent d’il y a environ 3.5 milliards d’années, tandis que des indices dans notre ADN suggèrent que la vie aurait commencé il y a 4 milliards d’années, lorsque les astéroïdes géants ont cessé de s’écraser à la surface de la planète.

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Fossile de Marella Splendens, un arthropode souche éteint depuis plusieurs centaines de millions d’années. Crédits : John Lehmann

Notre planète a été habitée dès qu’elle était habitable. De plus, la définition du terme habitable s’est révélée être un concept assez flexible. En effet, la vie est robuste et survit dans toutes sortes d’environnements qui nous semblent infernaux, comme par exemple : sur un lac d’acide sulfurique, dans des barils de déchets nucléaires, dans de l’eau surchauffée à 122 degrés Celsius, dans les friches de l’Antarctique ou encore dans des rochers à cinq kilomètres sous terre. Il est donc tentant et naturel de penser que certaines de ces conditions semblent être reproduites ailleurs dans le système solaire et au-delà.

Il y a fort longtemps, Mars était une planète chaude et humide et constituait très probablement un terrain fertile pour la vie. Et même aujourd’hui, Mars a encore de l’eau liquide sous sa surface. De plus, un gaz fortement associé à la vie sur Terre, le méthane, a déjà été découvert dans l’atmosphère martienne. (Bien que cette découverte soit actuellement en discussion).

Il est donc tout à fait possible que nous découvrions une forme de vie sur Mars dès 2021, lorsque le rover d’ExoMars, nommé Rosalind Franklin, commencera ses recherches avec sa foreuse de deux mètres.

Photo transmise par la caméra IDC (Instrument Deployment Camera) de l’atterrisseur InSight, une mission d’exploration martienne de la NASA qui a décollé le 5 mai 2018. Crédits : NASA/JPL/Caltech

Mais outre la Terre et Mars, il existe de très nombreux autres endroits qui pourraient abriter la vie dans l’Univers. Si nous nous concentrons sur notre système solaire, il y a au moins deux autres endroits encore qui pourraient abriter une forme de vie quelconque. Il s’agit de la lune de Jupiter, Europe, et de la lune de Saturne, Encelade, qui sont deux mondes glacés qui pourraient cacher de l’eau liquide sous leur surface.

En 2017, des spécialistes des glaces de mer de l’Université de Tasmanie ont conclu que certains microbes de l’Antarctique pourraient survivre dans de telles conditions sur Europe et Encelade, qui ont toutes deux des bouches hydrothermales sous-marines.

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Représentation artistique des gigantesques jets d’eau sur Encelade, avec en arrière-plan la planète Saturne. Crédits : Michael Carroll

De plus, lorsqu’une sonde de la NASA a littéralement goûté le matériau éjecté par un geyser dans l’espace à partir d’Encelade en juin dernier, elle a découvert de grandes molécules organiques. Peut-être y avait-il quelque chose de vivant ? Malheureusement, la sonde n’avait pas les outils adéquats pour le découvrir…

Bien entendu, si une telle découverte venait à avoir lieu, elle bouleverserait totalement le monde de la biologie ! En effet, toute la vie sur Terre est liée : tout descend de la toute première cellule vivante ayant émergé, il y a de cela environ 4 milliards d’années… Les bactéries, les champignons, les cactus et les cafards sont tous nos cousins, et nous partageons tous le même mécanisme moléculaire de base : l’ADN, qui fabrique l’ARN, et l’ARN qui donne lieu aux protéines.

Un autre échantillon de vie extraterrestre inconnu à ce jour pourrait représenter une sorte de « seconde genèse », totalement indépendante de nous ! Peut-être que d’autres formes de vies à travers l’Univers possèdent un codage différent dans leur ADN. À l’heure actuelle, nous ne pouvons absolument pas le savoir. Peut-être que certaines formes de vie n’ont tout simplement pas d’ADN, mais possèdent d’autres méthodes de transmissions des informations génétiques.

Si nous venions à découvrir une forme de vie dans l’espace, nous pourrions commencer à comprendre quels mécanismes de la vie sont universels à travers l’Univers, et lesquels sont particuliers à la planète Terre. Nous pourrions même être en mesure d’élaborer certaines lois universelles de la biologie, comme nous l’avons fait pour la physique. Sans parler de la question de l’origine de la vie elle-même.

Le réseau de radiotélescopes de l’Institut SETI scrute le ciel en permanence à la recherche de technosignatures extraterrestres. Crédits : SETI

Si en revanche, les organismes découverts nous étaient effectivement liés, cela pourrait également signifier que la vie est contagieuse : lorsqu’une météorite de grande taille frappe une planète, l’impact peut projeter de la roche pulvérisée dans l’espace, et cette roche peut alors retomber sur d’autres planètes sous la forme de plus petites météorites.

Selon certains chercheurs, la vie de la Terre a probablement déjà été éjectée jusqu’à d’autres planètes : peut-être même vers les lunes de Saturne et Jupiter ? De ce fait, d’autres chercheurs pensent que, comme Mars était probablement habitable avant la Terre, il n’est pas impossible que la vie s’y soit développée, avant d’avoir été projetée de la sorte vers la Terre.

Il y a toujours de l’espoir !

Même si nous ne trouvons jamais d’autres formes de vie au sein de notre système solaire, il n’est absolument pas impossible de la détecter un jour sur l’une des milliers d’exoplanètes découvertes à ce jour dans l’Univers. Surtout qu’il est déjà possible d’analyser la lumière des étoiles, filtrée à travers l’atmosphère d’une exoplanète, pour comprendre certains mécanismes de son atmosphère. Par exemple, une abondance d’oxygène pourrait être un signe révélateur de la vie.

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Cette vue d’artiste nous montre à quel point les planètes sont communes autour des étoiles dans la Voie lactée. Sur cette image, les planètes, leurs orbites et leurs étoiles hôtes sont toutes rapprochées par rapport aux distances et aux échelles réelles. Une recherche effectuée pendant six ans auprès de millions d’étoiles, à l’aide de la technique de microlentille, a permis de conclure que les planètes autour des étoiles sont la règle plutôt que l’exception. En effet, le nombre moyen de planètes par étoile est supérieur à un. Crédits : ESA/Hubble/ESO (M. Kornmesser)

Le télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu pour 2021, permettra de prendre ces mesures pour certaines des planètes similaires à la Terre, qui ont déjà été découvertes. Puis, il est prévu que des télescopes spatiaux photographient directement ces exoplanètes. À savoir que la couleur et la variabilité des points lumineux observés, par exemple, pourraient nous indiquer la durée de la journée sur une planète donnée, nous en apprendre davantage sur ses saisons, déterminer s’il y a des formations nuageuses, des océans, etc.

Aujourd’hui, pour de très nombreux scientifiques à travers le monde, il est absolument impossible que nous soyons seuls dans l’immensité de l’Univers. Et grâce à la technologie actuelle, cette hypothèse est à présent vérifiable. Ce n’est donc plus qu’une question de temps avant que nous ayons des réponses concrètes.

Sources : Griffith Review, PhysOrg, ESA, ESA (ExoMars)

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