Elon Musk accusé par la Chine de mettre en danger sa station spatiale

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La deuxième sortie dans l'espace de l'équipage chinois de Shenzhou-13 depuis Tiangong (la station spatiale chinoise), le lundi 27 décembre 2021. | EyePress News/EyePress via AFP
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Les autorités chinoises ont récemment informé les Nations unies que leur station spatiale Tiangong a failli entrer en collision avec les satellites Starlink de SpaceX, et ce à deux reprises. L’information a provoqué la colère des citoyens chinois, qui n’ont pas manqué de s’exprimer sur les réseaux sociaux en appelant au boycott de la marque automobile Tesla.

Elon Musk n’arrête pas de se faire des ennemis. Après s’être « battu » avec des sénateurs américains et d’autres milliardaires, il semble avoir terminé l’année en s’attirant les foudres des autorités chinoises et de leurs citoyens.

Début décembre 2021, la Chine a déposé une plainte contre Starlink auprès du Bureau des affaires spatiales de l’ONU à Vienne. En effet, la station spatiale chinoise Tiangong (avec équipage) a manqué d’entrer en collision avec les satellites de SpaceX à deux reprises. « Pour des raisons de sécurité, la station spatiale chinoise a mis en œuvre un programme préventif d’évitement de collision le 1er juillet et le 21 octobre 2021, respectivement », peut-on lire dans la note verbale adressée à l’ONU.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Pour rappel, en avril 2021, la Chine avait placé en orbite terrestre basse le premier module central Tianhe de sa station spatiale Tiangong. Le module pèse 22 tonnes, pour une longueur de 16,6 mètres et un diamètre de 4,2 mètres. En cours de construction, il évolue sur une orbite presque circulaire à une altitude d’environ 390 kilomètres. Lors des deux évènements rapportés, Tianhe était occupé à chaque fois par l’équipage de trois astronautes : de la mission Shenzhou-12 en juillet, et de l’actuelle mission Shenzhou-13 en octobre.

Or, les satellites Starlink qui orbitent généralement à environ 550 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre, avaient abaissé leur altitude dans le cadre de manœuvres de désorbitation. Il s’agit de processus planifiés mis en place pour les anciens satellites qui sont mis hors service (c’est-à-dire renvoyés sur Terre sous forme d’épave enflammée). Les satellites américains se sont alors retrouvés sur la trajectoire de Tianhe.

« Une augmentation du risque de collision depuis le début du déploiement de Starlink »

Le spécialiste du suivi des satellites Jonathan McDowell (du centre d’astrophysique d’Harvard-Smithsonian) a confirmé les risques de collision et les manœuvres d’évitement du module Tianhe décrits par la Chine, qui souligne « un danger pour la vie ou la santé des astronautes ». Le passage d’octobre semble avoir eu lieu à moins de trois kilomètres.

« Nous avons constaté une augmentation du nombre de risques de collision depuis le début du déploiement de Starlink », a continué de commenter Jonathan McDowell pour l’AFP. Dans le cadre de Starlink, SpaceX envisage de lancer près de 12 000 satellites afin de permettre sa couverture Internet à haut débit dans le monde. Pour le moment, l’entreprise américaine a lancé plus de 1900 satellites, dont près de 1800 sont encore en orbite.

La Chine réclame un meilleur respect du Traité de l’ONU sur l’espace extra-atmosphérique en s’appuyant sur son article V : « Les États partis au Traité informent immédiatement les autres États partis au Traité ou le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies de tout phénomène qu’ils découvrent dans l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, qui pourraient constituer un danger pour la vie ou la santé des astronautes ».

Il convient de noter que la Station spatiale internationale a aussi dû effectuer de nombreuses manœuvres d’évitement en raison des essais de missiles antisatellites chinois. Cependant, la dernière plainte de la Chine n’est qu’une preuve supplémentaire qu’il y a tout simplement trop de déchets en orbite autour de la Terre.

Des citoyens chinois furieux

En réponse aux quasi-collisions, les citoyens chinois n’ont pas manqué d’exprimer leur colère sur Weibo, la version de Twitter du pays. « Les risques de Starlink sont progressivement exposés, l’ensemble de la race humaine va payer pour leurs activités commerciales », a déclaré un utilisateur sur la plateforme dans un message vu par Reuters. « Préparez-vous à boycotter Tesla », lançait un utilisateur du réseau social Weibo, sous un hashtag utilisé plus de 87 millions de fois. « Ça ne manque pas d’ironie : les Chinois achètent des Tesla, donnant de l’argent à Musk pour qu’il lance des satellites et les jette contre la station spatiale chinoise », tonnait un autre.

Plus largement, Pékin a accusé mardi les États-Unis de « manquer à leurs obligations internationales » dans l’espace. Seulement, la Chine est un marché crucial pour Elon Musk, car Tesla vend dans le pays environ un quart de sa production et dispose d’une usine à Shanghaï. Affaire à suivre pour le milliardaire, qui n’a pas encore réagi à une demande de commentaire sur l’incident.

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