Une expérience montre que les sols lunaire et martien sont cultivables

culture lune mars
| NASA
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L’établissement de bases extérieures à la Terre n’est aujourd’hui plus du domaine de la science-fiction. Plusieurs concepts de bases lunaires et martiennes ont été développés par les agences spatiales, et la colonisation de ces environnements fait aujourd’hui partie de certains projets officiels. L’un des points clé à gérer dans une base extraterrestre est la production autonome de nourriture, et cela passe nécessairement par la capacité à cultiver des aliments. Dans une expérience récente, des biologistes ont reproduit les sols lunaires et martiens et sont parvenus à y cultiver différentes espèces de légumes et autres plants.

Les chercheurs ont utilisé une reproduction du régolite mise au point par la NASA : un mélange de saleté, de poussière et d’autres débris trouvés au-dessus de la surface de Mars et de la Lune. Ce simulateur de régolite a été mélangé à de la matière organique que les astronautes devraient amener depuis la Terre, ou qui pourrait être du compost restant des récoltes précédentes. Le sol martien s’est montré plus propice pour la culture que le sol lunaire.

Lors de tests portant sur 10 cultures différentes — cresson, roquette, tomate, radis, seigle, quinoa, épinards, ciboulette, pois et poireaux — toutes les cultures ont bien poussé et produit des parties comestibles, à l’exception des épinards. « Nous étions ravis de voir les premières tomates jamais cultivées sur simulateur de sol martien virer au rouge » déclare l’écologiste Wieger Wamelink, de l’université de Wageningen aux Pays-Bas. « Cela signifiait que la prochaine étape vers un écosystème agricole fermé durable avait été franchie ».

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Sols lunaire et martien : les deux se montrent cultivables

Cette expérience est en cours depuis plusieurs années maintenant, mais ce n’est que récemment que les résultats ont été publiés dans la revue Open Agriculture. Les chercheurs ont rapporté que les cultures obtenaient de meilleurs résultats dans le régolite martien que dans celui de la Lune. Le mélange martien est basé sur des observations tirées des atterrisseurs Viking et du rover Pathfinder, et utilise principalement des matériaux provenant d’une région volcanique d’Hawaï.

culture regolite
Photo de l’installation utilisée par les chercheurs. Les plants sont cultivés dans des reproductions de sols lunaire et martien. Crédits : G.W.W. Wamelink et al. 2019

En ce qui concerne le régolite de la Lune, nous en avons des échantillons, mais pas assez pour y faire pousser des cultures. Le simulant approuvé par la NASA est basé sur du matériel recueilli dans les déserts autour de Flagstaff, en Arizona (États-Unis). En plus de la culture réussie de neuf espèces, les biologistes ont été en mesure de récolter suffisamment de graines de radis, de cresson et de seigle pour commencer une deuxième culture.

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Un pas en avant dans la mise en place d’un système agricole extraterrestre

Il reste toutefois encore un long travail. Cette étude n’a examiné que le type de sol disponible sur la Lune et sur Mars, sans prendre en compte les autres facteurs sévères auxquels les plantes seraient confrontées, comme le rayonnement solaire, la chaleur et le froid extrêmes (des biosphères fermées seront probablement nécessaires). Néanmoins, il s’agit d’un pas en avant encourageant pour l’établissement de futures bases extraterrestres.

Cette étude fait suite aux recherches précédentes dans lesquelles 14 espèces de plantes différentes avaient été cultivées dans un simulant de sol. Dans ce cas également, le simulant martien s’est révélé plus propice à la croissance que le simulant lunaire. Parmi les autres possibilités de cultiver des aliments hors de la Terre, citons la culture hydroponique et la culture aéroponique (établir des cultures en plein air et les pulvériser d’éléments nutritifs).

« C’est un petit pas en avant vers l’objectif final, un écosystème agricole durable pour une colonie lunaire ou martienne. Plus de recherches sont nécessaires pour trouver le contenu optimal en matière organique des régolites simulants et l’efficacité d’utilisation de l’eau » concluent les chercheurs.

Sources : Open Agriculture

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