L’exposition à la lumière bleue durant la nuit augmenterait les risques de cancer colorectal

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Vue de l'Espagne et du Portugal la nuit, avec Madrid visible légèrement au-dessus du centre. | NASA
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Selon une nouvelle étude, la lumière bleue présente dans les rues augmenterait le risque de contracter un cancer colorectal. Un constat à prendre en compte dans les zones urbaines à fort éclairage artificiel comme les métropoles.

Depuis quelques années, on observe un intérêt croissant des scientifiques pour les effets néfastes de la lumière bleue sur la santé, dont les troubles du sommeil, l’obésité, ou encore différents types de cancer, particulièrement chez les travailleurs de nuit. La majorité des résultats a été obtenue en étudiant la lumière des appareils électroniques à écran LED comme les téléviseurs, les smartphones et les ordinateurs.

Pour la première fois, une équipe de l’Institut pour la santé globale de Barcelone (ISGlobal) s’est focalisée sur la lumière artificielle qui éclaire les rues et les magasins la nuit. L’institut avait déjà auparavant réalisé une recherche sur son potentiel lien avec les cancers de la prostate et du sein. Cette fois, ils ont voulu examiner si elle pouvait favoriser le cancer colorectal, dont l’incidence dans le monde ne cesse d’augmenter.

« En utilisant la même méthodologie que l’étude précédente, nous avons décidé d’analyser la relation entre l’exposition à la lumière artificielle et le cancer colorectal, le troisième type de cancer le plus répandu dans le monde après le cancer du poumon et du sein », explique le coordinateur de l’étude Manolis Kogevinas.

La décision de travailler sur ces trois formes de cancer n’est pas un hasard : le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS avait classé le travail de nuit comme un facteur potentiellement cancérigène pour les humains, avec un risque plus important de maladies de la prostate, des seins et du côlon.

Les chercheurs ont examiné les données de plus de 2000 adultes résidant à Barcelone ou à Madrid, obtenues à partir d’un projet précédent. 660 d’entre eux avaient souffert d’un cancer colorectal, et le reste avait été sélectionné aléatoirement. Pour éviter tout biais, les travailleurs de nuit ont été exclus. Le niveau de lumière artificielle dans les rues des deux villes a été mesuré avec des images provenant de la Station spatiale internationale (ISS).

Ils ont constaté que les participants vivant dans des zones à forte présence de lumière bleue augmentaient de 60% leur risque de contracter un cancer colorectal par rapport à ceux qui étaient moins exposés. Ils ont également observé les effets de la lumière plein spectre, mais aucun lien avec le cancer colorectal n’a été établi.

« L’exposition nocturne à la lumière, en particulier à la lumière du spectre bleu, peut diminuer la production et la sécrétion de mélatonine, en fonction de l’intensité et de la longueur d’onde de la lumière », explique Kogevinas.

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Cependant, l’estimation de l’exposition à la lumière par satellite ne permet pas de prendre en compte l’utilisation individuelle des volets roulants, qui est très fréquente non seulement en Espagne mais aussi dans les autres pays méditerranéens. Ils ont décidé d’interpréter la quantité de lumière reçue comme étant celle où les gens sont à l’extérieur de leur résidence, et pour les personnes chez elles mais avant la fermeture des volets roulants.

« Les effets de la lumière sur les écosystèmes et la santé humaine sont de plus en plus préoccupants », déclare Kogevinas. Bien qu’un nombre important d’articles scientifiques sur les effets de la lumière bleue ait déjà été publié, la recherche dans ce domaine n’en est qu’à ses balbutiements, et davantage de résultats permettront de définir clairement les maladies et troubles qui en sont favorisés.

Source : Epidemiology

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