Les gigaconstellations de satellites pourraient affaiblir le champ magnétique terrestre, suggère une étude

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Entre 500 000 et 1 million : c’est le nombre de satellites qui seront lancés dans les prochaines décennies, d’après les estimations de la chercheuse Sierra Solter-Hunt. Un tel exploit reflète certainement une grande avancée dans les industries technologique et spatiales, mais suscite également de l’inquiétude quant à son impact sur le long terme. Pour sa part, Solter-Hunt est préoccupée par ce que vont devenir ces engins, après qu’ils se sont décomposés en « poussière magnétique » dans notre atmosphère. Dans une récente étude qui lui a valu à la fois des encouragements et de nombreuses critiques, elle explique comment ces particules risquent d’affecter le champ magnétique terrestre.

Le secteur spatial figure parmi les filières ayant connu une croissance quasi exponentielle au cours des deux dernières décennies. Les startups spécialisées dans le domaine ont fleuri, motivées par les avancées technologiques qui ont rendu l’accès à l’espace plus facile. En tête de course, on retrouve désormais SpaceX, dont la constellation compte actuellement près de 6000 satellites. De plus, les contextes culturel, économique, et politique ont été favorables à la croissance du secteur.

Mais l’essor du marché spatial s’est également accompagné d’un lot d’inquiétudes, dont celui des déchets spatiaux. Les débris peuvent effectivement rester en orbite pendant de nombreuses années et posent un risque de collision avec les vols habités. Il y a également les préoccupations quant à l’impact de ces satellites sur l’observation du ciel par les astronomes. Leur présence pourrait limiter la capacité de ces experts à étudier l’univers, à observer des phénomènes cosmiques et même à découvrir des astéroïdes proches de la Terre.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Tout récemment, une hypothèse préoccupante a également émergé, suggérée par Sierra Solter-Hunt, physicienne à l’Université d’Islande. Dans une nouvelle étude publiée sur le site de prépublication ArXiv, elle avertit que les satellites entrant en fin de vie pourraient finir par affaiblir le champ magnétique terrestre.

Une réduction de la portée du champ magnétique terrestre

Dans l’hypothèse de Solter-Hunt, ce potentiel affaiblissement du champ magnétique terrestre sera causé par l’augmentation de la poussière issue de la désintégration des satellites brûlés dans l’atmosphère. La scientifique estime que ces particules augmenteront drastiquement dans les décennies à venir, pouvant même être multipliées par un milliard, compte tenu de la course technologique à laquelle nous assistons actuellement.

L’énorme quantité de poussière de satellites s’accumulerait principalement dans une zone appelée « ionosphère », une couche de l’atmosphère terrestre qui s’étend jusqu’à environ 640 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre.

L’accumulation de ces particules, selon elle, pourrait former une sorte de réseau conducteur. Or, si ce dernier se charge électriquement, il pourrait empêcher l’expansion normale du champ géomagnétique au-delà de l’ionosphère. Cela réduirait en conséquence l’effet protecteur du champ magnétique de la Terre contre les rayons cosmiques.

Des avis divergents dans la communauté scientifique

Samantha Lawler, astronome à l’Université de Regina, reconnaît l’importance de cette nouvelle étude. « Ce travail est une première étape vraiment importante », affirme-t-elle au média Live Science. Selon elle, cette étude attire réellement l’attention sur l’ampleur potentiellement énorme de la poussière de satellites. Elle pense par ailleurs que les conséquences de cette accumulation de particules pourraient être bien plus graves et différentes de tout ce que les scientifiques ont pu observer ou prévoir jusqu’ici.

D’autres experts expriment en revanche leur scepticisme concernant le travail de Solter-Hunt. Certains qualifient les hypothèses relatées de simplistes, d’incorrectes et même d’improbables. Un autre scientifique affirme également, selon le site Live Science, qu’il n’existe à ce jour aucun modèle sur la façon dont la poussière spatiale se dépose dans l’atmosphère, sa durabilité et son potentiel conducteur. Par ailleurs, l’estimation du nombre futur de satellites en orbite autour de la Terre par Solter-Hunt pourrait être exagérée, d’après un autre spécialiste.

Source : arXiv

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