Horloge de l’Apocalypse : il ne resterait que deux minutes avant la fin du monde

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| University of Rochester illustration/Michael Osadciw
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Le Bulletin of the Atomic Scientists maintient la Doomsday Clock (horloge de l’Apocalypse) — une métaphore de la fin du monde — à minuit moins deux qualifiant les menaces contre l’humanité comme étant plus dangereuses que jamais. Les scientifiques ont annoncé jeudi que l’heure était bloquée à 23h58, citant les armes nucléaires et le changement climatique comme deux risques existentiels laissant le monde dangereusement près d’une apocalypse.

« L’horizon 2019 ne doit pas être considéré comme un signe de stabilité, mais comme un avertissement sévère » déclare Rachel Bronson, présidente du Bulletin. « C’est un état aussi inquiétant que les temps les plus dangereux de la guerre froide. C’est un état caractérisé par un paysage imprévisible et changeant de différends qui mijotent, qui multiplie les chances d’éclatement d’un conflit majeur. Ce nouvel anormal est tout simplement trop volatil et trop dangereux pour continuer de l’accepter comme un état permanent du monde ».

Bronson a déclaré que l’heure actuelle était la plus proche de l’apocalypse depuis 1953, lorsque les États-Unis et l’Union soviétique ont commencé à tester leurs bombes à hydrogène. Suite à cette annonce, elle a déclaré que les scientifiques avaient décidé qu’il était approprié de garder l’heure fixée à cette « heure décourageante » car « elle correspondait au message que nous envoyions ».

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Elle a déclaré que le conseil d’administration était principalement préoccupé par le fait que « les relations russo-américaines sont presque au plus bas, l’architecture de la maîtrise des armements se détériore, et les émissions de carbone augmentent après une période de plateau ».

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Illustrations présentant les extrêmes auxquels l’horloge de l’Apocalypse a été soumise, ainsi que leur raison. Crédits : Bulletin of Atomic Scientists

Plus précisément, les scientifiques ont évoqué les problèmes non résolus avec la Corée du Nord et la décision du président Trump d’abandonner l’accord nucléaire avec l’Iran. Dans le même temps, a déclaré le Conseil de la science et de la sécurité du Bulletin, « les pays nucléaires du monde ont lancé des programmes de modernisation nucléaire quasiment impossibles à distinguer d’une course aux armements dans le monde, et les doctrines militaires de la Russie et des États-Unis ont érodé tabou de longue date contre l’utilisation des armes nucléaires ».

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L’ancien gouverneur californien Jerry Brown (D) et l’ancien secrétaire à la Défense William Perry, tous deux membres du conseil d’administration du Bulletin, ont écrit jeudi dans un éditorial pour CNN que le monde n’avait pas couru autant de dangers depuis la guerre froide.

« Nous devons remonter 66 ans en arrière, en 1953, pour trouver une période de danger égal : l’Union soviétique venait juste de tester une bombe à hydrogène. L’Europe de l’Est était dans la crosse de fer de l’Union soviétique. Un conflit militaire pouvait se déclencher à Berlin et les troupes américaines en Allemagne de l’Ouest, dans l’attente d’une invasion, se préparaient à utiliser des armes nucléaires tactiques contre les envahisseurs ».

L’horloge, une mesure métaphorique de la proximité de l’humanité de la destruction, a oscillé entre deux et 17 minutes de l’apocalypse depuis sa création en 1947. Le Bulletin of the Atomic Scientists a été fondé par des vétérans du projet Manhattan, préoccupés par les conséquences de leurs recherches nucléaires. L’un d’eux, le physicien nucléaire Alexander Langsdorf, était marié à l’artiste Martyl Langsdorf, qui avait créé l’horloge et l’avait réglée à minuit moins sept, soit 23h53, pour la couverture du magazine du groupe. Son mari a avancé l’heure en 1949.

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Illustration représentent tous les changements d’heure opérés ainsi que les dates correspondantes. Crédits : Bulletin of Atomic Scientists

Depuis lors, le tableau du Bulletin a déterminé jusqu’où ira l’aiguille des minutes, généralement pour attirer l’attention sur les crises mondiales qui, selon lui, menacent la survie de l’espèce humaine. Le raisonnement du groupe a traditionnellement mis l’accent sur la disponibilité des armes nucléaires et la volonté des grandes puissances mondiales de les utiliser.

Cependant, au cours des dernières années, les scientifiques ont également pris en compte la menace posée par le changement climatique, qui, selon leurs scientifiques, était presque aussi grave que les dangers des armes nucléaires. L’année dernière, l’horloge a avancé de 30 secondes. Elle avait également progressé de 30 secondes en 2017, mais ne bougeait pas du tout en 2016.

La décision de remonter l’heure l’année dernière était largement motivée par le sentiment de péril nucléaire qui menaçait. Le Bulletin énumérait alors une série de sinistres développements : la Corée du Nord a réalisé des progrès rapides dans le développement d’une arme thermonucléaire capable d’atteindre les États-Unis, les relations entre les États-Unis et la Russie se sont détériorées, et aucune négociation à haut niveau sur le contrôle des armements n’a été engagée entre les deux pays. Et les pays du monde entier s’employaient à moderniser et à renforcer leurs arsenaux nucléaires.

En outre, l’organisation a cité l’intelligence artificielle non contrôlée, la propagation alarmante de la désinformation et l’érosion de la confiance du public dans les institutions. Bronson a déclaré jeudi que, bien que les scientifiques aient noté un changement bouleversant dans l’écosystème de l’information en 2018, ils ne voyaient pas de changement qualitatif avec d’autres menaces, qui auraient pu justifier de reculer l’heure.

Source : Bulletin of the Atomic Scientists

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