Des paléontologues et des artistes ont créé la représentation de T-Rex la plus fidèle jamais réalisée

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| RJ Palmer
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Avec le développement de nouvelles méthodes d’analyse, combinées à la découverte de fossiles relativement bien préservés, les scientifiques ont pu préciser l’apparence et la morphologie de divers dinosaures au cours des dernières années. Parmi ces reptiles des temps anciens, Tyrannosaurus rex est peut-être celui qui enflamme le plus l’imagination. Grâce aux dernières recherches les plus approfondies, une équipe de paléontologues et d’artistes ont pu reconstituer l’image du T-Rex la plus fidèle jamais réalisée.

Apparus au milieu du Ladinien, il y a 240 millions d’années, et disparus lors de l’extinction Crétacé-Tertiaire il y a 65 millions d’années, les dinosaures ont peuplé la Terre suffisamment longtemps pour avoir laissé des traces de leur passage. De nombreux fossiles (os, peau, dents, plumes, etc.) ont permis aux paléontologues d’en apprendre bien plus sur ces archosaures (reptiles diapsides) et même, pour certains d’entre eux, d’arriver à obtenir des images assez fidèles de leur apparence.

Les scientifiques se sont notamment penchés sur un dinosaure théropode particulier : Tyrannosaurus rex. Ce dernier est l’unique espèce de la famille des Tyrannosaurus ; il a vécu au Maastrichtien il y a environ 68 à 66 millions d’années, et ce jusqu’à l’extinction du Crétacé-Tertiaire. C’est un des dinosaures carnassiers bipèdes les plus célèbres.

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Même si d’autres théropodes le dépassaient en taille, il reste l’un des plus grands carnivores terrestres ayant existé, avec une longueur de 13.2 mètres, 4 mètres à hauteur de hanche et un poids de 8 tonnes. Plus grand carnivore de son temps, il est fort probable que T-Rex ait été un superprédateur.

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Une équipe de paléontologues et d’artistes affirment avoir réussi à créer l’image du T-Rex la plus fidèle jamais réalisée, construite couche par couche en s’appuyant sur les toutes dernières recherches scientifiques. Et celle-ci est bien loin de l’athlétique prédateur montré dans Jurassic Park ; au contraire, T-Rex était plutôt enrobé, avec de très petits bras, une peau molle et lisse, et un centre de gravité très bas. Une des différences majeures avec les représentations précédentes est l’absence de plumes ; les experts s’accordent aujourd’hui à dire que T-Rex n’en avait très probablement pas.

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Contrairement à l’image donnée dans beaucoup de films et de livres, T-Rex était en réalité relativement enrobé, avec de très petits bras et une peau lisse et molle. Crédits : RJ Palmer

« L’équipe a commencé à travailler sur le squelette, puis a passé plusieurs mois à représenter correctement les muscles, et les résultats sont maintenant disponibles pour tous » indique Scott Hartman, paléobiologiste et directeur de l’équipe de création du squelette. « La quantité de temps investi et l’attention aux détails me sidèrent. Comme dans beaucoup de reconstructions, il y a bien sûr certains détails que nous ne pouvons pas connaître et des interprétations concurrentes qui sont probablement tout aussi valables. Mais, honnêtement, il s’agit de la tentative la plus exhaustive pour restaurer un animal éteint ».

La direction de l’équipe artistique a été confiée à RJ Palmer, un concepteur artistique spécialisé dans la représentation d’animaux et travaillant actuellement pour le jeu de simulation de dinosaures Saurian. Pour ce faire, Palmer et ses collègues ont analysé plus de 20 études scientifiques portant sur la physionomie de T-Rex.

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Les paléontologues et les artistes ont tout d’abord commencé avec le squelette puis, les mois suivants, ont ajouté les muscles et la peau en restant le plus fidèles possible aux dernières recherches scientifiques. Crédits : RJ Palmer

Ils se sont notamment servis d’une publication de 2017 parue dans la revue Biology Letters qui suggérait que, contrairement à ce qui était avancé jusqu’à maintenant, T-Rex ne possédait pas de plumes à certains endroits du corps, et peut-être pas de plumes du tout comme tendent à le montrer des réticules cutanés mis en évidence par des analyses de peau du prédateur.

Comme d’autres caractéristiques anatomiques dans cette reconstitution, l’absence de plumes pourra être sujette à débat, mais pour Palmer et les paléontologues du projet, il s’agit de la meilleure image jamais réalisée basée sur les dernières recherches en la matière. Ils ont également placé des plaques de kératines sur le cou du dinosaure en se basant sur l’existence de structures similaires chez les oiseaux.

Les artistes ont également inclus du tissu extra-oral sur la mâchoire, pour dissimuler les dents lorsque la bouche est fermée — cet ajout est basé sur l’existence de petits trous découverts dans les os de T-Rex, qui auraient pu servir pour alimenter ce tissu en nutriments. Ainsi, une grande attention aux détails a été apportée, des griffes émoussées des pattes (qui se recourbent en frappant le sol) jusqu’aux griffes acérées des mains (qui étaient très peu utilisées).

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Des plaques de kératines ont été ajoutées sur le cou et du tissu extra-oral autour de la mâchoire ; ces ajouts suivent les dernières études scientifiques publiées sur la physionomie de T-Rex. Crédits : RJ Palmer

Une peinture géante de l’image finale du dinosaure, ayant nécessité 320 heures de travail selon Palmer, sera montrée au public dans le cadre de l’exposition de paléoart au Muséum d’Histoires Naturelles et de Science de Mexico. Même s’il ne s’agit pas d’un travail scientifique soumis à l’évaluation par les pairs comme l’est une véritable publication scientifique, cette représentation offre néanmoins une véritable avancée dans le domaine.

« Je dois dire qu’il n’y a pas beaucoup de projets paléontologiques où autant d’attention a été fournie pour produire des apparences animales crédibles. Pour ceux qui sont déjà prompts aux critiques, j’aurais envie de demander « pouvez-vous faire quelque chose de mieux avec les données que nous avons jusqu’à maintenant ? » » conclut Mark Witton, paléontologue et paléoartiste ayant travaillé sur le projet.

Source : Saurian

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