Janvier 2025 devient le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré

mois chauds rechauffement
| Pixabay
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

L’année 2024 a récemment été désignée officiellement comme l’année la plus chaude jamais enregistrée, franchissant pour la première fois le seuil de 1,5 °C de réchauffement. Or, en ce début d’année 2025, un nouveau record climatique est tombé : janvier 2025 est désormais le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré. Une surprise pour les scientifiques, qui anticipaient un refroidissement dû aux conditions de La Niña. Pourtant, les températures mondiales poursuivent leur ascension, témoignant de l’impact durable du changement climatique.

Les années 2023 et 2024 avaient déjà été marquées par des températures exceptionnellement élevées, atteignant respectivement 1,43 °C et 1,55  °C au-dessus des niveaux préindustriels, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Si les climatologues poursuivent leurs analyses pour en identifier les causes précises, il apparaît d’ores et déjà qu’une part importante de l’anomalie thermique de 2024 est imputable à un phénomène El Niño d’intensité modérée, dont le pic a été observé entre novembre 2023 et janvier 2024.

Pour 2025, les experts anticipaient un retour à des températures plus modérées sous l’effet d’une phase de La Niña, censée induire un refroidissement global. Pourtant, les relevés montrent que la dynamique de réchauffement ne faiblit pas, probablement sous l’effet de l’augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre. D’après les données du Copernicus Climate Change Service (C3S), les températures mondiales ont atteint des niveaux records durant les trois premières semaines de janvier, ne redescendant que très légèrement en fin de mois, remettant en question les projections initiales.

Ainsi, janvier 2025 affiche une température moyenne de 1,75 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900), dépassant le record établi un an plus tôt. Un fait d’autant plus marquant qu’à la différence des mois de janvier précédents (2007, 2016, 2020, 2024), aucun phénomène El Niño n’est venu amplifier ce réchauffement. Climatologue chez Berkeley Earth, Zeke Hausfather souligne que, même en l’absence de ce phénomène naturel, janvier 2025 a surpassé les températures de l’année passée.

« Les températures mondiales de ces derniers mois ont atteint ou dépassé les niveaux observés lors de tous les événements El Niño précédents », a expliqué le chercheur sur X. Autrement dit, selon les standards établis par les deux années précédentes, janvier 2025 représente une anomalie encore plus marquée.

Cette observation rejoint les conclusions du ministère canadien de l’Environnement et du Changement climatique (ECCC). « Les prévisions pour 2025 indiquent que la hausse exceptionnelle des températures en 2023 et 2024 est appelée à se prolonger, même sans l’influence d’El Niño », a confirmé le Dr Bill Merryfield, climatologue à l’ECCC, dans un communiqué.

Prévisions 2025
Les températures moyennes mondiales annuelles observées pour chaque année de 1980 à 2024. © ECCC

Des perturbations climatiques à l’échelle mondiale

Certains territoires de l’hémisphère Nord, notamment l’Alaska, ont également enregistré des températures exceptionnellement élevées durant cette période, confirmant une fois de plus la tendance au réchauffement.

En Pologne, les climatologues ont observé des températures records : selon l’Institut de météorologie et de gestion de l’eau, les températures de janvier ont dépassé de 3,4 °C les moyennes de référence de 1991-2020. Pendant plus d’une semaine, la température nationale moyenne est restée supérieure de 2 °C à la normale, atteignant un pic de 16,1 °C à Przemyśl. Cette chaleur anormale a eu un impact direct sur la végétation, perturbant les cycles biologiques des plantes.

À Moscou, le 29 janvier a été marqué par une température minimale de 3,8 °C, un niveau bien au-dessus des standards saisonniers, généralement situés sous le zéro degré, selon le centre météorologique russe Phobos. Les 27 et 28 janvier figuraient déjà parmi les journées les plus chaudes jamais observées, et la tendance haussière s’est poursuivie. Le service météorologique de Russie centrale a même estimé que Moscou était en passe d’enregistrer son « deuxième mois de janvier le plus chaud », après celui de 2020.

Si ces épisodes de chaleur extrême se multiplient, un refroidissement relatif a néanmoins été observé dans certaines régions de l’hémisphère Nord. Fin janvier, des vagues de froid intense ont frappé le Canada et les États-Unis, avec des températures exceptionnellement basses les 20 et 21 janvier. Ces conditions rendent moins probable l’établissement d’un nouveau record de chaleur pour février.

Néanmoins, la tendance globale laisse présager une année 2025 encore marquée par des températures élevées. Une situation qui souligne l’urgence de poursuivre l’observation du climat et d’intensifier les efforts d’atténuation et d’adaptation face au réchauffement planétaire.

Laisser un commentaire

Vous voulez éliminer les publicités tout en continuant de nous soutenir ?


Il suffit de s'abonner !


JE M'ABONNE