Ce soir, Jupiter atteindra son point le plus proche de la Terre en 59 ans

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Jupiter. I NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Kevin M. Gill
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Cette nuit marque l’un des évènements les plus attendus de l’année par les astronomes et observateurs du ciel. Jupiter se situera dans une position d’observation idéale rare, atteignant son point le plus proche de la Terre dernière depuis 1963. À partir de 21h (heure CEST), la planète sera en même temps en opposition (à l’opposé du Soleil dans le ciel) et à sa distance la plus proche de la Terre dans sa révolution. Elle sera si proche qu’elle sera même observable à l’œil nu. Ses quatre principaux satellites naturels le seront quant à eux à l’aide d’une simple paire de jumelles. Les personnes possédant de très bonnes jumelles ou un télescope semi-professionnel pourront observer les longues bandes blanches striant la surface de la planète ainsi que sa grande tache rouge caractéristique. Pendant quelques jours, Jupiter sera l’objet céleste le plus brillant dans le ciel, après la Lune.

Jupiter atteint l’opposition tous les 13 mois environ. À ce moment, la planète apparaît beaucoup plus grande et brillante dans le ciel qu’à tout moment de l’année, et se lève à l’est quand le Soleil, lui, se couche à l’ouest (d’où l’appellation « opposition »). Mais cette semaine sera vraiment exceptionnelle, car la géante gazeuse se retrouva dans une configuration dans laquelle elle ne s’est pas retrouvée depuis 1963, l’opposition coïncidant rarement avec le point le plus proche — à 367 millions de kilomètres de la Terre. Comme celles de toutes les autres planètes du Système solaire, son orbite elliptique lui permet en effet de se rapprocher et de croiser (ou de s’éloigner de) ses consœurs au cours de sa révolution autour du Soleil. Sa distance avec la Terre varie donc entre 367 et 600 millions de kilomètres.

Jupiter sera cette semaine l’objet le plus brillant dans le ciel (après la Lune) et se situera dans une zone du ciel nocturne où il y aura relativement peu d’étoiles. De plus, après la dernière nouvelle lune, le ciel est plus sombre que d’habitude. « La vue devrait être superbe pendant quelques jours avant et après le 26 septembre », déclare dans un communiqué de la NASA Adam Kobelski, astrophysicien chercheur au Marshall Space Flight Center de la NASA à Huntsville, en Alabama (États-Unis).

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Comment l’observer ?

Bien qu’elle sera visible toute la nuit pendant plusieurs jours, le meilleur moment pour observer Jupiter se situera aux alentours de minuit, au moment où le ciel nocturne sera le plus « neutre ». L’idéal est de s’éloigner de la ville pour éviter au maximum la pollution lumineuse. Reste ensuite plus qu’à espérer que la météo soit clémente. Si l’on veut l’apercevoir au soleil couchant, il suffit de se placer dos au Soleil et de regarder l’horizon.

Pour observer la géante gazeuse, nul besoin d’équipements professionnels, car elle sera si lumineuse qu’à l’œil nu, elle pourrait être confondue avec un avion. À l’aide d’une simple paire de jumelles positionnées sur un support stable, l’astre ressemblera davantage à un disque lumineux autour duquel l’on pourra apercevoir ses quatre principaux satellites naturels (Io, Europe, Ganymède et Callisto), les mêmes que Galilée avaient observé pour la première fois en 1610 avec une simple lunette astronomique. Durant les nuits qui suivront l’événement, il sera possible d’observer le changement de position de ces lunes.

À savoir que Jupiter possède au total 79 lunes connues, et seules 53 d’entre elles ont été nommées. Ses quatre plus grandes sont dites galiléennes en l’honneur de Galilée, le premier à les avoir observées. Effectuant une orbite complète autour de la géante gazeuse en quelques jours seulement, ces quatre satellites apparaîtront sous la forme de points brillants de part et d’autre de la planète, durant l’opposition.

Avec des jumelles puissantes ou un télescope semi-profesionnel, il sera possible d’apercevoir les bandes atmosphériques ainsi que la grande tache rouge de Jupiter. « Avec de bonnes jumelles, les bandes (du moins la bande centrale) et trois ou quatre des satellites galiléens devraient être visibles », assure Kobelski. La visibilité est encore meilleure avec un télescope muni de filtres allant du vert au bleu.

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