Léonides : la pluie de météores les plus rapides et brillants culminera le 17 et 18 novembre

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Image composite de la pluie des Léonides de 2002. | B.A.E. INC., ALAMY
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Les Léonides sont généralement l’une des pluies de météores annuelles les plus intenses, avec des météores rapides et brillants. Elle résulte des débris laissés par la comète 55P/Tempel-Tuttle. En 2022, cette pluie sera à son paroxysme les 17 et 18 novembre, entre minuit et l’aube, avec près de 15 météores visibles par heure, mais tout dépendra des conditions climatiques ce jour-là et de la luminosité de la Lune.

Une pluie de météores est un événement céleste au cours duquel on observe qu’un certain nombre de météores rayonnent ou proviennent d’un point du ciel nocturne appelé radiant. Ces météores sont causés par des flux de débris cosmiques appelés météoroïdes, entrant dans l’atmosphère terrestre à des vitesses extrêmement élevées sur des trajectoires parallèles.

Concrètement, cela se produit lorsque la Terre croise l’orbite passée d’une comète (ou dans de rares cas d’un amas d’astéroïdes — la pluie de météores des Géminides en décembre). Les comètes se déplacent sur des orbites très excentriques. La chaleur émanant du Soleil provoque un dégazage et la libération de petites particules de faible densité le long de l’orbite.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

De fait, si le passage d’une comète est récent, elle ne laisse derrière elle qu’un flux concentré de débris que la Terre ne traverse qu’en quelques heures. Mais si le passage est ancien, les débris se répandront en un très large courant, et notre planète met ainsi jusqu’à plusieurs jours à le traverser. Les anciens flux de débris ont évidemment tendance à avoir une densité de particules plus faible que les nouveaux flux compacts.

Il faut savoir que lorsque la Terre intercepte un flux de débris, les particules individuelles traversent l’atmosphère. De grandes forces de friction chauffent la particule et l’atmosphère environnante permet de rendre visible le météore. Ce dernier se forme généralement vers 100 km d’altitude. En dessous de 80 km, il est totalement dissout.

L’une des pluies de météores les plus célèbres est connue sous le nom de Léonides, ainsi appelée car les traînées lumineuses semblent toutes provenir de la constellation du Lion. Les météores des Léonides sont associés à des fragments éjectés de la comète 55P/Tempel-Tuttle, qui effectue des visites périodiques dans le système solaire interne une fois tous les 33 ans. Cette année, la pluie sera active du 3 novembre au 2 décembre 2022, avec un point culminant le 17 et 18 novembre, avec près de 15 météores par heure, selon la NASA.

Les Léonides, météores rapides et brillants à observer

Les Léonides sont réputés pour produire des boules de feu brillantes, qui éclipsent presque toutes les étoiles. Elles apparaissent souvent teintées de bleu et de vert, tandis que leurs traînées de vapeur peuvent s’attarder dans le ciel comme d’énormes ronds de fumée, pendant cinq minutes ou plus selon l’ESA.

Bien que les fragments entrants soient petits, allant de grains de poussière à la taille de petits cailloux, les météores des Léonides brillent intensément car ils sont extrêmement rapides. Un météore « Léonide » typique, arrivant à une vitesse de 71 kilomètres par seconde (plus de 200 fois plus rapide qu’une balle de fusil), commence à briller à une altitude d’environ 155 km et laisse une longue traînée avant de s’éteindre.

La chasse aux météores, comme le reste des observations en astronomie, est un jeu d’attente. Il vaut mieux prévoir une chaise confortable pour s’asseoir et de quoi se réchauffer par les nuits fraîches de novembre. Néanmoins, pas besoin de jumelles ou de télescope, les météores seront visibles à l’œil nu. Sans compter que la Lune sera à 33% de sa luminosité maximale durant le pic des Léonides et ne devrait donc pas trop interférer avec les opportunités d’observation.

Des tempêtes de météores par le passé

Tous les 33 ans environ, la pluie de météores des Léonides devient une magnifique tempête de météores. Une tempête de météores — par rapport à une averse — est définie comme ayant au moins 1000 météores par heure.

En 1966, les téléspectateurs ont vécu une spectaculaire tempête Léonides : des milliers de météores par minute sont tombés dans l’atmosphère terrestre pendant une période de 15 minutes. Il y avait tellement de météores qu’ils semblaient tomber comme de la pluie. La dernière tempête a eu lieu en 2002.

Néanmoins, toutes les apparitions de la comète ne sont pas marquées par des observations aussi merveilleuses. En effet, bien que le flux principal de débris traîne sur des millions de kilomètres derrière la comète, il n’est pas très large (35 000 km de diamètre, selon l’ESA). La Terre peut donc soit traverser ce flux, soit totalement le manquer.

De surcroit, à chaque approche de la comète vers le Soleil, une bande de poussière se forme, mais leurs densités varient avec le temps, comme mentionné précédemment. Les courants de poussière les plus récents sont fins et denses, tandis que les matériaux plus anciens, qui ont eu le temps de s’étaler, forment des bandes plus larges et moins densément peuplées.

Les Léonides sous surveillance

Outre le phénomène visuel, un météore produit également une colonne d’ionisation dans la haute atmosphère à des altitudes comprises entre 150 et 50 km. Cette ionisation affecte la propagation des ondes radio qui passent. De plus, les scientifiques de l’ESA s’intéressent à la surveillance des averses de météores telles que les Léonides en raison de la menace que représentent les poussières spatiales pour les engins spatiaux en orbite.

Les résultats des expériences de comptage de météores sont envoyés au Centre européen des opérations spatiales (ESOC) de l’ESA en Allemagne, afin que les opérateurs d’engins spatiaux puissent déterminer le niveau de danger pour les missions. En effet, une collision entre un météore rapide des Léonides et un vaisseau spatial pourrait entraîner un « sablage » des surfaces optiques (par exemple des cellules solaires), avec une réduction conséquente de l’efficacité.

Enfin, même si aucune tempête n’est prévue avant 2099, il faut savoir que si cela se produisait, plusieurs prédictions ont été faites selon lesquelles au moins un, voire plusieurs satellites géosynchrones, ou en orbite terrestre basse, pourraient être rendus inopérants. Selon le Système australien d’alerte météo spatiale, il a également été souligné que le risque de débris au point de Lagrange Terre-Soleil peut être encore plus intense que sur la Terre. Cette zone abrite un certain nombre de satellites scientifiques qui observent le Soleil et mesurent les paramètres de l’environnement spatial. Si l’un d’entre eux devait être détruit, nous perdrions une importante capacité de prévision de la météo spatiale.

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