Avoir une alimentation équilibrée est sans conteste le meilleur moyen de réduire les risques de développer une maladie liée au surpoids ou à l’obésité. Selon les experts en santé, certains cancers, le diabète et les maladies cardiovasculaires peuvent ainsi être évités en consommant des repas variés. Mais qu’entend-on par « alimentation variée » exactement ? Il se pourrait que les définitions des spécialistes et du grand public diffèrent…
Si l’on recommande de varier son alimentation, c’est parce que chaque aliment contient des nutriments différents, qui ont chacun un rôle à jouer dans l’organisme. Ainsi, si l’on ne veille pas à apporter à son corps la quantité requise de chaque type de nutriments pour garantir son bon fonctionnement, les risques associés à la malnutrition augmentent. Peuvent s’ensuivre une fatigue, une faiblesse musculaire et bien d’autres symptômes.
La plupart des initiatives nationales pour une meilleure nutrition classe les aliments par groupes : fruits et légumes, produits laitiers, viandes/poissons/autres sources de protéines, féculents, eau et boissons non sucrées, matières grasses, produits sucrés et/ou alcoolisés. Le but étant de manger chaque jour une certaine quantité d’aliments de chaque groupe. Mais une équipe de chercheurs en psychologie de l’Université de Swansea, au Royaume-Uni, s’interroge aujourd’hui sur ce point : lorsque les diététiciens du monde entier conseillent d’adopter une alimentation variée et équilibrée, que cela signifie-t-il exactement ?
Une variété qui doit aller au-delà de l’équilibre global
En effet, la « variété » recommandée par les directives diététiques peut s’avérer trop réductrice, ou bien totalement différente de ce que les consommateurs s’imaginent. Une étude publiée en 2018 a ainsi montré qu’en plus de la variété du régime alimentaire dans sa globalité, la variété peut s’exprimer et être évaluée dans chaque assiette et même entre les repas — lorsque l’on fait en sorte de disposer de différents aliments pour composer le prochain repas.
Mais cette étude souligne également le fait que la variété peut aussi faire référence à des aliments qui diffèrent par leurs caractéristiques physiques et leur goût (apparence, texture, saveur et odeur), ainsi que par les nutriments qu’ils contiennent. Sur la base de cette définition, les chercheurs britanniques font remarquer qu’une part de gâteau au chocolat et une part de gâteau aux fraises peuvent ainsi être considérés comme des aliments « variés » : ils diffèrent par leur goût, alors qu’ils affichent un profil nutritionnel très similaire et qu’ils appartiennent au même groupe alimentaire (les produits sucrés). De la même façon, des plats cuisinés industriels (pâtes, pizzas ou sandwichs) peuvent varier par leurs ingrédients alors que l’apport nutritionnel sera quasiment identique…
Face à ce constat, est-il si facile pour les consommateurs d’identifier la véritable variété alimentaire ? Pour répondre à cette question, les chercheurs de l’Université de Swansea, dirigés par Rochelle Embling, ont mené une enquête pour déterminer si la population britannique sait reconnaître la variété alimentaire et quelle définition elle lui attribue. Dans ce cadre, ils ont demandé aux participants de commenter une série de photographies montrant différents types d’aliments (des allées de supermarché où l’on voyait différentes marques, des repas composés d’aliments de différents groupes alimentaires ou encore des aliments mixtes de différentes saveurs, tels que des salades de différents légumes ou des pizzas de différentes garnitures).
Résultat : les participants avaient tendance à définir la variété alimentaire uniquement comme le fait de consommer des aliments issus des différents groupes dans le cadre d’un régime alimentaire complet. Mais ces résultats suggèrent que lorsque les consommateurs tâchent de suivre les conseils diététiques et s’efforcent d’avoir une alimentation saine, ils accordent moins d’importance à la variété de chaque repas. En d’autres termes, si l’objectif est d’atteindre un équilibre global, ces personnes peuvent penser qu’un repas non varié peut être aisément compensé au prochain repas.
Quand la variété entraîne une suralimentation
En réalité, les chercheurs soulignent qu’il est essentiel de penser à la variété de chaque repas pris. En effet, l’étude menée en 2018 a mis en évidence le fait que les individus mangent davantage lorsque les aliments qui composent le repas diffèrent par