Métavers : des « policières » virtuelles patrouillent dans un chat VR

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| LPD/Twitter
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Dans une application de réalité virtuelle appelée VR Chat, des joueurs ont décidé de créer une communauté pour « jouer à la police » : le Loli Police Department. Uniformes, règles, entraînements obligatoires… Ces amateurs de jeux de rôles effectuent leurs missions en suivant des codes bien définis.

Le Loli Police Department, créé pour la première fois en 2018 selon le Wiki de la communauté, compte pour l’heure près de 11 000 membres. Il ne s’agit évidemment pas d’un véritable corps officiel, mais bien d’une communauté ludique de jeu de rôles, fondée par des joueurs sur l’application VR Chat. Ce corps de Police fictif rassemble des avatars féminins aux allures enfantines, costumés en uniformes de Police. D’où le terme « loli » dans le nom de la communauté. À l’origine, ce mot se réfère à des personnages enfants, ou aux airs enfantins, dans les manga japonais. Il est souvent associé aux « lolicon », abréviation de « lolita complex », qui désigne, très différemment, des personnes attirées sexuellement par ce type de personnages.

C’est sans doute la raison pour laquelle cette communauté a récemment fait grincer des dents le média américain Futurism, qui n’a pas hésité dans un article récent à affirmer que « le tout semble être trempé dans une sorte de blague ironique, ou peut-être pas, sur la pédophilie ». Si cette escouade de petites filles policières peut sembler troublante, il faut pourtant noter que les créateurs du groupe affirment l’avoir créé à l’origine, justement, pour lutter contre les actes de harcèlement sexuel qui arrivaient sur VR Chat envers ce type d’avatars. Tout contenu sexuel ou suggestif est d’ailleurs explicitement banni du groupe Discord sur lequel s’organise la communauté.

Et il y a, derrière la Loli Police Department, une sacrée organisation… En effet, on s’y amuse à jouer le rôle d’une policière, mais pas n’importe comment. Toute une série de règles de conduite, rassemblées dans le « handbook », est à respecter pour faire partie de la communauté. Les joueurs, avant de participer à une patrouille, sont tenus de suivre un « entraînement » avec un autre joueur de la communauté.

Un système de grades intervient selon l’ancienneté et l’activité des joueurs, calqué sur celui de la Police de New York. On y débute donc en tant que cadet, et l’on peut grimper les échelons jusqu’à devenir sergent, lieutenant, capitaine… Il existe même une équipe de techniciens médicaux, qui s’occupent des expertises. Tous ces passages de grade sont l’objet d’une scène où ils sont « officialisés » par les plus gradés.

Des patrouilles de deux heures

« Nous avons des patrouilles de deux heures où nous nous divisons en escouades, sortons dans le monde de VRChat et interagissons avec les gens pour commencer des jeux de rôle », explique Jura, un joueur interviewé par Input, qui est maintenant sergent au LPD et dirige le programme de formation pour les nouvelles recrues. « Il y a aussi des répartiteurs. Ils utilisent même des effets sonores pour donner l’impression qu’ils parlent aux gens via une radio », explique-t-il.

Différentes activités de jeux de rôles sont proposées aux joueurs, comme de fausses arrestations orchestrées, des inspections, des élucidations de meurtres… VR Chat permettant de créer des décors et des costumes, les joueurs ont laissé libre cours à leur créativité et ont même créé des bureaux de Police, des salles d’examen, etc.

La plupart des actions des « patrouilles » sont purement ludiques, mais d’autres interactions peuvent aussi avoir lieu. Les joueurs de la communauté ont par exemple pour habitude d’accueillir et de guider les nouveaux arrivants. Certains interviennent aussi lorsqu’ils sont témoins de harcèlement sur VR Chat, même s’ils n’ont pas de réel pouvoir de modération.

« Un de nos nouveaux officiers est venu me voir bouleversé parce qu’il est intervenu lorsqu’il a vu du harcèlement, mais il a ensuite subi le plus gros de l’attaque de la part du harceleur », explique Karet, un développeur de jeux de 29 ans et capitaine LPD du Texas, toujours dans l’article d’Input. « Je l’ai félicité, mais ce n’est pas ce que nous faisons. Nous essayons juste de nous amuser. Donc, généralement, lorsque nous rencontrons quelque chose comme ça, nous quittons simplement le monde », précise-t-il.

Vidéo explicative du LPD :

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