La NASA veut envoyer des robots humanoïdes sur la Lune et Mars, au service des astronautes

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Apollo, le robot à vocation spatiale. | Apptronik
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L’union entre la NASA et Apptronik incarne une nouvelle étape dans la quête de l’exploration spatiale avec le développement de robots humanoïdes pour assister les astronautes. Ces derniers, conçus pour des missions sur la Lune et Mars, pourraient transformer les opérations spatiales en effectuant des tâches risquées et en permettant aux astronautes de se concentrer sur la recherche scientifique, tout en établissant une présence humaine durable dans l’espace.

L’exploration spatiale s’oriente vers une synergie entre l’humain et la technologie robotique. C’est dans ce cadre que la NASA, en collaboration avec la start-up Apptronik, se penche sur le développement de robots humanoïdes, envisagés comme les futurs compagnons des astronautes dans leurs missions sur la Lune et Mars.

Ce projet vise à créer des assistants capables de travailler de concert avec les astronautes, offrant ainsi un nouveau visage à la conquête spatiale, celui du robot Apollo. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme de recherche en innovation pour les petites entreprises (SBIR).

Apollo, un robot polyvalent

Apollo est un robot humanoïde développé par Apptronik, faisant près de 1m73 pour 73 kg. Il aura une autonomie d’environ quatre heures par batterie et une capacité de charge utile de 25 kg. Les batteries remplaçables à chaud permettent à Apollo de continuer à travailler avec un simple changement de batterie (au lieu d’une charge enfichable pendant laquelle il ne serait pas opérationnel). Initialement, sa conception était orientée vers des applications terrestres, notamment dans les domaines industriels de la logistique et de la fabrication.

batterie apollo
Batterie d’Apollo. © Apptronik

Cependant, c’est dans le contexte des missions spatiales que le potentiel d’Apollo prend une nouvelle dimension. Les environnements extraterrestres, aux conditions extrêmes, requièrent des solutions innovantes et adaptatives. À cette fin, la NASA a mis à profit ses décennies d’expertise en robotique pour aider au développement d’Apollo dans des domaines tels que la mobilité robotique et les principes de conception de logiciels pour des interactions homme-robot sûres.

Apollo, avec sa structure modulaire et adaptable, répond à ces exigences en permettant une personnalisation poussée pour s’aligner avec les objectifs spécifiques de chaque mission. Il peut être équipé de différents niveaux de dextérité, permettant une manipulation délicate d’objets et une interaction précise avec son environnement. Il peut être configuré pour répondre aux besoins des astronautes, tout en opérant de manière autonome. D’ailleurs, ses fonctions autonomes peuvent être ajustées et étendues pour accomplir une gamme de tâches, des plus simples aux plus complexes, sans intervention humaine directe.

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Modularité d’Apollo. © Apptronik

Dans la même optique, nous pouvons citer le projet CoSTAR (Collaborative SubTerranean Autonomous Robots), géré par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA. CoSTAR travaille actuellement sur un robot commercial qui pourrait explorer de manière autonome les grottes, les fosses, les tunnels et autres terrains souterrains sur la Lune et sur Mars.

Il est également essentiel de mentionner la mission Dragonfly de la NASA, programmée pour être lancée en 2027, avec pour objectif de déployer un drone autonome sur Titan, la plus grande lune de Saturne, en 2034. Ce drone est conçu pour explorer le terrain de Titan de manière plus étendue et rapide qu’aucun véhicule d’exploration terrestre ne pourrait le faire.

L’accent sur la sécurité

Les robots sous la forme d’atterrisseurs, de rovers et même de drones aériens opèrent déjà sur d’autres mondes, mais les robots polyvalents sont une tout autre affaire. La question de la sécurité occupe ainsi une place centrale, souligne dans un communiqué Shaun Azimi, qui dirige l’équipe de robotique au Johnson Space Center de la NASA à Houston. Il est impératif que les interactions entre les astronautes et les robots soient non seulement efficaces, mais également sûres, afin de prévenir tout risque d’accident ou de dysfonctionnement qui pourrait compromettre la mission.

D’ailleurs, Apollo possède une architecture avancée de contrôle de force lui permettant d’évoluer autour d’humains sans risque. Il est également muni d’une zone d’impact lui permettant d’interrompre immédiatement tout mouvement lorsque des objets en mouvement y sont détectés.

Les innovations dans ce domaine ne visent pas uniquement à améliorer la sécurité des missions spatiales, mais également à contribuer à l’économie américaine, en créant de nouvelles opportunités et en stimulant le développement technologique. En effet, les avancées réalisées dans ce domaine ont des implications qui dépassent largement le cadre de l’exploration spatiale, en influençant le développement de robots humanoïdes destinés à des applications terrestres, telles que les soins de santé, la logistique et la fabrication.

Apollo en soutien à Artemis

Le programme Artemis de la NASA, visant à amener l’homme sur la Lune et ultérieurement sur Mars, envisage donc une intégration substantielle de la robotique avancée pour soutenir et étendre les capacités humaines dans l’espace.

Les robots, dans ce contexte, sont envisagés comme des auxiliaires indispensables des astronautes. Ils sont conçus pour prendre en charge une multitude de tâches, notamment celles qui sont répétitives, laborieuses ou impliquent un niveau de risque élevé. Ils pourraient être déployés pour effectuer des travaux de construction, de maintenance, ou pour manipuler des matériaux dangereux.

Cette délégation de tâches aux robots permettrait aux astronautes de consacrer davantage de leur temps et de leurs efforts à des activités de recherche scientifique et d’exploration, maximisant ainsi la productivité des missions. En outre, l’utilisation de robots dans les missions Artemis pourrait faciliter la réalisation de tâches préparatoires avant l’arrivée des astronautes, telles que l’installation d’habitats et la mise en place de systèmes de support de vie.

Par ailleurs, bien que le robot humanoïde actuel de la NASA, Valkyrie, également issu d’un partenariat avec Apptronik, puisse potentiellement offrir le genre de support aux astronautes que l’on envisage pour Apollo, l’exploration de l’adaptation de robots commerciaux, qu’ils soient en développement ou déjà opérationnels, pour des missions spatiales, est une avenue pleine de potentiel que l’agence ne peut se permettre de négliger. Leur intégration pourrait jouer un rôle déterminant dans la réalisation d’objectifs à long terme, tels que l’établissement de bases habitées de manière continue.

VIDÉO : Présentation d’Apollo. © Apptronik

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