Pour les amateurs ou professionnels, l’importance du temps d’exposition en photographie (surtout l’astrophotographie) n’est pas à introduire. Pour les autres : il s’agit de prolonger le temps de capture de l’appareil, en lui laissant plus de temps pour laisser entrer la lumière. Ainsi, en veillant à conserver une position fixe par rapport à l’objet photographié, il est possible de faire durer une capture plusieurs minutes ou heures, afin d’augmenter la concentration de lumière perçue par le capteur et ainsi obtenir des objets plus lumineux. Dans ce cas, des astronomes amateurs ont réussi à réaliser un cliché du Nuage De Magellan avec un temps d’exposition de 1060 heures !
La plupart du temps, une « exposition longue » signifie que quelques secondes d’exposition supplémentaires ont été ajoutées, voire quelques minutes. Les photographies dont le temps d’exposition est de plusieurs heures sont déjà très rares. Mais une équipe d’astronomes amateurs est allée bien au-delà, en nous offrant une image à couper le souffle du Grand Nuage de Magellan (abrégé GNM ou LMC en anglais).
Ce que vous voyez ici, c’est une photographie dont la durée d’exposition totale a été de 1060 heures ! Elle a été prise en plusieurs sessions, à l’aide de l’Observatoire El Sauce au Chili, puis recombinée par un groupe de cinq astronomes amateurs français de l’équipe Ciel Austral. Il s’agit de Jean Claude Canonne, Philippe Bernhard, Didier Chaplain, Nicolas Outters et Laurent Bourgon.
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Cela représente donc plus de six semaines consécutives d’observation constante. L’image originale est formée de 16 clichés plus petits, qui ont été assemblés pour former cette immense mosaïque de 204 millions de pixels.
Le GNM est l’une des galaxies les plus proches de notre galaxie la Voie lactée. Situé à 163’000 années-lumière, il s’agit d’ailleurs d’un satellite de cette dernière, bien que des études récentes révèlent une masse total du GNM bien plus importante qu’estimée au départ.
La Voie lactée pourrait donc entrer en collision avec le GNM dans environ 2 milliards d’années, bien avant la collision prévue avec la galaxie d’Andromède (dans plus de 4 milliards d’années).
En effet, jusqu’à récemment, les astronomes pensaient que le GNM était en orbite plus ou moins stable autour de notre galaxie, et que du fait de sa vitesse de déplacement importante, elle échapperait à la force gravitationnelle de la Voie lactée. Cependant, des mesures récentes montrent que le GNM possède deux fois plus de matière noire que ce que l’on pensait auparavant. Les scientifiques affirment qu’il a une masse totale plus importante que prévue et qu’il perd rapidement de l’énergie. Il serait donc condamné à entrer en collision avec notre galaxie.