Comme pour les objets qui le peuplent, les scientifiques se sont penchés sur la question de savoir s’il était possible de déterminer certaines propriétés de l’univers, comme sa température ou encore sa forme. Mais certains astrophysiciens se sont également questionnés sur la possibilité de déterminer des caractéristiques plus originales, comme son odeur ou sa couleur.
Si les scientifiques tentent de mieux comprendre l’univers à travers des modèles théoriques parfois complexes, ils essaient aussi d’en explorer toutes les propriétés. Ainsi, en 2009, une équipe d’astrophysiciens de l’Institut Max Planck rapportait les résultats d’observation de Sagittarius B2, un nuage moléculaire situé au centre de la Voie lactée ; les analyses chimiques révélaient que le nuage était majoritairement constitué d’un composé éthylique particulier, le C3H6O2, intervenant dans le parfum des framboises et celui du rhum.
Au-delà de l’odeur de l’univers, les scientifiques ont également tenté d’en déterminer la couleur. Initialement, ce n’était pas là leur objectif principal. En 2002, les astrophysiciens Karl Glazebrook et Ivan Baldry, experts en astrophysique galactique à l’université John Hopkins, publient les résultats de leurs travaux concernant l’analyse du spectre de 200’000 galaxies afin d’étudier la formation des étoiles au sein de ces galaxies.
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Comme les raies de Fraunhofer pour le Soleil, les discontinuités sombres observées dans le spectre des galaxies ont permis aux deux astrophysiciens d’identifier et classer les étoiles selon leur âge et, à partir de là, de déterminer l’âge moyen de chaque galaxie et système stellaire. L’étude a révélé que la majorité des étoiles s’étaient formées il y a 5 milliards d’années. Au regard de l’évolution des étoiles, la couleur de l’univers a changé au cours de son histoire, passant du bleu au rouge en même temps que les géantes bleues évoluaient en géantes rouges.
Glazebrook et Baldry décident ensuite de combiner l’ensemble des données spectrales de chaque galaxie en faisant la moyenne de la couleur de chaque spectre, puis ils convertissent la couleur moyenne finale obtenue en couleur visible par l’œil humain. Initialement, après plusieurs jours de traitement, le logiciel de conversion chromatique rend son verdict : l’Univers est de couleur blanc verdâtre pâle, une sorte de turquoise pâle que les deux scientifiques nomment « spectre cosmique vert ».
Cependant, deux mois après, une équipe d’ingénieurs de John Hopkins réanalysent les données de Glazebrook et Baldry avec une version améliorée du logiciel de conversion et s’aperçoivent que les deux astrophysiciens ont commis une erreur. Plus précisément, une erreur imputable à la version précédente du logiciel ; lors de la première conversion, ce dernier a sélectionné par erreur un blanc non standard dans sa palette chromatique et, en le mélangeant aux autres couleurs spectrales, a donc obtenu un turquoise pâle. En effectuant une nouvelle conversion utilisant, cette fois-ci, un blanc standard correct, les résultats ont révélé une couleur beige pâle (code hexadécimal #FFF8E7) pour l’Univers.
Suite à cette modification, Glazebrook et Baldry lancent un concours pour trouver un nom original à cette couleur, car ils ne souhaitaient pas garder la simple appellation « beige ». Plusieurs scientifiques (des astrophysiciens de l’université John Hopkins) proposent ainsi différents noms et votent. Les résultats suivants sont établis :
Bien que le nom « Cappuccino Cosmico » ait reçu le plus de votes, c’est le nom « Cosmic Latte » qui a été retenu. La raison en est que « Latteo » signifie « Lacté » en italien, le langage natif de Galilée. En outre, en italien, « Voie lactée » se dit « Via Lattea », et les votants ont souhaité faire le lien entre la couleur de l’Univers et notre galaxie, celle-ci faisant partie de l’Univers.