Voici quelques-unes des propriétés les plus surprenantes des ornithorynques

ornithorynque
| Dave Watts
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Mammifère endémique de l’est de l’Australie, l’ornithorynque occupe incontestablement la première place des animaux les plus étranges. Malgré sa curieuse apparence, le petit animal semi-aquatique démontre des propriétés remarquables. Depuis sa découverte en 1798 par les Européens, l’ornithorynque ne cesse de surprendre les biologistes, qui découvrent progressivement l’étonnante gamme de caractéristiques hors du commun qui le définissent.

La première caractéristique de l’ornithorynque est sa morphologie peu banale : une mâchoire ayant l’apparence d’un bec de canard, une queue similaire à celle d’un castor et des pattes de loutre. Lorsque les premiers spécimens ont été envoyés en Europe, les scientifiques ont d’abord pensé que les explorateurs leur avait fait une plaisanterie en assemblant plusieurs parties de différents animaux entre eux. « Ce spécimen donne naturellement l’idée d’une préparation trompeuse assemblée par des moyens artificiels » écrivait le zoologue anglais Georges Shaw en 1799.

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Lorsque la femelle ornithorynque est sur le dos, ses petits peuvent lécher le lait écoulé à travers les pores de sa peau et condensé en gouttelettes sur ses poils. Crédits : University of Berkeley

L’ornithorynque fait partie de l’une des cinq espèces de monotrèmes, c’est-à-dire des animaux à la fois mammifères et ovipares. En effet, bien qu’il ponde des œufs, il allaite également ses petits. Sans mamelons, le lait de la mère est émis à travers des pores présents dans sa peau et se condense en gouttelettes sur les poils que les petits lèchent pour se nourrir lorsqu’elle est sur le dos. Une équipe de biologistes australiens a montré en 2016 que ce lait contient une hormone efficace contre le diabète. Plus récemment, des scientifiques ont mis en évidence une protéine dans le lait présentant de remarquables propriétés antibiotiques.

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Les monotrèmes sont les seuls mammifères à utiliser l’électrolocalisation pour chasser leurs proies. Grâce à des électrorécepteurs situés dans la peau du bec, l’ornithorynque peut localiser ses proies en détectant le champ électrique généré par leurs contractions musculaires. Les biologistes avancent l’hypothèse que les ornithorynques localisent la direction de la source électrique selon l’orientation de leur bec, expliquant le mouvement de va-et-vient de leur tête durant la chasse. Lorsqu’il est sous l’eau, ses yeux se ferment automatiquement, il devient donc aveugle et ne se fie qu’à son électroperception.

Pour se nourrir, l’animal passe en moyenne 12h dans l’eau dans le but d’attraper mollusques, vers et autres insectes aquatiques. Cependant, au cours de l’évolution, l’ornithorynque a perdu son estomac. La nourriture qu’il capture est donc stockée dans ses abajoues – formant des poches situées entre les joues et la mâchoire – directement reliées à ses intestins. Une fois sur le rivage, il peut ensuite la mastiquer (grâce à des structures particulières car à l’âge adulte il perd ses dents) avant qu’elle ne soit directement projetée dans ses intestins où les différents nutriments sont capturés.

ornithorynque nage
Sous l’eau, l’ornithorynque devient aveugle et ne se fie qu’à son électroperception qui lui permet de localiser ses proies via le champ électrique produit par leurs contractions musculaires. Une fois attrapée, la proie est stockée dans ses abajoues puis mastiquée et envoyée directement dans ses intestins. Crédits : Thinkstock

D’ailleurs, pour se propulser dans l’eau, il n’utilise pas ses quatre pattes. Comparé aux autres mammifères, le curieux monotrème possède des os supplémentaires dans les épaules. Pour nager, il utilise ainsi simplement ses deux puissantes pattes avant et sa queue comme gouvernail. Quant à ses deux pattes arrières, elles se balancent durant la nage et participent potentiellement à la stabilité du mouvement d’ensemble.

Les yeux de l’ornithorynque ne ressemblent en rien à ceux des autres mammifères. Une étude publiée dans The Journal of Morphology a montré que les yeux de l’animal sont entourés de cartilage scléral ; ce cartilage se retrouve chez les oiseaux, les amphibiens, les reptiles, les requins, les raies, les myxines et les lamproies. Ils présentent également des doubles cônes non présents chez les mammifères et les marsupiaux.

Malgré une vulnérabilité apparente, l’ornithorynque est tout à fait capable de se défendre. Il s’agit en effet de l’unique mammifère venimeux répertorié. Un aiguillon présent sur ses pattes postérieures contient assez de venin pour paralyser une jambe humaine ou tuer un chien. Cependant, cet aiguillon n’a pas vocation à tuer de potentielles proies. Il permet au mâle d’asseoir sa supériorité sur les autres mâles durant la période de reproduction.

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