Les fractures du pénis sont plus fréquentes durant les jours de Noël, selon une étude

Les chercheurs pensent savoir pourquoi...

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Une nouvelle étude épidémiologique menée en Allemagne révèle que la période de Noël est associée à un risque considérablement accru de fracture du pénis. L’augmentation des cas pourrait notamment être due à l’euphorie de cette période, pouvant mener à des rapports sexuels trop intenses, suggèrent les chercheurs. En vue de ces constats, les médecins appellent à la prudence ainsi qu’à une consultation en urgence en cas d’accident.

Les fractures du pénis se manifestent par un craquement sonore, suivi d’une douleur intense, d’une perte rapide d’érection, d’un gonflement inflammatoire et d’une ecchymose sévère. « Lorsque [les patients] se présentent chez leur médecin, leur pénis ressemble souvent à une aubergine », explique Nikolaos Pyrgides, du département d’urologie de l’Université Ludwig Maximilian à Munich. La blessure se caractérise notamment par une rupture de la tunique albuginée entourant le corps caverneux, c’est-à-dire la membrane fibreuse enveloppant les tissus spongieux qui se remplissent de sang lors d’une érection.

La fracture du pénis est considérée comme une urgence urologique nécessitant une hospitalisation. Dans environ 25% des cas, elle s’accompagne d’une lésion de l’urètre pouvant entraîner de graves complications. Les patients sont généralement pris en charge pour une réparation de la rupture de la tunique (et de la lésion urétrale), afin de minimiser la formation de fibrose et réduire les risques de dysfonctionnement érectile ou de courbure du pénis.

Provoquées par une flexion forcée du pénis en érection, les fractures péniennes peuvent se produire lors de rapports sexuels trop intenses effectués par exemple dans des positions inhabituelles. Ces dernières incluent celles où il n’y a pas de contact visuel direct entre les deux partenaires, comme la position de la « cowgirl inversée ». De précédentes enquêtes épidémiologiques ont également révélé qu’elles surviennent plus fréquemment dans des scénarios non conventionnels, tels que les relations extraconjugales ou dans des lieux inappropriés. Cela suggère que ces blessures constituent des indicateurs comportementaux au sein des couples.

Soupçonnant que l’euphorie des fêtes pourrait être à l’origine de ce type de blessure, Pyrgides et ses collègues ont cherché à déterminer si elles étaient plus fréquentes lors de la période de Noël. En effet, Noël est une période particulièrement festive en Allemagne, par rapport à d’autres célébrations comme le Nouvel An ou Pâques. « C’est la période la plus merveilleuse de l’année, il y a toujours beaucoup de joie et les cœurs brillent lorsque les êtres chers sont proches », ont écrit les chercheurs dans leur étude, publiée dans la revue British Journal of Urology International. Il s’agit de la première fois qu’une étude vise à explorer les tendances saisonnières des fractures du pénis.

Des blessures présentant une saisonnalité

La recherche incluait 3421 patients âgés en moyenne de 42 ans et ayant subi une fracture du pénis entre 2005 et 2021. La durée moyenne des hospitalisations était de 3 jours, avec une correction chirurgicale de la fracture dans 76% des cas.

Les experts ont constaté qu’effectivement, l’incidence des blessures était plus élevée les jours de Noël. Sur la totalité des fractures relevées, 40 sont survenues au cours des 51 jours (au total) situés entre les 24 et 26 décembre, de 2005 à 2021. L’incidence quotidienne des fractures était de 0,78, contre 0,54 en dehors de cette période. Les experts en ont déduit que si chaque jour était comme Noël, il y aurait eu 43% plus de fractures du pénis en Allemagne.

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Graphiques montrant (A) le nombre de fractures du pénis par jour et (B) par mois. © Pyrgidis et al

En revanche, seules 28 fractures se sont produites au cours des 51 jours (au total sur toutes les années) du réveillon et du Nouvel An, probablement parce que les gens sont d’humeur moins festive — cette période étant un peu plus calme en Allemagne que la semaine de Noël. En outre, la fréquence des blessures est restée relativement constante au cours du reste de l’année, même lors des confinements liés à la COVID-19.

Ces résultats corroborent l’hypothèse des chercheurs selon laquelle l’incidence des fractures du pénis présente une saisonnalité. Cependant, il est important de noter que l’étude présente quelques limites, notamment le fait qu’elle soit focalisée sur un seul pays. Néanmoins, elle fournit de précieuses informations en matière de prévention, en appuyant par exemple les stratégies et systèmes de prise en charge d’urgence. « Si cela se produit, vous devez consulter votre médecin en urgence absolue, car si vous n’êtes pas traité, vous pourriez souffrir de complications à long terme », conseille Pyrgides.

Par ailleurs, les fractures du pénis ne sont pas les seuls incidents fréquemment associés à Noël. En effet, les sapins seraient l’une des sources d’accidents les plus courantes, selon une enquête effectuée au Royaume-Uni. Les guirlandes clignotantes et autres décorations, les bouchons de champagne, ainsi que la cuisine, sont bien entendu inévitablement sur la liste.

Source : British Journal of Urology International

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