Les élèves prépubères auraient de meilleurs résultats avec un(e) enseignant(e) bien habillé(e)

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Les élèves prépubères auraient-ils tendance à « juger un livre par sa couverture » ? Selon une étude parue dans la revue Frontiers in Psychology, ils seraient plus disposés à fournir davantage d’efforts scolaires si leurs professeurs apportent plus de soin à leurs tenues vestimentaires (étant ainsi plus « attirants » à leurs yeux). Cette attraction serait liée à de meilleurs résultats scolaires, soulevant ainsi des questions sur les codes vestimentaires au sein des écoles.

Chez les humains, les vêtements sont une forme importante de communication non verbale affectant la perception. Tout ce qui est extérieurement beau est généralement perçu comme étant positif et plus attirant. En effet, une meilleure perception des traits extérieurs incite une personne à poursuivre plus avant son évaluation, en présumant que les traits intérieurs pourraient également être positifs.

Les psychologues ont constaté que lorsque la tenue vestimentaire d’une personne est considérée comme étant soignée, elle influence positivement l’attractivité, et ce même en l’absence de preuves de caractéristiques intérieures à valence positive, telles que la gentillesse, l’humour ou le courage. Ce stéréotype — observé dans quasiment tous les aspects de notre quotidien— est à l’origine de l’expression « juger un livre à sa couverture ».

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Dans le milieu professionnel par exemple, l’on a tendance à attribuer un haut statut ou des compétences élevées aux personnes correctement habillées ou ayant une tenue formelle (tailleurs et costumes). La plupart du temps, l’on arbore d’ailleurs une tenue correcte lors des entretiens d’embauche, dans le but de donner une première bonne impression aux employeurs potentiels.

Dans le milieu de l’enseignement, la tenue vestimentaire serait corrélée à la perception qu’ont les élèves de la responsabilité de leurs professeurs, de leur statut, de leur autorité et de leurs compétences pédagogiques. La nouvelle étude, menée par l’Université Ștefan cel Mare de Suceava (en Roumanie), semble confirmer l’hypothèse en montrant que la perception qu’ont les élèves de la tenue de leurs enseignants influence leurs dispositions à fournir plus d’efforts scolaires. Les enseignants étant des mentors pour leurs élèves, ils ont la responsabilité essentielle de donner le bon exemple dans presque tous les aspects de la vie. Les résultats de l’étude indiquent que la tenue vestimentaire pourrait servir cet objectif.

Des élèves disposés à faire plus de devoirs

Pour leurs expériences, les chercheurs ont recruté 173 élèves âgés de 9 à 14 ans (soit approximativement d’âge prépubère) et issus de Suceava et des villages voisins. Le groupe était composé de 84 garçons et de 89 filles. Deux photographies d’un même enseignant de 24 ans leur ont été soumises, le représentant avec deux tenues différentes. L’attractivité des images a été préalablement évaluée au cours d’une étude pilote, sur la base de laquelle les photos les plus attrayantes et les moins attrayantes ont été sélectionnées pour la présente étude.

« Bien que le but de l’étude pilote n’était pas de classer la tenue vestimentaire des enseignants en deux catégories, sur la base des indicateurs vestimentaires, on peut facilement conclure que la photo attrayante représente la tenue professionnelle formelle, tandis que la photo peu attrayante est plus proche du style décontracté », expliquent les chercheurs.

Après avoir visionné les photos, les élèves ont écouté un enregistrement audio de 6 minutes portant sur une leçon d’histoire de la médecine, après leur avoir dit que le cours était donné par l’enseignant sur les photos. Plus précisément, un groupe a écouté une leçon provenant de l’enseignant présumé peu attirant, tandis qu’un autre a bénéficié d’un cours provenant de celui supposé attirant.

La perception des enfants sur la personnalité de l’enseignant a été évaluée selon l’échelle de Rokeach Value Survey, couramment utilisée en psychologie et permettant aux participants de classer 36 valeurs selon un ordre d’importance individuel (ou personnel). Quant à la qualité de l’enseignement, une échelle établie par l’instructeur a été utilisée, ainsi que d’autres variables créées par les chercheurs de l’étude.

Résultats : des différences significatives ont été observées sur la perception des enfants de la personnalité, de la pédagogie, des notes attendues, de l’ouverture aux activités scolaires et de l’âge de l’enseignant, selon sa tenue vestimentaire. Les élèves étaient disposés à faire des devoirs supplémentaires, à écouter plus attentivement et à rester plus longtemps en classe au-delà des heures de cours, lorsque ceux-ci étaient donnés par l’enseignant à l’allure formelle. Les chercheurs ont également remarqué que ce dernier était majoritairement perçu comme ayant une personnalité positive ainsi qu’une meilleure pédagogie.

En outre, les élèves s’attendaient à obtenir de meilleures notes auprès de ce professeur. Sur la photo où il était habillé de façon plus conforme, les enfants lui attribuaient en moyenne 26,9 ans. En revanche, avec un style décontracté (sur la seconde photo), les élèves lui donnaient en moyenne 38,4 ans. Cela suggère une sorte de « vision plus positive » du professeur, quel que soit le sujet, y compris lorsqu’il s’agit d’estimer son âge.

Les résultats suggèrent donc que le code vestimentaire au sein d’un établissement scolaire joue un rôle essentiel sur les performances des élèves. Toutefois, l’étude ne concerne qu’un ensemble réduit de participants issus d’une seule région. Étant donné que l’aspect culturel joue également un rôle dans l’attractivité entre les individus, les résultats pourraient varier dans d’autres régions du monde. L’équipe de Suceava estime que les futures recherches devront explorer d’autres aspects de l’attractivité des enseignants, tels que le sexe, le style de pédagogie, l’attractivité faciale ou vocale, sans compter le besoin d’enquêtes plus approfondies sur l’aspect vestimentaire.

Source : Frontiers in Psychology

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