Contrairement à ce que l’on pourrait penser et selon une étude, à Tchernobyl, la vie sauvage est fortement présente

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Un pygargue à queue blanche sur la carcasse d'un loup, dans la zone d'exclusion de Tchernobyl. | Vasily Fedosenko/Reuters
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Des chercheurs ont observé que le taux de radioactivité encore présent dans la ville ukrainienne tristement connue, n’empêche en rien la vie sauvage d’y être encore abondante.

Des scientifiques de l’université de Géorgie aux États-Unis, ont mené une étude dans la zone d’exclusion de Tchernobyl (ZET) portant les charognards. Cette dernière a pu démontrer la présence d’une importante faune sauvage dans la région.

Pour les attirer, ils déposaient dans différents endroits des carcasses de poissons, et ont placé des caméras pour les filmer.

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« Ces animaux ont été photographiés alors qu’ils récupéraient des carcasses de poissons placées sur le rivage des rivières et des canaux de la ZET », explique James Beasley, professeur associé du Savannah River Ecology Laboratory. En 2015, il avait réalisé une première étude révélant l’abondance de la vie sauvage dans la zone abandonnée après l’incident de 1986.

« À partir de nos précédentes recherches, nous avons mis en évidence la diversité de la faune sauvage dans la ZET, mais c’est la première fois que nous voyons des pygargues à queue blanche, des visons d’Amérique et des loutres de rivière, sur nos appareils photo ». En effet, Beasley a identifié durant cette dernière recherche, 10 mammifères et 5 espèces d’oiseaux après seulement un mois d’enregistrement.

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Dans leur papier apparu cette semaine, les chercheurs démontrent qu’une importante quantité de nutriments aquatiques finit par se déposer sur le sol terrestre, fournissant de la nourriture pour la vie terrestre et semi-aquatique (comme les loutres ou les visons).

Peter Schlichting, auteur principal de l’étude, avait expliqué dans le cadre d’études antécédentes que le « nettoyage » effectué par les charognards connectait divers réseaux de nourriture, mais qu’il ne savait pas exactement comment cela se produisait.

Pour répliquer les dépôts de carcasses par le courant vers le rivage, ils ont placé des poissons morts au bord des eaux de la rivière Pripyat, ainsi que dans des canaux d’irrigation. Ils ont ensuite constaté qu’en une semaine, plus de 98% des carcasses avaient été dévorées par divers charognards.

« Nous avons tendance à penser que les poissons et autres animaux aquatiques font uniquement partie de l’écosystème aquatique. Cette recherche nous montre que si une proportion raisonnable de poissons morts atteint la côte, un groupe entier d’espèces terrestres et semi-aquatiques transfère ces nutriments aquatiques dans le paysage terrestre ».

Le groupe a également comparé l’activité de nettoyage des déchets entre la rivière et les canaux en mesurant divers paramètres, comme la rapidité de consommation et le pourcentage des carcasses mangées, la fréquence de venue de chaque espèce ainsi que le nombre de fois qu’elles apparaissaient.

Bien qu’ils aient noté une richesse plus importante de nutriments dans les canaux, les charognards étaient plus efficaces dans la rivière, car les carcasses de poissons y étaient plus faciles à repérer, la couverture côtière limitée augmentant leur visibilité.

Beasley explique également que les canaux, qui étaient avant l’incident utilisés pour irriguer des anciennes zones agricoles, retiennent encore de l’eau, mais que cela a favorisé la prolifération de la végétation, protégeant ainsi la faune sauvage.

Cette étude montre que la radioactivité ne semble pas affecter significativement la présence de ressources organiques pour la vie sauvage présente dans la ville de Tchernobyl, où plus de 800 personnes y habitent malgré l’incident. Les risques sont moins importants qu’à Prypiat, sa ville voisine (et toujours ville fantôme), où les radiations sont 72 fois supérieures au seuil toléré.

Source : Food Webs

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