Liste rouge de l’UICN : plus de 28’000 espèces sont désormais en danger d’extinction

tortue soc
Une tortue à soc, classée en danger d'extinction. | Beth Devler/Getty
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

L’UICN tient la liste officielle du statut de conservation des différentes espèces d’animaux et de végétaux du monde, et met notamment à jour une liste rouge précisant quelles sont celles qui sont menacées. Aujourd’hui, avec l’ajout récent de 9000 espèces, la liste de celles en danger d’extinction atteint pratiquement les 30’000. Les dirigeants de l’UICN appellent urgemment les gouvernements, les entreprises, et le citoyens en règle général, à prendre des dispositions très rapidement afin d’éviter des extinctions massives à court terme.

Pour la première fois, la liste rouge des espèces menacées de l’UICN a dépassé la barre des 100’000. Plus de 9000 espèces nouvellement évaluées ont été ajoutées à la liste, ce qui porte le total à 105’732. Parmi celles-ci, 28’338 sont menacées d’extinction, ce qui représente un tiers de toutes les espèces évaluées.

Depuis 1964, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) évalue le statut de conservation des espèces (faune et flore) du monde. La Liste rouge fournit l’étude la plus complète sur l’état actuel des espèces de la planète.

Le T-Shirt qui respire :
Arborez un message climatique percutant 🌍

Danger d’extinction : les espèces aquatiques au sommet de la liste

Les poissons d’eau douce constituent un groupe particulièrement impacté. Selon l’UICN, la moitié des espèces de poissons d’eau douce endémiques au Japon sont maintenant menacées de disparition, de même qu’un tiers de celles du Mexique.

Les responsables sont la pollution agricole et urbaine, la perte de rivières, les barrages, la pêche et les espèces envahissantes. « Pour mettre fin à ces déclins, nous avons un besoin urgent de politiques d’utilisation des eaux douces par l’Homme, qui répondent aux besoins de nombreuses autres espèces partageant ces écosystèmes » déclare William Darwall, chef de l’unité de la biodiversité de l’eau douce à l’UICN.

raie guitare
La raie guitare (Rhinobatos lentiginosus) est en danger d’extinction, car très prisée pour sa chair et ses ailerons. Crédits : Pixabay

Malheureusement, les habitants de nos océans diminuent eux aussi. Les raies rhinocéros, un groupe englobant à la fois les Rhinidaes et les raies-guitares, constituent désormais « les familles de poissons marins les plus menacés au monde ». Sur les 16 espèces évaluées, 15 sont maintenant classées « en danger critique d’extinction ». Cela signifie qu’ils ont un risque très élevé de disparaître à l’état sauvage. La fausse raie-requin, trouvée dans les eaux mauritaniennes, est au bord de l’extinction ; sa population a considérablement diminué de plus de 80% en seulement 45 ans.

La menace de la pêche intensive et de l’exploitation des fonds marins

La cause du déclin des raies rhinocéros est la pêche ; elles souffrent de la pêche côtière non réglementée et finissent souvent par devenir des prises accessoires. Bien qu’elles ne soient pas des requins (mais étroitement apparentées), elles sont également prises pour cibles pour leurs ailerons, qui sont très coûteux quand ils sont vendus pour être utilisés dans la soupe aux ailerons de requin, un mets asiatique traditionnel qui décime les requins du monde.

« Pour éviter de perdre ces familles de raies, il est essentiel que les gouvernements mettent en place et appliquent immédiatement des mesures de protection des espèces, des programmes d’atténuation des captures accessoires, des zones de protection marines et des contrôles du commerce international » déclare Colin Simpfendorfer, co-président du groupe de spécialistes des requins de la Commission de survie des espèces de l’UICN.

merou raye
Le Mérou rayé est l’un des poissons osseux classé en danger d’extinction par l’UICN à cause de la pêche et de l’exploitation des hauts fonds. Crédits : Melinda Riger

Sur le même sujet : Rapport de l’ONU sur la biodiversité : plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction

Outre ces espèces côtières, 500 poissons osseux des grands fonds ont été ajoutés à la liste. Face à la pêche en haute mer, à l’exploitation minière des fonds marins et aux industries du pétrole et du gaz, les poissons de haute mer sont menacés de disparition. On les trouve à plus de 1000 mètres de profondeur, ce qui les rend extrêmement difficiles à étudier et à surveiller. Ils vivent souvent au-delà des juridictions nationales, ce qui nuit à leur protection.

Une biodiversité terrestre également en danger critique

Sur la terre ferme, la destruction de l’habitat et le commerce de viande de brousse ont forcé sept espèces de primates à se rapprocher de la limite d’extinction, dont six vivent en Afrique de l’Ouest. L’UICN note que jusqu’à 40% des primates d’Afrique occidentale et centrale sont maintenant menacés de disparition. L’un d’eux est le singe de Roloway, ciblé pour sa viande dans ses pays d’origine, le Ghana et la Côte d’Ivoire, maintenant classé en danger critique d’extinction.

hygrocybe cochenille
L’hygrocybe cochenille (Hygrocybe coccinea) est un champignon classé en danger d’extinction par l’UICN. Crédits : P. Kumm

Plus de 5000 arbres de 180 pays et 79 espèces de champignons ont également été ajoutés à la liste. Au moins 15 champignons originaires de la campagne européenne, tels que le magnifique hygrocybe cochenille, sont maintenant menacés. « Avec plus de 100’000 espèces maintenant évaluées sur la Liste rouge de l’UICN, cette mise à jour montre clairement combien d’humains surexploitent la faune sauvage dans le monde » déclare la Directrice générale par intérim de l’UICN,  Grethel Aguilar.

« Nous devons prendre conscience du fait que la préservation de la diversité de la nature est dans notre intérêt et est absolument fondamentale pour la réalisation des objectifs de développement durable. Les États, les entreprises et la société civile doivent agir de toute urgence pour mettre fin à la surexploitation de la nature et respecter et soutenir les communautés locales et les peuples autochtones pour renforcer les moyens de subsistance durables ».

Sources : UICN

Laisser un commentaire
Cliquez pour accéder à d'autres articles sur ce sujet.