Cette année, de nombreuses parutions dans la presse concernaient les feux de forêt à travers le monde, notamment en Amazonie. La situation était plutôt alarmante et l’une des raisons n’est autre que le changement climatique. Pour se faire une idée plus solide de l’ampleur des dégâts, pouvoir visualiser ces événements d’un point de vue global peut être nécessaire. C’est ce que propose notamment le programme européen Copernicus, qui a réalisé une carte animée résumant les incendies de forêt à travers le monde en 2019.
Réunissant images et mesures satellitaires, l’animation montre l’étendue des incendies sur Terre en 2019. Sur ces images, l’ampleur du problème semble évidente : certaines régions du monde étaient presque constamment ravagées par les incendies au cours des douze derniers mois. Certaines zones s’incendient, puis s’assombrissent à nouveau au fil des saisons.
Les données ont été rassemblées et mises à disposition du public grâce à l’initiative européenne Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS). Elle est dirigée par le Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme et a pour but premier d’aider les gouvernements et les entreprises à prédire les incendies de forêt ainsi que la pollution qui en résulte.
Arborez un message climatique percutant 🌍
« Ce fut une année extrêmement chargée pour CAMS en ce qui concerne la surveillance des incendies de forêt », déclare le scientifique principal du CAMS, Mark Parrington. « Tout au long de l’année, nous avons surveillé de près l’intensité des incendies et la fumée émise dans le monde entier. Nous avons parfois connu une activité de feu tout à fait exceptionnelle ».
Depuis le début de l’année, nous avons vu des incendies dévastateurs se propager à travers l’Amazonie, la Californie ou encore l’Antarctique, en laissant derrière une traînée de destruction visible depuis l’espace.
En Californie par exemple, des centaines de bâtiments ont été détruits par des flammes ravageuses dans l’État durant l’incendie de Kincade. Cet événement serait d’ailleurs responsable de l’incendie de dizaines de milliers d’acres de terres.
« Même dans des endroits où nous nous attendrions à voir des incendies à certains moments de l’année, une partie de l’activité a été surprenante » ajoute Parrington.
Les feux de forêt d’Amazonie
La première alerte en Amazonie pour l’année 2019 est arrivée le 11 août. Depuis cette date, plus de 40’000 feux ont eu lieu dans ce qui est la plus grande forêt tropicale au monde. La grande forêt amazonienne est présentée au grand public comme le « poumon de la Terre », considérée comme essentielle pour lutter contre le réchauffement climatique. Depuis le début de la collecte des données en 2013, jamais un nombre aussi élevé d’incendies n’avait été reporté.
Quatre états brésiliens ont été principalement touchés : Amazonas, Rondonia, Mato Grosso et Pará. Amazonas, le plus grand État du pays, qui possède la plus grande étendue de forêt tropicale intacte sur Terre, avait déclaré l’état d’urgence le 11 août, suivi par l’État d’Acre.
Des feux de forêt également en Arctique…
Cette année, nous avons également pu voir des incendies de forêt en Arctique, signe d’un réchauffement des régions les plus froides de la Terre (visible dans la vidéo). Au total, plus de 100 incendies de forêt ont démarré dans le cercle arctique au cours de 2019, brûlant des réserves de carbone qui contribuent ensuite au réchauffement de l’atmosphère.
En effet, ces incendies de forêt libèrent des gaz à effet de serre dans l’air tout en réduisant la quantité d’arbres et la végétation, utile pour absorber le dioxyde de carbone.
Plus de 6400 mégatonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère en 2019
À ceci, il faut ajouter la menace aux personnes et aux biens. La situation est donc inquiétante, en citant par exemple la baisse drastique de la qualité de l’air à Sydney, en Australie. Pour rappel : la pollution avait atteint un niveau 12 fois supérieur au premier seuil de dangerosité pour la santé, car des incendies à proximité libéraient de la fumée et des particules dans l’atmosphère.
Entre début 2019 et fin novembre, CAMS estime que 6375 mégatonnes de CO2 ont été rejetées dans l’atmosphère par les feux de forêt à travers le monde. Outre les incendies que nous avons mentionnés, il y en a également eu d’importants en Syrie, en Indonésie et en Alberta (Canada).
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Les incendies de l’Alberta ont produit tellement de fumée qu’elle a été transportée de l’autre côté de l’océan Atlantique, jusqu’en Europe, comme le montrent les satellites CAMS.
Cependant, dans certaines régions — notamment en Europe et en Afrique tropicale australe — l’activité des incendies de forêt est en réalité inférieure à ce qu’elle était dans les années 2000.
Il s’agit d’un cycle complexe et en constante évolution, mais à mesure que la planète se réchauffe et que le climat change, produisant des conditions à risque d’incendie plus élevé, nous pouvons nous attendre à ce que les feux de forêt augmentent en nombre au fil du temps, causant encore plus de dommages aux habitations et à la qualité de l’air.
« Bien que l’activité des incendies dans l’ensemble ait été assez moyenne dans le sens mondial pour 2019, par rapport aux années précédentes, il y a eu plusieurs cas d’activité intense inhabituelle dans certaines régions, y compris dans des endroits avec des saisons d’incendies régulières, qui ont été dévastatrices », déclare Parrington.