Une IA développée à Harvard identifie « le chemin le plus court » vers le bonheur

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Peut-on prédire à quel point nous serons heureux dans 10 ans ? Oui, selon des chercheurs spécialisés en intelligence artificielle. Ces derniers se sont ingéniés à développer des algorithmes capables de déterminer le niveau de bien-être et l’âge psychologique d’individus en fonction de leur profil psychologique.

« Nous présentons un modèle d’apprentissage profond basé sur un questionnaire psychologique qui peut être utilisé pour estimer l’âge psychologique, le bien-être futur et le risque de dépression », posent tout simplement les scientifiques dans leur article, publié dans la revue Aging.

Cette étude rassemble des chercheurs d’une entreprise privée, Deep Longevity, et de la Harvard Medical School. Ils ont utilisé les données d’une étude psychologique réalisée aux États-Unis par le National Institute of Aging. L’étude, intitulée « Midlife in the United States », ou MIDUS, inclut quelque 4000 sujets avec des profils psychologiques identifiés. Elle a été faite à deux périodes, sur 1995-1996 et 2004-2006.

Les chercheurs ont retenu en tout 32 variables très diverses, telles que des réponses à des affirmations comme « Les exigences de la vie quotidienne me dépriment souvent », « Entretenir des relations étroites est difficile » ou encore « J’ai une bonne gestion des responsabilités »… À partir de ces données, ils ont créé deux « modèles numériques de psychologie humaine ». Leurs recherches s’inscrivent dans le champ du « machine learning » : il s’agit de concevoir un système qui est « nourri » de données pour « apprendre » et extraire des connexions logiques en vue d’un objectif donné. La matière première ici est composée des fameuses statistiques de l’étude.

Le premier algorithme développé a pour but de prédire l’âge et le bien-être psychologique des répondants à horizon dix ans. En effet, comme l’affirment les scientifiques, « des décennies de recherche sur le bien-être ont identifié le bien-être psychologique comme étant étroitement lié à la santé physique, à l’optimisme et aux réseaux sociaux de soutien ». Autrement dit, à partir de réponses à des questions simples sur la vie quotidienne, on peut déduire énormément de choses. L’idée du modèle développé est donc de décrire les trajectoires de l’esprit humain à mesure de son vieillissement. Par exemple, ils ont noté que l’accent mis sur les progrès personnels diminue de façon constante, mais que le sentiment d’avoir un but dans la vie ne commence à s’estomper qu’après 40 ou 50 ans.

Une application pour tester son bien-être futur

Le deuxième modèle, quant à lui, vise davantage à servir de base pour des recommandations psychologiques. Il sépare les répondants en groupes en fonction de leur susceptibilité de développer une dépression, et calcule des « trajectoires » efficaces pour établir une stabilité mentale. Dit de façon naïve, cet algorithme est donc supposé pouvoir fournir des « recettes du bonheur » en fonction du profil psychologique. Les chercheurs espèrent qu’il pourra être utile, par exemple, dans le développement d’applications de santé mentale.

« Les applications de santé mentale existantes offrent des conseils génériques qui s’appliquent à tout le monde, mais ne conviennent à personne. Nous avons construit un système qui est scientifiquement solide et offre une personnalisation supérieure », affirme Alex Zhavoronkov, « directeur de la longévité » de Deep longevity dans un communiqué de l’entreprise, qui a pris part aux recherches.

Afin de faire une démonstration de l’utilité de ses recherches en contexte réel, l’équipe a mis en place une application web gratuite intitulée FuturSelf. Elle propose aux utilisateurs de passer un test psychologique et de recevoir un rapport contenant des informations visant à améliorer leur bien-être mental à long terme. Ils peuvent également s’inscrire à un programme qui leur fournit des recommandations sélectionnées par l’algorithme.

Les données ainsi obtenues seront utilisées, expliquent les auteurs de l’étude, pour affiner encore leurs recherches. Ils prévoient de continuer à étudier la psychologie humaine dans le contexte du vieillissement et du bien-être à long terme. Ils font notamment des recherches portant sur l’effet du bonheur dans les mesures physiologiques du vieillissement.

Source : Aging

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