Effondrement de la démographie : « le plus grand risque pour l’avenir de la civilisation » selon Elon Musk

déclin population mondiale
| Pixabay
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Le PDG de Tesla s’inquiète réellement du déclin démographique de la planète. Alors que la croissance démographique n’a jamais été aussi basse aux États-Unis, le milliardaire avertit que l’effondrement de la population pourrait réellement menacer l’avenir de l’humanité, non seulement sur Terre… mais aussi sur Mars !

Le Wall Street Journal a récemment publié un article sur le déclin de la population américaine : il s’avère qu’au 1er juillet 2020, la population totale des États-Unis n’avait augmenté que de 0,35%, soit le taux de croissance le plus bas jamais enregistré outre-Atlantique. Et pour cause : en 2020, de par la pandémie de COVID-19, le nombre de décès a dépassé le nombre de naissances dans la moitié des États.

Effectivement, aux États-Unis comme dans tous les pays développés, le taux de fécondité est en baisse depuis plusieurs années ; l’incertitude économique associée à la pandémie n’a fait que renforcer la tendance. Le sujet semble inquiéter Elon Musk, qui a partagé l’article du Wall Street Journal sur son compte Twitter. « L’effondrement de la population est un problème bien plus grave que les gens ne le réalisent », a-t-il twitté il y a quelques jours.

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23 pays devraient voir leur population diminuer de plus de 50% d’ici 2100

Selon l’Insee, la population française a augmenté de 0,3% en 2020, une faible croissance qui s’explique là encore par la hausse des décès due à la pandémie. Le taux de fécondité, qui s’établit aujourd’hui à 1,84 enfant par femme, est en baisse depuis 2015. D’après l’Institut national d’études démographiques, nous étions 7 milliards d’habitants sur Terre en 2011, et serons 8 milliards en 2022 ou 2023. Pourtant, il se pourrait que cette explosion démographique prenne fin plus tôt qu’on ne le pense.

Une étude parue en 2020 prévoyait un net ralentissement de la croissance démographique : après un pic à 9,7 milliards de personnes en 2064, la population devrait décliner à 8,8 milliards en 2100. « La poursuite de la croissance démographique mondiale au cours du siècle n’est plus la trajectoire la plus probable pour la population mondiale », déclarait le Dr Christopher Murray, directeur de l’Institute for Health Metrics and Evaluation, qui a dirigé la recherche. Toujours selon cette étude, en 2050, 151 pays devraient avoir un taux de fécondité inférieur au seuil de remplacement des générations ; en outre, 23 pays, dont le Japon, la Thaïlande et l’Espagne, devraient voir leur population diminuer de plus de 50% entre 2017 et 2100.

nombre adultes actifs pays
Nombre d’adultes en âge de travailler (20-64 ans), de 1950 à 2100, dans les dix pays les plus peuplés en 2017. © S. E. Vollset et al.

Si certains spécialistes du climat peuvent se réjouir de ces prévisions, estimant qu’une baisse de la population mondiale est l’un des pivots qui pourraient permettre de lutter efficacement contre la crise climatique, les démographes sont en revanche très inquiets pour l’avenir économique du monde — et en particulier ici, des États-Unis : en effet, une diminution de la population en âge de travailler pourrait finir par plonger le pays dans une crise économique durable, impliquant une hausse notable de l’inflation.

Elon Musk se dit non seulement inquiet pour l’avenir de la Terre, mais aussi pour Mars. L’homme d’affaires craint que le déclin de la population mondiale ne nuise à son projet de « conquête interplanétaire » : « Mars a un grand besoin de personnes, vu que la population est actuellement nulle. Les humains sont les gardiens d’une autre vie sur Terre. Amenons la vie sur Mars ! », a-t-il déclaré sur son compte Twitter. Musk considère cette décroissance démographique comme un problème majeur, ajoutant qu’il y a désormais plus de chance que notre civilisation finisse « dans un gémissement » que dans un « bang ».

Moins de jeunes actifs pour innover et prendre en charge les seniors

Selon les prévisions, d’ici à 2100, la quasi-totalité des pays (183 sur 195) aura un taux de fécondité inférieur au seuil de remplacement des générations (qui est de 2,1 naissances par femme). Les taux de fécondité sont déjà en baisse partout dans le monde depuis 1950 ; l’Europe, de même que le Brésil et la Chine, sont déjà passés sous le seuil de remplacement. « La seule zone où les taux de fécondité se maintiennent, c’est la zone intertropicale entre le Sahel et le Zambèze », précise Hervé Le Bras, chercheur à l’Institut national d’études démographiques.

La natalité reste forte en Afrique subsaharienne : on compte plus de sept enfants par femme au Niger. Dans ces pays, par le passé, on compensait la mortalité infantile par une forte natalité ; mais aujourd’hui, la situation a changé : les progrès de la médecine et l’éducation des jeunes filles diminuent peu à peu la fécondité. Si la décroissance ne sera pas aussi rapide dans cette région du monde que dans les pays développés — de par la baisse des taux de mortalité et le nombre croissant de femmes en âge de procréer — elle finira tout de même par survenir.

Le problème principal associé à la baisse de la natalité est le vieillissement de la population. Et il y aura de moins en moins de jeunes actifs pour prendre financièrement en charge ces personnes âgées… En outre, moins d’actifs c’est également moins de potentiels pour innover et développer de nouvelles technologies qui pourraient améliorer nos conditions de vie et sauver la planète.

Dans ce contexte, plusieurs pays développés, en Europe, en Amérique et en Asie du Sud-Est, devront sans doute faire appel à des migrants pour augmenter leur population active — une solution qui provoque malheureusement pas mal de tensions sociétales. Certains pays, comme la Russie, ont déjà mis en place des politiques de natalité reposant sur un soutien financier ; l’Iran a adopté des mesures plus radicales, en restreignant l’accès à la contraception et à l’avortement.

L’humanité est-elle réellement menacée d’extinction ? Pour certains chercheurs, le déclin de la population demeure un scénario parmi d’autres, qui repose sur des hypothèses de fécondité, de mortalité, de phénomènes migratoires qui pourraient varier au fil des années. Pour d’autres, la tendance est inéluctable : « On ne peut pas continuer comme cela au siècle prochain, sinon, au bout du compte, il n’y aura plus personne sur la Terre. À un moment ou à un autre, il va falloir trouver une solution », avertit Christopher Murray.

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