Le bitcoin chute de 11% après un tweet d’Elon Musk

baisse bitcoin Elon Musk
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La semaine dernière, le bitcoin a atteint mille milliards de dollars de capitalisation boursière. Mais la célèbre cryptomonnaie est tombée à un peu plus de 47’000 dollars ce mardi 23 février, alors qu’elle dépassait les 58’000 dollars dimanche après-midi. Une chute qui pourrait être due en grande partie à un tweet du PDG de Tesla, à un avertissement formulé par la secrétaire du Trésor des États-Unis, Janet Yellen, ainsi qu’à un commentaire de Bill Gates. Une baisse inattendue, qui rappelle à quel point le bitcoin fait l’objet de changements drastiques de valorisation.

Il aura suffi de quelques mots de l’un des hommes les plus riches du monde : « Un courriel disant que vous avez de l’or n’est pas la même chose que d’avoir de l’or », a souligné Elon Musk dans un tweet samedi dernier. Il a ajouté que « comme toutes les données », les cryptomonnaies sont « sujettes à la latence et à l’erreur », qui seront toutes deux minimisées à mesure que le système évoluera. « Ceci dit, BTC et ETH semblent élevés », conclut-il évoquant le bitcoin et l’ethereum.

Parallèlement, lors d’une interview accordée à CNBC en ce début de semaine, la secrétaire du Trésor Janet Yellen a émis un avertissement contre un Bitcoin « extrêmement inefficace ». « Je ne pense pas que le Bitcoin soit largement utilisé comme mécanisme de transaction », a-t-elle déclaré. Alors que le bitcoin avait récemment grimpé de 20% — suite à l’annonce de Tesla révélant avoir investi 1,5 milliard de dollars dans la cryptomonnaie —, ces déclarations ont une nouvelle fois inversé la tendance.

Une empreinte carbone annuelle équivalente à celle de la Nouvelle-Zélande

Au cours de son interview, Janet Yellen a par ailleurs partagé sa crainte que le Bitcoin ne soit principalement utilisé que pour des financements illicites, car son utilisation est difficile à retracer. « C’est une façon extrêmement inefficace de mener des transactions, et la quantité d’énergie consommée dans le traitement de ces transactions est stupéfiante », souligne-t-elle.

Effectivement, l’extraction de bitcoins (et d’autres cryptomonnaies telles que le Dogecoin), ce que l’on appelle le minage, oblige les utilisateurs à résoudre des calculs mathématiques complexes (dans le but de vérifier les transactions effectuées sur le réseau de cryptomonnaie) à l’aide de configurations informatiques de haute puissance. C’est donc un processus très gourmand en énergie : la BBC rapportait récemment que le traitement informatique dédié à cette tâche avait consommé en un an environ 121,36 TWh d’électricité, soit plus que toute l’Argentine, que les Pays-Bas ou que les Émirats arabes unis ! Et selon Digiconomist, la consommation électrique requise laisse une empreinte carbone annuelle égale à celle de la nation néo-zélandaise.

Parallèlement, le PDG de Microsoft a également confié son point de vue sur Bitcoin lors d’une interview avec Bloomberg :


Bill Gates se dit méfiant face à l’influence systématique des propos d’Elon Musk sur le cours de la cryptomonnaie : « Je ne suis pas optimiste sur Bitcoin. Si vous avez moins d’argent qu’Elon, vous devriez probablement faire attention », a-t-il déclaré. À l’instar de Yellen, le PDG de Microsoft a également exprimé son inquiétude concernant l’utilisation massive d’énergie consacrée à ce système. Et pour cause : à mesure que la valeur du bitcoin augmente, les mineurs font fonctionner de plus en plus de machines et la consommation d’énergie augmente.

« Ce n’est pas quelque chose qui changera à l’avenir à moins que le prix du bitcoin ne baisse considérablement », avertit Michel Rauchs, chercheur au Cambridge Center for Alternative Finance. À titre d’exemple, il précise que l’énergie consommée par le système pourrait alimenter toutes les bouilloires utilisées au Royaume-Uni pendant 27 ans. Beaucoup d’opposants au Bitcoin ont par ailleurs souligné le fait que l’investissement récent de Tesla était en contradiction totale avec la position environnementale avancée par l’entreprise.

Des projets de monnaie numérique alternative

Depuis le mois de mars 2020, la valeur du bitcoin n’a cessé d’augmenter : d’un peu moins de 5000 dollars en mars, la cryptomonnaie a dépassé les 29’000 dollars à la fin de l’année. Malgré les importantes fluctuations de sa valorisation, cette monnaie virtuelle devient plus pertinente que jamais. Le secteur financier s’éveille également à l’idée que les transactions effectuées sur ses réseaux utilisent des cryptomonnaies décentralisées. Le bitcoin n’est toutefois pas encore bien implanté dans le commerce de détail — bien que Tesla ait annoncé qu’elle accepterait bientôt d’accepter le bitcoin comme mode de paiement pour ses produits.

Son adoption généralisée ne s’attaque pas au cœur du problème : la volatilité, causée par une monnaie décentralisée non adossée à l’or. Pour certains, dont Elon Musk, c’est une opportunité unique. Pour d’autres, comme Janet Yellen, c’est un gâchis. Et cette tension risque de persister au cours des mois et des années à venir ; en attendant, il semble qu’elle commence à déstabiliser la valeur de la cryptomonnaie. « C’est un actif hautement spéculatif et je pense que les gens devraient être conscients qu’il peut être extrêmement volatil, je m’inquiète des pertes potentielles que les investisseurs peuvent subir », a déclaré Yellen.

Diverses agences gouvernementales ont envisagé de créer une monnaie numérique alternative dans l’espoir que cela ouvre le système de paiement mondial à ceux qui n’y ont pas accès. La Réserve fédérale (la banque centrale américaine) a elle-même étudié la question et discuté de la possibilité d’une nouvelle monnaie numérique intégrant un système de paiement, qu’elle prévoit de déployer au cours des prochaines années. « Je pense que cela pourrait entraîner des paiements plus rapides, plus sûrs et moins chers, ce qui, à mon avis, constitue des objectifs importants », a souligné Yellen.

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