Comment faire pousser un avocatier en France ?

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L’avocat est le fruit star des réseaux sociaux. Et pour cause : il est non seulement riche en fibres et en vitamines, mais contient des matières grasses très bénéfiques pour la santé cardiovasculaire. Originaire du Mexique – premier producteur mondial – sa culture intensive suscite toutefois la polémique : il nécessite toujours plus de terres et d’importantes quantités d’eau. Vous appréciez ce fruit ? Pourquoi ne pas faire pousser votre propre avocatier ?

En entrée ou plat principal, écrasé sur un toast, en salade, sous forme de guacamole ou garni de crevettes mayonnaise, en France, l’avocat se déguste de multiples manières. Nous en consommons 2,2 kg par an et par habitant. Mais nous ne sommes pas les seuls à l’apprécier : cela fait quelques années que la consommation de ce fruit ne cesse d’augmenter dans toute l’Europe. Zac Bard, président de l’Organisation mondiale de l’avocat (WAO), s’attend à ce que la consommation mondiale double dans les dix ans.

Face à cette demande croissante, les pays producteurs doivent redoubler d’efforts, ce qui cause de sérieux problèmes environnementaux. La superficie des cultures a presque doublé en dix ans, bien souvent au détriment des forêts ; en 2020, 807 000 hectares de terrain y étaient dédiés. En outre, un avocatier (Persea Americana) consomme énormément d’eau : il faut environ 1000 litres d’eau pour produire un kilo de fruits ! À cela s’ajoutent les émissions de gaz à effet de serre liées à l’acheminement du fruit sur nos étals. Et celui-ci vient de loin : le Mexique, la Colombie, la République dominicaine ou encore le Pérou en sont les principaux producteurs. Et si vous plantiez un avocatier chez vous pour profiter des bienfaits de ses fruits sans culpabiliser ?

Un fruit doté de précieux atouts santé

Il existe près de 400 variétés d’avocats dans le monde. La plupart des avocats consommés en Europe proviennent du Pérou et sont de variété Hass — du nom de l’horticulteur américain Rudolph Hass, qui a été le premier à le faire pousser en Californie dans les années 1920.

Très prisé des végétariens pour ses qualités nutritionnelles, ce fruit est également l’allié de celles et ceux qui souhaitent prendre soin de leur ligne, car il favorise la sensation de satiété et évite ainsi les fringales et grignotages.

En outre, il constitue une excellente source de vitamines : vitamine C, vitamines B et provitamine A. Il est aussi riche en vitamine E, un antioxydant naturel qui permet de lutter contre les radicaux libres. C’est également une bonne source de potassium, qui contribue à réduire la tension artérielle, et de phosphore, qui assure la solidité des os et des dents. Sa teneur en magnésium contribue quant à elle à lutter contre le stress et la fatigue passagère.

Les fibres qu’il contient stimulent le transit intestinal et stabilisent le taux de sucre dans le sang après les repas. Une étude publiée en 2019 a d’ailleurs suggéré que l’avocat pourrait aider à prévenir le diabète. Mais c’est surtout sa teneur en « bons acides gras » — des acides gras dits mono-insaturés — qui fait de ce fruit un « super aliment » ; il contient notamment une proportion importante d’acide oléique, et une quantité plus modérée d’acide linoléique, qui aident tous deux à maintenir le taux optimal de cholestérol HDL (le « bon cholestérol »).

La croissance des avocatiers nécessite un climat tropical, ou tempéré avec des hivers doux — l’arbre a en effet une très faible tolérance au froid. La Californie, les pays d’Amérique du Sud et centrale, le Kenya ou encore la Nouvelle-Zélande se prêtent donc idéalement à leur culture. Mais les avocatiers poussent aussi très bien en France !

Une culture en intérieur en cas d’hiver rigoureux

En dehors de territoires ultramarins (Guadeloupe, Martinique, Guyane, etc.), on compte plusieurs petits producteurs sur la Côte d’Azur, où le sol et le climat restent favorables à la culture de l’avocat… et même en Bretagne ! Dans ce dernier cas, il sera toutefois cultivé préférentiellement en pot en intérieur, par exemple sous une véranda vitrée, pour le protéger des températures négatives. Dans ces conditions, la fructification est moins probable, mais votre avocatier restera un bel arbre d’ornement.

Pour commencer, sélectionnez un noyau d’apparence saine (il ne doit pas présenter d’éraflures ou d’incisions), nettoyez-le et percez-le de trois ou quatre cure-dents de manière à pouvoir le faire reposer sur un verre d’eau — la partie large du noyau doit baigner dans l’eau. Dès que les premières racines apparaissent, après deux à quatre semaines, mettez le noyau en terre.

L’avocatier apprécie les sols sableux et sablo-argileux, au pH légèrement acide (5,5 à 6,5). En pleine terre, ils peuvent néanmoins s’accommoder à plusieurs types de sols à condition que ceux-ci soient bien drainés. Il faut par ailleurs veiller à abriter l’arbre des vents forts et du gel, auquel toutes les variétés sont très sensibles. On privilégiera une exposition sud sud-ouest, car l’avocatier a besoin de beaucoup de soleil. En intérieur, il faudra sélectionner l’endroit le plus lumineux. L’apport en eau doit être régulier, mais sans excès — auquel cas les racines risquent de pourrir. Cet arbre supporte d’ailleurs assez bien la sécheresse.

En extérieur, l’avocatier peut atteindre 10 mètres de hauteur. Si vous le faites pousser en intérieur et souhaitez éviter qu’il ne grandisse trop, il faudra « le pincer » ; cette intervention consiste à couper le haut de la tige principale pour inciter l’arbre à créer de nouvelles ramifications à sa base.

Un seul arbre peut produire près de 800 avocats par saison, et ce, pendant plus de 70 ans ! À noter par ailleurs que les avocats sont des fruits climactériques, ce qui signifie qu’ils parviennent à maturation après la récolte, grâce à l’éthylène qu’ils produisent (c’est également le cas de la banane ou de la tomate, qui sont elles aussi récoltées au stade immature).

À savoir enfin que l’avocatier peut procéder seul à sa pollinisation, car ses fleurs sont hermaphrodites. Mais la maturation des organes mâles ne survient qu’après celle des organes femelles, ce qui rend l’autofécondation relativement difficile. Les experts recommandent ainsi d’avoir plusieurs plants pour faciliter le processus. Dans tous les cas, il vous faudra faire preuve de patience : un avocatier ne commence à donner des fruits qu’au bout de quatre à cinq ans.

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