Une consommation même modérée d’alcool augmenterait les risques cardiovasculaires

Contrairement à l’idée reçue selon laquelle une faible consommation serait bénéfique pour la santé...

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Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains conseillent aux hommes de ne pas dépasser les deux verres d’alcool par jour, et un verre par jour pour les femmes. Cependant, la consommation d’alcool — même en deçà de cette quantité — augmente tout de même le risque de troubles cardiovasculaires globaux, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue Clinical Nutrition.

Le « Dry Jannuary » (la campagne de santé publique qui incite à stopper sa consommation d’alcool durant tout le mois de janvier) vient à peine de s’achever qu’une étude sur le mythe de la protection cardiovasculaire par l’alcool présente ses résultats. Constat de départ ? Les données épidémiologiques disponibles sur le sujet contiennent des biais impliquant une sous-estimation du risque cardiovasculaire avec la consommation d’alcool, notamment en prenant les non-buveurs comme groupe de référence. En effet, de nombreuses personnes ne consomment pas d’alcool en raison de leur état de santé, donc leurs possibles accidents cardiovasculaires ne dépendent pas de cette sobriété.

Par ailleurs, « la soi-disant courbe en forme de J de la relation entre les maladies cardiovasculaires et la consommation d’alcool, qui suggère que la consommation d’alcool faible à modérée est bénéfique pour la santé, est le plus grand mythe depuis que l’on nous a dit que fumer était bon pour nous », déclare dans un communiqué le Dr Rudolph Schutte, professeur associé à l’Université Anglia Ruskin et auteur principal de l’étude.

Une cohorte de plus de 350 000 personnes

Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé les données de l’UK Biobank, issues de 22 centres d’évaluation à travers le Royaume-Uni. Au total, la cohorte se composait de 333 259 consommateurs d’alcool et de 21 710 personnes n’ayant jamais bu. Les participants ont été suivis pendant environ sept années, au cours desquelles les événements cardiovasculaires, les cardiopathies ischémiques et les maladies cérébrovasculaires ont été enregistrés.

Afin de limiter les biais, les anciens buveurs d’alcool et toute personne ayant souffert d’un événement cardiovasculaire passé ont été exclus de l’analyse. En revanche, les participants n’ayant jamais bu étaient toujours plus âgés, avec un indice de masse corporelle plus élevé, une pression artérielle plus haute et globalement moins actifs que le groupe consommateur d’alcool, ce qui impliquait des risques cardiovasculaires supérieurs.

Des résultats différents suivant le type de boisson

Pour éliminer ces facteurs de confusion indépendants de leur volonté, les chercheurs ont donc comparé les buveurs les plus modérés à ceux qui buvaient davantage. En procédant ainsi, ils ont trouvé que la consommation d’alcool de tous les types de boissons combinés (intervalle de confiance à 95 %), et de bière/cidre et spiritueux combinés, était associée à un risque accru d’événements cardiovasculaires globaux. Les rapports de risque étaient toutefois plus élevés pour la bière/cidre et les spiritueux.

Quid du vin ? S’il est vrai que le vin rouge contient des antioxydants qui retardent (entre autres) le vieillissement de nos cellules, ses bienfaits sur l’organisme est à modérer selon les paramètres considérés. D’après l’équipe, le vin est associé à un risque réduit d’événements cardiovasculaires globaux. Mais si l’on exclut les cardiopathies ischémiques des évènements globaux, cette relation bénéfique disparait, tandis que la consommation de bière/cidre et de spiritueux est toujours associée à des facteurs de risque plus importants.

En outre, une quantité même modérée d’alcool ne présenterait aucun avantage pour la santé. « Parmi les buveurs de bière, de cidre et de spiritueux en particulier, même ceux qui consomment moins de 14 unités par semaine [le nombre de verres hebdomadaires maximum actuellement recommandé par les directives sanitaires britanniques] ont un risque accru d’être hospitalisés à la suite d’un événement cardiovasculaire impliquant le cœur ou les vaisseaux sanguins », précisent les chercheurs. Risque qui augmente évidemment avec la quantité ingérée.

Source : Clinical Nutrition

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