Coronavirus : Voici les meilleurs et les pires masques, classés selon leur niveau de protection

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Les masques faciaux peuvent empêcher la transmission des coronavirus et sauver des vies. Littéralement. C’est un fait scientifique. À présent, une analyse préliminaire sur 194 pays a révélé que les zones où les masques n’étaient pas recommandés ont vu une augmentation hebdomadaire de 55% des décès par coronavirus et par habitant après la déclaration de leur premier cas, contre 7% dans les pays présentant des directives soutenant le port du masque.

Mais alors, quel type de masque porter ? Quels masques sont les plus efficaces ? Et les moins efficaces ? En effet, tous ne confèrent pas les mêmes niveaux de protection. Réponses ci-dessous.

Le masque facial idéal bloque les grosses gouttelettes respiratoires de la toux ou des éternuements – soit la principale voie par laquelle les gens transmettent le coronavirus à d’autres individus – ainsi que des particules aéroportées plus petites, appelées aérosols, produites lorsque les gens parlent ou expirent.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande des masques médicaux pour les travailleurs de la santé, les personnes âgées, les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents et les personnes testées positives au coronavirus ou qui présentent des symptômes de la maladie.

Les individus en bonne santé, qui ne figurent pas dans les catégories mentionnées ci-dessus, devraient porter un masque en tissu, toujours selon l’OMS. Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies recommandent également des masques en tissu pour le grand public.

Mais il est important de savoir que même les masques en tissu varient (car certains tissus sont plus poreux que d’autres !). « Cela dépend de la qualité. Si vous fabriquez un masque en tissu à partir de draps en coton égyptien à 600 fils, c’est différent que de le confectionner avec un T-shirt bon marché qui n’est pas très finement tissé », a déclaré le Dr Ramzi Asfour, médecin spécialiste des maladies infectieuses dans le comté de Marin, en Californie.

Au cours de ces derniers mois, de nombreux scientifiques ont évalué les matériaux les plus efficaces pour piéger le coronavirus. Voici donc leurs résultats jusqu’à présent, du plus protecteur au moins protecteur.

Deux masques de qualité médicale : le N99 et N95, les plus efficaces pour filtrer les particules virales

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Un masque N95. Crédits : Reuters/Nicholas Pfosi

Il y a une raison pour laquelle les agences recommandent dans un premier temps de réserver les masques N99 et N95 aux professionnels de la santé : ces deux se scellent étroitement autour du nez et de la bouche afin que très peu de particules virales ne puissent s’infiltrer ou en sortir. Ils contiennent également des fibres emmêlées pour filtrer les agents pathogènes en suspension dans l’air.

Une étude publiée dans le Journal of Hospital Infection le mois dernier a évalué plus de 10 masques en fonction de leur capacité à filtrer les particules de coronavirus en suspension dans l’air.

Les chercheurs ont découvert que les masques N99 réduisaient le risque d’infection d’une personne de 94 à 99% après 20 minutes d’exposition dans un environnement hautement contaminé. Les masques N95 offrent presque autant de protection – son nom fait référence à son efficacité minimale de 95% pour filtrer les aérosols. Une autre étude récente a également prouvé que les masques N95 offraient une meilleure protection que les masques chirurgicaux.

Les masques chirurgicaux jetables

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Crédits : Sebastian Condrea/Moment/Getty Images

Les masques chirurgicaux sont faits de tissu non tissé, ils sont donc généralement l’option la plus sûre pour les professionnels de la santé qui n’ont pas accès à un masque N99 ou N95.

Une étude menée durant le mois d’avril a révélé que les masques chirurgicaux réduisaient la transmission de plusieurs coronavirus humains (bien que la recherche n’inclue pas le nouveau coronavirus SARS-CoV-2) à travers les gouttelettes respiratoires et des aérosols.

En général, une étude de 2013 a révélé que les masques chirurgicaux sont environ trois fois plus efficaces pour bloquer les aérosols contenant des virus que les masques faciaux faits maison. Mais les travailleurs de la santé devraient toujours y avoir accès en premier : « Les directives officielles concernent des masques en tissu, parce que nous ne voulons pas retirer ces masques aux travailleurs médicaux qui pourraient en avoir plus besoin », a déclaré Asfour.

Les masques « hybrides » sont l’option artisanale la plus sûre

Dans un article récent qui n’a pas encore été évalué par des pairs, des chercheurs britanniques ont déterminé que les masques hybrides – combinant deux couches de coton à 600 fils avec un autre matériau comme la soie, la mousseline de soie ou la flanelle – filtraient plus de 80% de petites particules (qui font moins de 300 nanomètres) et plus de 90% des particules plus grosses (qui font plus de 300 nanomètres).

Ils ont également constaté que la combinaison de coton et de mousseline offrait le plus de protection, suivie du coton et de la flanelle, du coton et de la soie et de quatre couches de soie naturelle.

Dans leur étude, les chercheurs ont suggéré que ces options pouvaient même mieux filtrer les petites particules qu’un masque N95, bien qu’elles ne soient pas nécessairement meilleures pour filtrer les particules plus grosses. L’équipe de recherche a également constaté que deux couches de coton à 600 fils ou deux couches de mousseline pourraient mieux filtrer les petites particules qu’un masque chirurgical. Trois couches de coton ou de soie sont également très protectrices.

Trois couches de coton ou de soie sont également très efficaces

L’OMS recommande que les masques en tissu aient trois couches : une couche intérieure qui absorbe, une couche intermédiaire qui filtre, et une couche extérieure faite d’un matériau non absorbant comme le polyester.

Une étude de l’Université de l’Illinois, qui attend toujours un examen par des pairs, a révélé que trois couches d’une chemise en soie ou d’un T-shirt 100% coton peuvent être aussi protectrices qu’un masque de qualité médicale. La soie, en particulier, possède des propriétés électrostatiques qui peuvent aider à piéger les particules virales plus petites.

Utiliser des sacs d’aspirateurs comme alternative aux masques chirurgicaux

Une étude du Journal of Hospital Infection a révélé que des sacs d’aspirateur (ou des filtres d’aspirateur insérés dans un masque en tissu) réduisaient le risque d’infection de 83% après 30 secondes d’exposition au coronavirus et de 58% après 20 minutes d’exposition dans un environnement hautement contaminé.

Les chercheurs ont découvert que ce matériau était presque aussi efficace pour filtrer les aérosols que les masques chirurgicaux. Dans tous les cas, cela pourrait être une protection suffisante pour arrêter une épidémie : une étude a révélé que le port d’un masque universel permettrait de maîtriser une épidémie même si les masques n’étaient efficaces qu’à 50% pour piéger les particules infectieuses.

Les torchons et les taies d’oreiller antimicrobiennes ne sont pas des matériaux idéaux

(Mais c’est toujours mieux qu’une simple couche de coton).

La même étude a révélé que les torchons et les taies d’oreiller antimicrobiens étaient les meilleures alternatives, juste après les sacs ou filtres d’aspirateurs. Mais pour ce faire, selon les chercheurs, les serviettes doivent être tissées étroitement pour conférer une quelconque protection.

Les taies d’oreiller antimicrobiennes (généralement en satin, soie ou bambou) étaient préférables à une taie d’oreiller en coton standard, ont noté les chercheurs.

Nouer un foulard ou un t-shirt en coton autour de votre nez et de votre bouche

Nouer un foulard ou un t-shirt en coton autour du nez et de la bouche n’est pas particulièrement efficace pour filtrer le coronavirus, mais c’est toujours mieux que rien. En effet, des chercheurs britanniques ont découvert qu’une seule couche de coton à 80 fils comptait parmi les matériaux les moins efficaces pour bloquer les particules de coronavirus (grandes et petites).

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Les foulards et les t-shirts en coton réduisent le risque d’infection d’environ 44% après 30 secondes d’exposition au coronavirus, selon l’étude du Journal of Hospital Infection. Mais après 20 minutes d’exposition dans un environnement hautement contaminé, cette réduction des risques est tombée à seulement 24%. Mais c’est toujours mieux que zéro.

Selon des chercheurs en Inde, même un masque de coton mal ajusté « diminue considérablement » la propagation des particules virales lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue. En effet, ces derniers ont constaté que les gouttelettes infectieuses parcouraient jusqu’à 4,87 mètres lorsqu’une personne ne portait pas de masque, contre seulement 1,5 mètre lorsque des particules s’échappaient sur les côtés d’un masque facial.

Les masques en coton monocouche sont préférables aux masques en papier monocouche

Des chercheurs britanniques ont découvert que les personnes qui portaient des masques en coton monocouche avaient 54% moins de risque d’infection que les personnes qui n’en portaient pas. Et celles qui portaient des masques en papier avaient un risque d’infection de 39% inférieur à celui du groupe sans masque.

Cependant, contrairement à un masque chirurgical, qui est généralement plissé et composé de trois couches de tissu, les masques en papier sont plus minces, et confèrent donc moins de protection.

La façon dont vous portez votre masque est aussi très importante !

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Voici comment NE PAS porter son masque. Crédits : Andreas Solaro/AFP/Getty Images

La protection d’un masque – y compris les masques N95 et chirurgicaux – diminue considérablement lorsqu’il y a un écart entre le masque et la peau. « Il s’agit du sceau du masque. Vous devez vous assurer qu’il n’y a pas de fuite d’air », a déclaré Asfour. Mais même ainsi, les recherches ont suggéré que le port incorrect ou sporadique de masques pouvait encore aider à réduire le nombre de transmissions.

Sources : Nature, The Royal Society (1), The Royal Society (2), Journal of Hospital Infection (1), Journal of Hospital Infection (2), medRxiv (1), medRxiv (2), arXiv, Business Insider Australia, National Library of Medicine

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