Diabète de type 1 : une thérapie de reconstitution des cellules productrices d’insuline bientôt disponible ?

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Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui affecte la vie d’environ 40 millions de personnes dans le monde. Le système immunitaire attaque le pancréas et l’empêche ainsi de produire de l’insuline, l’hormone qui régule normalement le taux de glucose dans le sang. Bien qu’efficace, l’utilisation thérapeutique des cellules T régulatrices (reg) pour le traitement des troubles auto-immuns a été limitée par la rareté des T reg spécifiques de l’antigène. Récemment, des chercheurs ont réussi à traiter le diabète de type 1 chez la souris en utilisant des cellules bêta pancréatiques, des récepteurs d’antigènes et des cellules T reg spécifiques. Ils ont démontré la faisabilité de leur approche pour traiter la maladie chez l’humain lors de la réunion annuelle de l’Endocrine Society à Atlanta le 13 juin.

Le diabète de type 1 (DT1) est une maladie auto-immune qui résulte de la destruction des cellules bêta des îlots de Langerhans du pancréas par le système immunitaire lui-même, et en particulier par des lymphocytes T autoréactifs.

Encore au stade expérimental, des recherches prometteuses menées par l’Université de Toledo suggèrent qu’il serait possible de guérir le diabète de type 1 en reprogrammant les propres cellules immunitaires du patient pour guérir le pancréas et restaurer la capacité de l’organisme à produire de l’insuline. Ainsi, au lieu d’une prise quotidienne d’insuline, la maladie pourrait être traitée par une perfusion de cellules immunitaires, d’après le Dr Juan Jaume, endocrinologue, professeur de médecine et directeur du Centre de recherche sur le diabète et l’endocrinologie d’UToledo, qui a dirigé le projet.

Thérapie cellulaire CAR-T : reconstituer les cellules bêta productrices d’insuline

Son approche est basée sur la thérapie cellulaire CAR-T (combinant thérapie génique et thérapie cellulaire), déjà connue dans le possible traitement de certains cancers du sang, comme les leucémies. Les CAR désignent les récepteurs d’antigènes chimériques et les cellules T reg sont des lymphocytes pouvant inhiber une réponse immunitaire dérégulée. Dans ce cas, les cellules CAR-T régulatrices ont vocation à stopper une réponse immunitaire spécifique à une cible, et non à la surcharger.

« Le but de cette étude était de déterminer si les CAR-T reg humains spécifiques des cellules bêta pancréatiques pouvaient également identifier les cellules bêta pancréatiques humaines (cible) et se loger dans les îlots pancréatiques humains (où vivent les cellules bêta) en culture comme ils le font chez les souris soumises à un traitement CAR-T reg pour le DT1 », a déclaré Jaume dans un communiqué.

Les chercheurs ont utilisé un modèle de souris humanisé qui exprimait un diabète proche de celui de l’humain. Ils ont effectué une prise de sang une à deux semaines avant la chirurgie du pancréas, puis un prélèvement d’un petit morceau du pancréas après l’ablation du pancréas pour une raison cliniquement indiquée (cancer ou pancréatite).

En premier lieu, les lymphocytes T ont été prélevés dans le sang, puis modifiés génétiquement in vitro pour exprimer un CAR spécifique aux cellules bêta, associé à un marqueur de protéine à fluorescence verte (GFP). Les îlots pancréatiques ont ensuite été mis en coculture avec les CAR-T reg pendant 7 jours. Résultat : la microscopie a montré une migration réussie des CAR-T regs GFP sur les îlots pancréatiques en seulement 24 heures. En outre, les CAR-T regs ont proliféré de manière significative lorsqu’ils étaient en contact physique avec les îlots pancréatiques au cours des 72 heures suivantes.

Ces cellules immunitaires régulatrices permettraient ainsi de réguler la réponse immunitaire et de reconstituer les cellules cibles productrices d’insuline dans le pancréas. « Notre étude est la première à avoir réussi à traiter le DT1 par des CAR-T reg spécifiques des cellules bêta du pancréas dans un modèle de souris humanisé qui ressemble beaucoup à la maladie humaine », se félicite Jaume. « Sur la base de nos données in vitro chez la souris et chez l’Homme, nous pensons que le traitement avec des CAR-T reg spécifiques des cellules bêta du pancréas permettra la récupération et la reconstitution des cellules bêta chez les patients humains atteints de DT1 ».

Source : University of Toledo

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