Elon Musk est désormais membre du conseil d’administration de Twitter

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| Flickr/Daniel Oberhaus
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L’annonce est tombée hier, via le compte Twitter du PDG de la plateforme, soit quelques jours après qu’Elon Musk a laissé entendre qu’il voulait créer son propre réseau social — accusant Twitter de ne pas respecter le principe de la liberté d’expression. Il semblerait que le PDG de Tesla et SpaceX ait finalement trouvé une autre manière de parvenir à ses fins et promet d’ores et déjà « de grands changements » sur la plateforme de microblogging.

L’homme d’affaires a d’ailleurs veillé à bien préparer le terrain : la veille de cette annonce, on apprend qu’Elon Musk a acquis 9,2% des actions de Twitter, pour une valeur d’environ 2,9 milliards de dollars, devenant ainsi le premier actionnaire de la société — une opération réalisée en toute discrétion le 14 mars dernier, selon ce document du régulateur de la Bourse américaine. Une fois les faits connus ce lundi, l’action Twitter a grimpé de 27%. En tant que premier actionnaire et membre de la direction, Musk a maintenant toutes les cartes en main pour remodeler le réseau social.

« Je suis ravi d’annoncer que nous nommons Elon Musk à notre conseil d’administration ! », a écrit Parag Agrawal, PDG de Twitter depuis que Jack Dorsey a démissionné de son poste. « Il est à la fois un ‘croyant’ passionné et un critique intense du service, ce qui est exactement ce dont nous avons besoin chez Twitter », a-t-il ajouté. Avec 80,7 millions d’abonnés à ce jour, Musk est aussi l’un des utilisateurs les plus actifs et les plus influents du réseau, le moindre de ces tweets pouvant faire immédiatement basculer le cours des cryptomonnaies ou d’une action (en particulier de l’action Tesla).

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Une fonction bientôt testée par les abonnés « premium »

« J’ai hâte de travailler avec Parag et le conseil d’administration de Twitter pour apporter des améliorations significatives à Twitter dans les mois à venir ! », a déclaré Elon Musk en réponse à l’annonce d’Agrawal. Quels seront ces changements ? On sait que le milliardaire reproche au réseau de bafouer la liberté d’expression et qu’il avait suggéré de passer les algorithmes de Twitter sous licence open source. Il pourrait ainsi profiter de sa nouvelle position pour modifier les algorithmes de classement de contenus (qui affichent en priorité les tweets jugés les plus pertinents et les plus populaires).

Plus récemment, le jour de l’annonce de sa participation dans la société, il a demandé à ses abonnés s’ils souhaitaient un bouton d’édition — une fonctionnalité qui fait l’objet d’un débat sur la plateforme depuis ses débuts. Le sondage a révélé que 73% des votants étaient favorables à l’ajout d’un tel bouton, certains suggérant qu’il ne soit possible de modifier son tweet que pendant un temps limité à quelques minutes et qu’un lien vers le texte original soit disponible. Des suggestions qu’Elon Musk a jugées « raisonnables ».

Sitôt dit, sitôt fait. Hier, Twitter a annoncé qu’il travaillait actuellement sur un bouton permettant d’éditer un message en cas de faute d’orthographe ou pour corriger tout autre type d’erreur. « Puisque tout le monde le demande… Oui, nous travaillons sur une fonctionnalité d’édition depuis l’année dernière ! », a tweeté le compte de communication de l’entreprise californienne. Ce nouveau bouton sera testé dans les prochains mois, uniquement par les abonnés au service premium Twitter Blue dans un premier temps. Un essai qui permettra d’examiner « ce qui marche, ce qui ne marche pas et ce qui est possible », précise l’entreprise.

Une fonctionnalité qui requiert contrôle et transparence

Actuellement, pour corriger une erreur, les utilisateurs doivent supprimer le tweet, puis le récrire correctement ; un bouton d’édition pourrait donc s’avérer plus pratique. Néanmoins, certains utilisateurs craignent que cette fonctionnalité ne soit utilisée de façon abusive, notamment pour modifier les archives d’une conversation publique. D’où la nécessité d’imposer une limite temporelle et de laisser accessibles les modifications effectuées.

À noter qu’en 2019, alors que Jack Dorsey était encore à la tête du réseau social, les tweets modifiables avaient déjà été envisagés sous ces mêmes conditions : un tweet original toujours visible et un laps de temps de 5 à 30 secondes pour corriger d’éventuelles fautes d’orthographe. Près d’un an plus tard, il explique dans une session de questions-réponses organisée par le magazine Wired, que cette fonction ne sera probablement jamais intégrée. « Nous avons envisagé quelques aspects pratiques, mais nous ne le ferons probablement jamais », avait-il déclaré. Selon l’ancien PDG, une telle fonctionnalité irait à l’encontre de la nature même de Twitter, qui lors de sa création en 2006, s’inspirait des SMS — soit des messages sur lesquels il est impossible d’agir une fois envoyés.

Le principal problème posé par une éventuelle édition des tweets est qu’une personne pourrait retweeter un message, qui serait ensuite partagé par des millions d’utilisateurs, alors que l’auteur l’a modifié par la suite. Résultat : le contenu partagé peut finalement être complètement différent de la nouvelle version du message. À une époque où la désinformation peut faire des ravages, il est légitime de s’interroger sur l’utilisation malveillante qui peut être faite d’une telle fonctionnalité. « En l’absence d’éléments tels que des limites de temps, des contrôles et la transparence sur ce qui a été édité, l’édition pourrait être utilisée à mauvais escient », souligne Jay Sullivan, responsable produit chez Twitter, qui ajoute que, pour toutes ces raisons, l’intégration de ce bouton prendra nécessairement beaucoup de temps.

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