Coronavirus : certaines entreprises pharmaceutiques affirment qu’elles comptent faire du profit sur la vente des futurs vaccins

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Alors que plusieurs vaccins expérimentaux contre le coronavirus SARS-CoV-2 sont en cours d’essais cliniques humains avant une approbation officielle à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine, les autorités gouvernementales s’interrogent sur la disponibilité future du vaccin, notamment sur le prix de vente que comptent fixer les laboratoires pharmaceutiques. C’est pourquoi les quatre grandes entreprises pharmaceutiques développant actuellement un vaccin ont été auditionnées par le Congrès américain afin d’en apprendre un peu plus sur leurs objectifs financiers.

Les dirigeants de quatre entreprises dans la course pour produire un vaccin contre le coronavirus — AstraZeneca, Johnson & Johnson, Moderna Therapeutics et Pfizer — ont déclaré hier aux législateurs qu’ils pensaient que leurs produits pourraient être prêts d’ici la fin de 2020 ou le début de 2021. Les quatre entreprises testent des vaccins dans le cadre d’essais cliniques humains.

Profits sur les vaccins : toutes les entreprises ne se mettent pas d’accord

Trois des entreprises — AstraZeneca, Johnson & Johnson et Moderna — reçoivent des fonds fédéraux pour leurs efforts de développement de vaccins. AstraZeneca et Johnson & Johnson ont promis aux législateurs qu’ils produiraient des centaines de millions de doses de leurs vaccins sans profit pour eux-mêmes. Cependant, Moderna, qui a reçu 483 millions de dollars du gouvernement pour développer son produit, n’a pas fait une telle promesse.

« Nous ne le vendrons pas à prix coûtant », a déclaré Stephen Hoge, président de Moderna, selon le New York Times. De nombreux législateurs démocrates ont fait valoir que le financement fédéral pour le développement de vaccins devrait inclure des dispositions pour garantir l’accessibilité et se prémunir contre le profit. Lors de l’audience du Congrès de mardi, certains membres de la Chambre ont fait part de leurs préoccupations au sujet de la décision de Pfizer de rejeter les fonds fédéraux, suggérant que cela pourrait conduire à des prix abusifs et à un manque de transparence.

« Nous n’avons pas accepté le financement du gouvernement fédéral uniquement pour la raison que nous voulions être en mesure d’acheminer le plus rapidement possible notre vaccin candidat dans les hôpitaux. Nous fixerons le prix de notre vaccin potentiel en fonction de l’urgence sanitaire mondiale à laquelle nous sommes confrontés. Un vaccin n’a pas de sens si les gens n’en ont pas les moyens », a déclaré John Young, directeur commercial de Pfizer.

Le représentant Raul Ruiz, démocrate de Californie, s’est également demandé si le fait de ne pas aborder les enjeux financiers du développement de vaccins dès le début pourrait soustraire ces produits des mains de ceux qui en ont le plus besoin. « Je ne veux pas regarder en arrière, puis me rendre à l’évidence que l’équité en santé est une réflexion après coup ; elle doit être priorisée ».

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Le souhait d’un vaccin efficace, sûr, simple à produire et peu cher

L’audition menée par les membres du comité de surveillance a été ponctuée de notes d’optimisme de la part des dirigeants de chaque entreprise, dont plusieurs ont évoqué les premiers résultats prometteurs d’études sur les personnes. Lundi, AstraZeneca et Pfizer ont publié des données indiquant que leurs vaccins pourraient stimuler de fortes réponses immunitaires avec seulement des effets secondaires mineurs.

Pourtant, l’efficacité et la durabilité réelles de ces réponses contre le virus doivent encore être déterminées. Les données sur les essais cliniques des vaccins candidats ne permettent pas encore de prouver leur efficacité pour prévenir l’infection par le coronavirus ou pour protéger les personnes contre les effets graves de la COVID-19, si ce n’est la création d’anticorps. Les membres du panel ont exhorté les dirigeants de l’entreprise à s’engager à maintenir les normes les plus élevées pour un vaccin et à ne pas sacrifier la qualité pour des raisons d’opportunité.

Un vaccin idéal, ont souligné plusieurs membres du comité, serait non seulement sûr et efficace, mais aussi assez simple pour être fabriqué en masse et mis à la disposition du public à faible coût. « Il est possible qu’un vaccin soit disponible d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. C’est une rare bonne nouvelle en cette période difficile », conclut la représentante Diana DeGette, démocrate du Colorado et présidente du groupe.

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