Le premier fossile complet de plésiosaure, reptile marin vieux de 100 millions d’années, découvert en Australie

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Une reconstitution d'Eromangasaurus australis mise en contexte dans l'océan. | Jonathan Paiano (image disponible gratuitement sur Pixabay), sur la base du modèle d'E.australis de l'Université de Queensland
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Une découverte unique en son genre a été faite en Australie, dans le Queensland : un fossile vieux de 100 millions d’années, décrit comme la pierre de Rosette de la paléontologie des reptiles marins. Le fossile comprend la tête et le corps d’un élasmosaure, un type de reptile marin à long cou qui existait aux côtés des dinosaures. Il pourrait être la clé pour percer les mystères entourant ces animaux préhistoriques marins.

Au cours de la période du Crétacé inférieur (entre 145,5 millions d’années et 100,5 millions d’années), une grande partie du Queensland australien était couverte d’une vaste mer peu profonde. Les restes fossilisés des animaux, y compris les reptiles marins tels que les plésiosaures et les ichtyosaures, se trouvent couramment dans de nombreuses localités à travers cet État. En raison d’une longue histoire de collection, une quantité importante de matériel est déjà présente dans les collections des musées, mais reste largement non décrite ou sous-étudiée.

C’est pourquoi le Dr Espen Knutsen, conservateur principal en paléontologie du Réseau des musées du Queensland et son équipe, mènent des recherches supplémentaires pour brosser un tableau complet des reptiles marins du Crétacé du Queensland, de l’environnement dans lequel ils vivaient et de la façon dont ces créatures ont changé au fil du temps.

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Récemment, ils ont fait une importante découverte de fossiles dans l’arrière-pays du Queensland — un ancien plésiosaure, Eromangasaurus australis, le premier en Australie à avoir été retrouvé avec la tête encore attachée. Les paléontologues disent que cette « pierre de Rosette » pourrait détenir la clé pour démêler la diversité et l’évolution des plésiosaures à long cou dans le Crétacé australien.

Le fossile manquant

Le fossile rare a été découvert par Cassandra, propriétaire d’un terrain de l’ouest du Queensland, qui, aux côtés de deux amis, Sally et Cynthia, forme un trio de chasseurs de fossiles appelé les « Rock Chicks ». Chaque année, ces Rock Chicks se réunissent pour rechercher des fossiles sur la propriété. Entre-temps, elles parcourent des centaines de kilomètres afin de découvrir des fossiles. Au fil des ans, elles ont trouvé, entre autres, un ichtyosaure et plusieurs poissons et tortues.

Cela fait de nombreuses années que le Dr Espen Knutsen tente d’obtenir un fossile entier de plésiosaure, car ces derniers sont difficiles à trouver à travers le monde. Il explique dans un communiqué : « Parce que ces plésiosaures avaient les deux tiers du cou, souvent la tête était séparée du corps après la mort, ce qui rend très difficile de trouver un fossile préservant les deux ensembles, nous utilisons donc la tomodensitométrie pour nous donner un aperçu de ces magnifiques animaux ».

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Le crâne de l’élasmosaure. © Queensland Museum

Eromangasaurus australis est un élasmosaure, un type de plésiosaure au cou extrêmement long et mince. L’animal mesurait jusqu’à 10 m de long et se nourrissait d’animaux marins, tels que des poissons et des calmars.

recontitution fossile
Illustration montrant à quoi aurait ressemblé l’Eromangasaurus australis. © André Konstantinov/Espen Knusten/Scott Hocknull

Plusieurs autres spécimens, y compris des fragments d’un ichtyosaure, ont également été collectés et seront transportés au Museum of Tropical Queensland à Townsville pour des recherches plus approfondies. La découverte de ces spécimens, combinée à des méthodologies analytiques modernes peut détenir la clé pour démêler la diversité et l’évolution des reptiles marins du Crétacé australien.

En effet, comme le précise le PDG du Queensland Museum Network, les collections, jusqu’à présent, incluaient l’un des spécimens de plésiosaure les plus complets d’Australie, surnommé « Dave le plésiosaure », découvert en 1999. Cependant, malgré 80% de ses os, il lui manquait une tête, des nageoires et des pointes de queue. Il ajoute : « Grâce au projet DIG, les tomodensitogrammes et les modèles 3D nous aideront à interpréter les données et potentiellement à décrire une nouvelle espèce ».

Le nouveau crâne provenait d’un juvénile, mais Knutsen a déclaré qu’il était suffisamment mature pour être analysé et comparé à l’autre spécimen. Pouvoir comparer le crâne juvénile avec celui de l’adulte fournira des informations sur le mode de vie et la durée de vie de ces créatures anciennes.

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Équipe de paléontologues atour du fossile complet. © Queensland Museum

Il explique à la revue The Age : « Nous ne nous contentons pas d’examiner la forme des os, nous pouvons également prélever des échantillons d’os et examiner la chimie de leur composition. Ainsi, nous pourrions être en mesure de dire à partir de la chimie si ces animaux entraient et sortaient de la mer d’Eromanga depuis l’extérieur [quand la mer était ouverte sur l’océan] ».

Un projet innovant de partage de données

Le projet DIG est une collaboration révolutionnaire de cinq ans entre BHP (producteurs de matières premières comme le nickel et le cuivre) et Queensland Museum Network, qui transformera la façon dont nous stockons, explorons et partageons notre collection et nos recherches avec les communautés, les étudiants et les scientifiques, où qu’ils se trouvent.

Parmi les défis auxquels sont confrontés les musées dans le monde moderne, figurent les limites du stockage et du partage des données. Le réseau des musées du Queensland est le lieu de conservation de millions d’artefacts, de spécimens et d’objets de recherche, qui composent la collection d’État du Queensland. Avec autant d’objets stockés, seule une fraction des collections peut être exposée au public.

Ainsi, le projet DIG vise à placer Queensland Museum Network à la pointe de l’innovation avec une imagerie scientifique avancée et des technologies numériques interactives. Plus précisément, les chercheurs veulent développer des modèles 3D d’importants spécimens de reptiles marins de la collection, avec l’objectif de les rendre accessibles au public via la page Sketchfab du Queensland Museum Network.

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