FaceApp : un véritable cauchemar pour les données personnelles (comme la plupart des applications similaires)

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Les applications permettant de retoucher et modifier des photos en y appliquant toutes sortes de filtres et transformations sont devenues monnaie courante aujourd’hui. La récente ascension fulgurante de l’application FaceApp relance le débat sur la protection des données personnelles des utilisateurs. En effet, comme de nombreuses autres applications, FaceApp demande l’accès à diverses informations stockées dans les smartphones pour fonctionner. Des données dont la société dispose librement.

Le tendance actuelle, qui domine à peu près toutes les plateformes, implique une application appelée FaceApp, utilisant l’intelligence artificielle pour appliquer des filtres relativement convaincants sur les photos. L’application a récemment introduit un filtre qui montre à quoi vous pourriez ressembler en vieillissant. Mais, comme pour tout plaisir ludique basé sur une application, cela implique un coût lié à vos informations personnelles, votre confidentialité et votre sécurité.

Ce n’est pas la première fois que FaceApp se répand sur Internet. L’application avait déjà attiré l’attention lors de ses débuts en 2017. Le développeur est basé en Russie. À ce jour, toutefois, rien ne prouve que la société ait des liens avec le gouvernement russe ou ait de mauvaises intentions concernant les données utilisateurs. Mais, avec l’élection tumultueuse des États-Unis de 2020 et les nombreux rapports impliquant la Russie dans le processus de vote de 2016, les utilisateurs commencent à se poser des questions.

Une libre disposition des éléments recueillis par l’application

La société a déjà publié une déclaration concernant les problèmes de sécurité. Lorsque vous téléchargez l’application, celle-ci vous demande la permission d’accéder à vos photos, de vous envoyer des notifications et d’activer votre appareil photo. Nous sommes tellement habitués à ce processus qu’il est facile de l’éluder et d’ainsi conférer l’accès à des fonctions importantes de notre smartphone, sans savoir précisément à quelles fins elles seront utilisées.

Si vous vous inscrivez à FaceApp, toutefois, vous renoncez à certaines de vos informations personnelles et à tout contenu généré par cette application. Comme l’a fait remarquer un utilisateur de Twitter, accepter les conditions de service de l’application lui confère une utilisation très libérale du contenu que vous téléchargez ou créez.

Les termes contiennent des expressions troublantes telles que « commercial » et « sous-licenciable », ce qui signifie que vos images, ainsi que les informations qui leur sont associées, pourraient se retrouver dans des publicités. Cela ne signifie pas que la société possède tous les droits sur vos photos, comme l’ont suggéré certains médias, mais plutôt qu’elle pourrait les utiliser pour à peu près tout ce qu’elle veut par la suite (comme une licence).

Un plein accès aux photos et à leurs métadonnées

Lorsque vous ouvrez FaceApp pour la première fois, vous pouvez sélectionner des images à télécharger et à partager. L’application effectue son traitement sur ses propres serveurs plutôt que sur l’appareil. Vous devez donc accepter de télécharger une image avant de bénéficier de votre image filtrée.

Si vous donnez à une application un accès à vos photos, cela signifie qu’elle peut tout voir, y compris des captures d’écran de vos informations personnelles. Au-delà de cela, elle peut également accéder aux métadonnées associées au fichier image, pouvant contenir des informations telles que les données GPS de la prise de vue.

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FaceApp exige le plein accès aux photos de l’utilisateur pour fonctionner. Outre les photos, l’application peut également enregistrer les métadonnées associées. Crédits : Future

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À l’heure actuelle, FaceApp ne pose aucune menace spécifique, mis à part une méfiance générale à l’égard des entreprises qui collectent des données. L’application envoie vos informations à des services tels que la plateforme DoubleClick de Google, mais il s’agit d’un processus relativement commun pour les applications à ce stade.

Amazon, par exemple, possède une technologie de reconnaissance faciale controversée appelée Rekognition, qui repose sur des bases de données d’images extérieures issues de sources telles que les forces de l’ordre. Les stades de sport utilisent la reconnaissance faciale pour en apprendre davantage sur les fans qui assistent à des événements. La tournée de Taylor Swift l’a utilisée pour s’assurer que les harceleurs ne se présentaient pas.

Des données visuelles extrêmement prisées

Ces technologies fonctionnent mieux avec des bases de données de référence plus complètes remplies de photos. Par conséquent, si une entreprise telle que FaceApp souhaitait vendre toute sa base de selfies, elle aurait alors le droit de le faire, et trouver un acheteur ne poserait aucun problème.

Vos informations figurent probablement déjà dans plusieurs bases de données que vous ne connaissez même pas, comme les revendeurs de données et les sites de recherche de personnes. L’ajout d’informations faciales à ces bases de données ne pourrait que les rendre plus précieuses.

Pour l’instant, FaceApp déclare que vos informations ne sont pas partagées avec des tiers, mais que cela pourrait se produire ultérieurement. Si vous souhaitez que l’application supprime vos données, vous pouvez le faire, mais le processus est lourd et implique l’envoi d’un courrier électronique à l’entreprise.

Même dans ce cas, cela n’annulera pas nécessairement la licence que vous avez déjà donnée à l’application pour utiliser votre contenu. Pour l’instant, vous pouvez simplement continuer à utiliser l’application si cela ne vous dérange pas, ou la supprimer avant de transmettre davantage de vos informations personnelles.

Sources : Popsci

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